mercredi, mars 12, 2025
Economie

Minerais en échange de la sécurité. La RDC sur les traces du pacte Quincy USA-Arabie saoudite ?

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La proposition de la République démocratique du Congo d’offrir des minerais stratégiques, critiques et des terres rares aux États-Unis en échange de la sécurité et de la stabilité de la RDC, singulièrement de la partie est fait couler encre et salives. Au nom d’un régionalisme aux contours flous, des « Katangais » se sont permis même d’écrire aux responsables américains pour contester cette démarche et demander son annulation. Mon peuple périt par ignorance.

Les autorités rd-congolaises ne bradent pas les minerais du pays dès lors qu’elles savent que la guerre d’agression rwandaise contre notre pays est due en grande partie et essentiellement sur le pillage des minerais de l’est du pays. Feindre de l’ignorer, s’apparente à un crime de haute trahison. Le monde est ainsi fait. Les États n’ayant pas d’amis uniquement des intérêts surtout que l’homme le plus puissant du monde se recrute dans les multinationales.

Les États-Unis et l’Arabie saoudite : Hydrocarbures contre sécurité

L’histoire nous enseigne qu’à la suite de l’affaiblissement de la France et du Royaume-Uni durant la Seconde guerre mondiale (1939-1945) et face à la menace de l’expansion soviétique vers les mers chaudes, les États-Unis ont signé, sur la durée, une paix du pétrole avec l’Arabie saoudite. Le 14 février 1945, le président Roosevelt s’est rendu sur le canal de Suez à bord du croiseur Quincy de l’US Navy. Il avait rendez-vous avec le roi Abd al- Aziz Ben Saoud de l’Arabie saoudite. Ils ont signé la paix des hydrocarbures. En échange de la livraison du pétrole saoudien aux compagnies américaines ARAMCO, les États-Unis s’engageaient à protéger le royaume saoudien sur la durée. C’est ainsi l’opération Bouclier du désert (les troupes américaines se plaçant sur la frontière saoudienne) contre les soldats de Saddam Hussein qui avaient envahi le Koweït le 2 août 1990, était le signe, près de demi-siècle après, de la fidélité et de la pérennité de cet engagement. Le pacte inaugural de Quincy permit aux Américains, sur la durée, d’inscrire sur la liste des priorités mondiales de leur politique étrangère l’Arabie saoudite et ses hydrocarbures.

Américains, alliés d’Israël à la place de la France

Les États-Unis ont pris le relais de la France comme alliés exclusifs d’Israël faisant d’Israël un pilier nouveau de leur politique au Moyen-Orient. Et depuis 1967, comme l’a écrit Gilles Kepel, la politique américaine au Moyen Orient consiste à marcher sur deux jambes en allant en sens inverse, à savoir l’approvisionnement en hydrocarbures et l’impératif de la sécurité de l’État hébreu. Dans cette logique des intérêts qui guident les États, les Américains signeront avec l’Égypte un accord de non-agression d’Israël en échange d’une cagnotte de plus d’un milliard de dollars $ chaque année non remboursable.

Dans la même lignée, Donald Trump cherche à détrôner l’Europe en proposant (presque de force) un accord sur les minerais stratégiques et les terres rares de l’Ukraine en échange d’une paix avec la Russie. Donald Trump, qui semble incompris de la plupart d’experts européens, cherche à préserver les États-Unis contre une sorte de compétition dans les nouvelles technologies entre la Russie et son pays en attirant Poutine à sa cause pour l’éloigner de la Chine avec laquelle les États-Unis se disputent le leadership de superpuissance.

 

Félix Tshisekedi, visionnaire et incompris ?

Qui ne risque rien n’aura rien. La proposition de Félix-Antoine Tshisekedi d’échanger les minerais de la République démocratique du Congo contre la paix, la stabilité et le développement relève d’un génie au cas où elle attirerait Donald Trump. Car, si la guerre de déstabilisation menée contre la RDC a pour soubassement le pillage des minerais de l’est du Congo, à quoi servirait l’attentisme alors que le Rwanda s’est construit avec les minerais pillés au Congo ?  L’on ne peut pas être un grand peuple lors qu’on ne profite pas de la manne que la Providence a placée dans votre pays. Certains députés européens l’ont compris. Raison pour laquelle ils exigent de l’Union européenne d’annuler le Mémorandum d’entente sur les minerais stratégiques que l’Union européenne avait signé avec le Rwanda. Parce que l’Union européenne est dans le mauvais rôle de receleur des biens pillés. L’entêtement de l’Union européenne à résilier ledit Mémorandum risque de la placer dans les conditions similaires à celles aujourd’hui face aux États-Unis dans la guerre d’agression de l’Ukraine par la Russie. C’est-à-dire totalement exclue des négociations et du partage du gâteau Ukraine. La démarche de Félix Tshisekedi est un coup de génie pour ceux qui comprennent et une folie pour les ignorants. Nul n’est prophète dans son pays.

Un peuple qui refuse de voir plus loin que le bout de son nez

En 2008, le président Joseph Kabila a signé le fameux Contrat chinois en échange de la construction des infrastructures appelé pompeusement « Cinq chantiers ». En 10 ans de pouvoir et d’existence dudit contrat, les matières premières critisues et les terres rares ont été sérieusment pillées par la Chine contre rien. Le Contrat chinois de Joseph Kabila a été un bradage pur et simple des minerais de la RDC contre une somme dérisoire de près d’Un milliard de dollars $. Son successeur Félix-Antoine Tshisekedi, ayant compris, a revisité ledit contrat pour ramener la cagnotte au triple de la somme perçue par le prédécesseur. Ce, dans une vague de contestations et protestations incompréhensibles. Quel que soit la beauté du Contrat chinois, il pèche par l’absence d’une close sur la stabilité de la RDC. La Chine n’a que faire de l’insécurité et des massacres des populations congolaises de l’est. Ce qui compte pour elle, c’est l’exploitation minière. Un point, barre.

Au nombre des réactions épidermiques, on compte celle d’Ensemble pour la République, le parti cher à Moïse Katumbi. Sa prise de position est à placer dans un contexte de jalousie (bien) mal placée. Car, durant les années Kabila, une étude fiable a démontré que les États-Unis devraient utiliser Moïse Katumbi pour chasser Joseph Kabila du pouvoir et avec lui, les Chinois de la République démocratique du Congo, afin de faire revenir les Américains.

Aux États-Unis, les grandes lignes d’un nouvel ordre économique international sont fondées sur le partenariat entre le gouvernement et les milieux d’affaires. Parce que la pax americana est une paix du pétrole, une paix de l’uranium, une paix des terres, une paix des minerais critiques. Bref, une paix des échanges commerciaux. Comprenne qui pourra !

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Nicaise Kibel’Bel Oka

 

 

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