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RDC/Assemblée nationale. C. MBoso s’oppose à l’arrêt de la Cour constitutionnelle en faveur de 4 élus

Quatre anciens gouverneurs et/ou vice-gouverneur : Atou Matubuana Kuluki (Kongo central), Crispin Ngbundu Malengo (Mongala), Martin Kabuya Mulamba (Kasaï central) et Néron Mbungu Mbungu (Kinshasa) sont toujours privés de leurs sièges et de tous les droits y afférents pour exercer leur mandat en exécution de leur contrat social avec le peuple à qui ils doivent rendre. Par l’entremise de leur ancien collègue gouverneur de la Tshuapa, les quatre infortunés ont fait valoir leur droit devant la Cour constitutionnelle qui a dit le bon droit et leur a reconnu de plein droit de récupérer leur siège. Immédiatement, le président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso N’kodia a pris acte de la décision de justice émanant de la Cour constitutionnelle. « L’Arrêt de la Cour constitutionnelle remonte au 1er mars de cette année », explique Martin Kabuya, membre de l’Union sacrée de la nation. Et de poursuivre : « 7 mois déjà consommés, le Président de l’Assemblée nationale ne nous a toujours pas rendu notre siège. En agissant ainsi, il viole délibérément les articles 151, alinéa 2 et 168 de la Constitution et 104 à 119 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale ainsi que les pertinents instruments juridiques internationaux. » Depuis cette date, les quatre députés nationaux font le pied de grue comme s’ils quémandaient une faveur. Ce, devant une assemblée des collègues insouciants ou incapables de faire fléchir le président Christophe Mboso.

« Quand on va à l’Assemblée nationale, on est contraint de rester dans le public », poursuit Crispin Ngbundu, lui aussi membre de l’Union sacrée de la nation. Privés de siège, ils sont également privés de rémunération et autres avantages dont bénéfice tout élu du peuple. Les quatre infortunés répètent à qui veut : « Nous voulons simplement l’exécution sans faille dudit Arrêt ainsi que l’application des textes de loi et le respect de la décision de la Cour constitutionnelle. » Mais le président Christophe Mboso reste de marbre, faisant penser à un règlement de compte au goût amer.

Le bât blesse surtout dans le cas du député national Martin Kabuya Mulamba, ancien gouverneur du Kasaï central. La situation est complètement devenue ubuesque. Tenez ! Son premier suppléant, qui occupait illégalement et inconstitutionnellement son siège, a été nommé Directeur général de l’OGEFREM (l’Office de gestion du fret multimodal). Comme il est de tradition, le suppléant a, à son tour, dû renoncer à ce siège à l’Assemblée nationale. Le président de l’Assemblée nationale tergiverse pour rendre justice. « Du coup, le siège est vacant. Ne serait-il pas craché sur toute la population de Dibaya au Kasaï Central, qui n’est pas dignement représentée à l’hémicycle ? s’insurge l’ayant droit Martin Kabuya Mulamba. Le ridicule ne tue plus. Un élu de l’opposition, Kabiliste devant l’Éternel, rappelle à juste titre : « Alors qu’il se rendait coupable de cet énième non-respect des textes constitutionnels, légaux et réglementaires de la République démocratique du Congo, Christophe Mboso était reçu en grande pompe à la Chambre des députés de Belgique pour y signer un protocole de coopération dont l’un des objectifs, selon les termes du communiqué de la Chambre, dirigée par la socialiste Eliane Tillieux, est de « renforcer la capacité juridique et législative du parlement congolais ». Pour rappel, ledit protocole de coopération avait été mis sur les rails en novembre 2021 lors de la visite à Kinshasa des députés belges André Flahaut (PS), Samuel Cogolati (Ecolo) et Nahima Lanjri (CD&V). Et de se demander dans une sainte colère : « Comment Monsieur Mboso pense-t-il respecter ce protocole lui qui viole systématiquement et volontairement les prescrits des dispositions constitutionnelles, légales et réglementaires de son propre pays sans compter les instruments juridiques internationaux ratifiés par la RDC ? »

Autant le silence de son collègue président du sénat, Modeste Bahati Lukwebo qui pouvait le faire revenir à la raison étonne plus d’une personne, autant l’attitude de leurs collègues de la chambre basse déroute.

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Mathias Ikem

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