Par sa Résolution 2773, le Conseil de sécurité des Nations-unies a condamné à l’unanimité l’agression de la République démocratique du Congo par le Rwanda et lui a intimé de retirer ses troupes du sol congolais réaffirmant ainsi la souveraineté de la RDC et l’intégrité de son territoire.
C’est une grande victoire diplomatique à saluer et à mettre à l’actif du président Félix Tshisekedi à travers Mme la ministre des Affaires étrangères Thérèse Wagner mais aussi de celle de Mme Bintou Keita, la Représentante du Secrétaire général des Nations-Unies en RDC.
Cette résolution a été précédée la veille le 20 février 2025 par des mesures du Département d’État prises pour sanctionner « des moteurs de la violence en RDC ».
On peut lire : « Les États-Unis sanctionnent aujourd’hui deux individus et deux entités liés à la violence et aux atteintes aux droits de l’homme dans l’est de la RDC. Cette action inclut la désignation du ministre d’État rwandais chargé de l’Intégration régionale, James Kabarebe, ainsi que Lawrence Kanyuka Kingston, porte-parole du M23 et de l’Alliance du fleuve Congo, ainsi que deux entreprises qu’il contrôle, Kingston Fresh et Kingston Holding ».
Le communiqué insiste : « La mesure prise aujourd’hui montre à quel point il est nécessaire que le Rwanda revienne à la table des négociations dans le cadre du processus de Luanda dirigé par l’Angola afin de parvenir à une résolution du conflit dans l’est. Les États-Unis appellent les dirigeants du Rwanda à cesser de soutenir le M23, déjà désigné par les États-Unis et l’ONU, et à retirer toutes les troupes des Forces de défense rwandaise du territoire de la RDC. Nous appelons le Rwanda à respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ».
Tout en félicitant le Conseil de sécurité dans ce premier pas franchi mais surtout le Département d’État qui est allé jusqu’à prendre des sanctions, de nombreux congolais sont dubitatifs et sceptiques quant à l’application effective de ladite Résolution.
Ce, au regard de l’influence que Paul Kagame exerce sur la communauté internationale particulièrement les grandes puissances. Bien plus les positions des États-Unis et de la Belgique ont été bien accueillies par les Congolais de tout bord.
En attendant celles de la Grande Bretagne, surtout d’une France hésitante à cause des intérêts économiques notamment le gaz et le pétrole de Total Energies dans la région et de l’Allemagne qui est aussi très impliquée dans les minerais de l’est du Congo.
La Résolution 2773 ne prévoit pas des sanctions en cas de refus du Rwanda de s’exécuter. Ce qui pousse encore les rebelles de se targuer de libérer le Congo. Elle compte sur la bonne volonté du président du Rwanda pour la mise en exécution de cette résolution.
Pour montrer leur scepticisme, certains congolais sont allés déterrer la Résolution 1097 du 18 février 1997 prise au moment où l’AFDL avançait sur le Zaïre de Mobutu.
A la comparaison, il est constaté que la Résolution 2773 prise le 21 février 2025 par le Conseil de sécurité des Nations-unies alors que la RDF/M23 conquiert des territoires à l’est de la RDC reprend les mêmes termes et mots de la Résolution 1097 prise le 18 février 1997, soit 28 ans avant exigeant la cessation immédiate des hostilités, le retrait de toutes les forces extérieures du Zaïre, la réaffirmation du respect de la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale du Zaïre et d’autres États de la région des Grands Lacs et une solution rapide par le dialogue.
Le président Kagame est habitué à saboter les résolutions des Nations-unies.
Donc, rien de nouveau sous le soleil !
Les Congolais veulent voir des actions concrètes et robustes pour y croire notamment le retrait de la RDF des villes de Goma et de Bukavu.
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Mathias Ikem