(Kinshasa. Ce 30 décembre 2024. Julien Paluku Kahongya, le ministre du Commerce extérieur explique pédagogiquement la mesure abusive de l’UE).
L’Union européenne a-t-elle été piégée ou agit-elle en connaissance de cause s’agissant de la République démocratique du Congo ? Telle est la question que les Congolais se posent à juste titre au regard des mesures de provocation prises contre la RDC (Cfr Règlement 2023-1115).
Lors du briefing du 30 décembre 2024 à laquelle a pris part Julien Paluku Kahongya, ministre du Commerce extérieur aux côtés de Patrick Muyaya, Porte-parole du gouvernement, la population congolaise a eu un éclairage sur les motivations réelles de l’Union européenne.
D’entrée de jeu, le ministre rd-congolais du Commerce extérieur explique les motivations : « En effet, Dans sa politique déclarée de contribuer à la protection de l’environnement mondial et à la lutte contre les changements climatiques, en renforçant son action en matière de protection et de restauration des forêts de la planète, politique baptisée ‘’ Zéro déforestation’’, la Commission européenne avait élaboré un règlement qui instaure des mesures de restriction et de contrôle en amont de la chaîne d’approvisionnement de certains produits dont le cacao et le café et l’exigence de certification pour garantir qu’à partir des champs, des techniques de production et de transformation, ainsi que dans le circuit de commercialisation, ces produits n’ont pas contribué à la déforestation ».
En termes simples, le café et cacao congolais ont été « black listés » et ne devront pas être vendus sur le marché de 27 pays membre de l’Union. Et pour cause ? Dans leur rapport publié en août 2024, les auditeurs de l’UE (curieusement basés à Nairobi, Kigali et Kampala) ont établi que le café et le cacao cultivés en RDC contribuent à la déforestation. Pire, ils attestent que la RDC, à travers ses paysans cultivateurs, détruit la forêt en plantant le café et le cacao.
Le ministre du Commerce extérieur, s’appuyant sur les données lui remises par la ministre d’État à l’Environnement, Mme Eve Bazaïba, a relevé la confusion savamment entretenue en bottant en touche toutes les mauvaises intentions de l’UE : « Nous avons 80 millions de terres arables qui n’ont rien à avoir avec le couvert forestier du pays qui est de 155,5 millions d’hectares, dont 62 % sont des forêts tropicales humides. Parmi lesquels 105.000 kilomètres carré de tourbières, des mangroves et des forêts de Miombo ».
Précisant afin que nul ne l’ignore : « Nous avons le droit de rentabiliser nos terres avec des cultures pérennes favorables à l’agroforesterie, notamment le café et le cacao. Tous les moteurs de déforestation réunis, nous (la RDC) n’enregistrons que 0,03% de déforestation annuelle ».
Julien Paluku Kahongya a démontré que nos 80 millions d’hectares de terres arables disponibles dans le pays ne sont pas 80 millions d’hectares de forêts. Beaucoup de terres arables se trouvent aussi dans des savanes et dans d’autres espaces non forestiers.
La confusion savamment entretenue réside ne ce que les auditeurs de l’EU ne savent pas différencier les forêts et les terres arables (cultivables) et surtout donnent l’impression de ne pas savoir que les champs de café et de cacao ne sont pas défrichés à partir des forêts.
Bien plus, a renchéri le ministre du Commerce extérieur dans une explication pédagogique : « Le café, le caco et d’autres cultures sont des plantes et des arbustes qui se cultivent en RDC de manière naturelle sans produits chimiques et en combinaison avec d’autres végétaux et participent au maintien du couvert végétal et à la régulation positive du climat. Par ce fait même, la RDC fait la reforestation ».
Comment comprendre les motivations de l’Union européenne qui ne condamne jamais le Rwanda qui a envahi et détruit le Parc national des Virunga, patrimoine mondiale de l’Humanité ?
(Briefing du 30 décembre 2024. Patrick Muyaya, Porte-parole du gouvernement et Julien Paluku Kahongya devant la presse).
La réponse va de soi. Entre les lignes, les téléspectateurs ont retenu que la guerre d’agression de la RDC telle que menée par les grandes puissances est à la fois militaire, économique, environnementale, financière, médiatique, technologique, culturelle et idéologique comme le souligne si bien le ministre Patrick Muyaya.
Aussitôt que le gouvernement, sous la vision du Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi, prône la revanche du sol sur le sous-sol, avec l’option de diversifier son économie partant de notre secteur agricole, l’on tient à nous livrer une autre forme de guerre au-delà du pillage des ressources naturelles de la RDC.
Julien Paluku Kahongya est formel : « En voulant sanctionner le café et le cacao rd-congolais, l’Union européenne tomberait dans le piège malicieux de certains pays voisins qui insécurisent notre pays. Il est temps d’éviter ce piège pour une coopération gagnant-gagnant avec nous, la RDC, et notre secteur agricole que nous tenons à revigorer pour des exportations de qualité, équitables et écologiques. Après tout, nous devons développer notre agriculture pour le bien des familles congolaises, des petits producteurs agricoles, de la jeunesse qui s’engage progressivement à évoluer dans des emplois agricoles ».
La RDC a levé l’option d’être la locomotive africaine dans l’agriculture et compte bien s’engager avec tous les partenaires. D’où la création de Kinshasa Mercantile Exchange (K.M.E) tel que voulu par le Président de la République lors de la 24ème réunion du Conseil des ministres, tenue à Kalemie le 9 novembre 2024. Avec comme principales missions incluant la traçabilité et la transparence, la certification et la conformité, la valorisation économique, et la réduction des risques pour les acheteurs internationaux. Même les Zones économiques spéciaux (ZES) à travers le pays dont les opérateurs économiques sont appelés à saisir l’opportunité d’y investir.
(Le cacao congolais de Beni. Une de meilleures qualités prisées sur le marché mondial. Archives Les Coulisses).
Le gouvernement de la RDC s’est engagé à renforcer l’Agence nationale de Promotion des Exportations (ANAPEX) et l’Office national des Produits Agricoles du Congo (ONAPAC) afin de mettre en place un dispositif national de certification en collaboration avec l’Office Congolais de Contrôle. Cela, pour éviter de recourir aux auditeurs extérieurs qui évoquent souvent l’insécurité comme frein à l’exécution de leur mission.
Enfin, la RDC va renforcer l’initiative ‘’ Couloir vert Kivu-Kinshasa’’, le Nord-Kivu et l’Ituri étant dans ce couloir.
Saisissant l’occasion dudit briefing, Julien Paluku Kahongya a rappelé la volonté du gouvernement congolais de consolider le partenariat avec l’Union européenne à travers divers mécanismes parmi lesquels le Programme Global Gateway dont l’un des piliers est le renforcement des systèmes agricoles et alimentaires durables.
L’Union européenne, on l’a compris, veut mettre la RDC sous perfusion au profit de ses voisins qui ont développé des activités économiques le long de ses frontières pour capter les produits congolais afin de les écouler sur les marchés internationaux notamment dans l’Union européenne. Voilà pourquoi le gouvernement Suminwa tient à renforcer la meilleure collaboration avec l’Union européenne, partenaire privilégié pour la RDC, afin de mettre en place des systèmes de diligence raisonnée, traduits par des mécanismes de surveillance et de rapportage sur les processus de production, de transformation et de commercialisation des produits.
Nous vous donnons la vraie information et nous en payons le prix. Soutenez-nous. Votre contribution financière est très attendue. Contacts utiles : +243 998 190 250 et/ou +243 824 244 844
Nicaise Kibel’Bel Oka