jeudi, décembre 12, 2024
Défense & Sécurité

RDC. Départ de la MONUSCO. La leçon du Mali

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(Aéroport de Bunia. Redéploiement des casques bleus. Archives Les Coulisses)

Le président de la RDC, Félix-Antoine Tshisekedi a donné la position du peuple congolais sur l’avenir de la Mission des Nations-unies en RDC, demandant ouvertement et la main sur le cœur le départ de cette dernière du territoire congolais : « Il faut déplorer que les missions de maintien de la paix n’aient pas réussi à faire face aux conflits armés. » Ce qu’il n’a pas dit ouvertement, c’est que la MONUSCO a jeté l’éponge et a déclaré son impuissance face à l’avancée de l’armée rwandaise dans Rutshuru et Masisi. Que la MONUSCO a honte de plier bagage d’elle-même. Qu’il faille la pousser à partir mais pas par la violence.

Réagissant à la demande du Chef de l’État congolais, un employé expatrié d’une ONG qui a requis l’anonymat a déclaré : « Il faudra tenir fort et bon. La MONUSCO n’a pas envie de quitter la RDC. Elle irait dans quel autre coin du monde ? Depuis 2018, New York tourne autour du pot trouvant toujours des prétextes pour ne pas quitter la RDC. Dans cette mission, tout le monde trouve son compte notamment dans l’agro business. La MONUSCO a raté l’imposition de la paix parce qu’elle n’est pas venue pour stabiliser ce pays qui est sous la coupe des charognards. »

Naturellement, à voir l’attitude des uns et des autres, il faudrait des bulldozers pour faire partir la MONUSCO. Ce qui est sûr, c’est qu’elle partira. Ce qui est moins sûr, c’est la manière.

Toutefois, dans ce climat de méfiance, il y a à craindre que le sort réservé au Mali par la MINUSMA se passe en RDC.

Aussitôt que les autorités maliennes ont réussi à obtenir le départ de la MINUSMA et des troupes françaises de Barkhane, l’on a observé une recrudescence des attaques jihadistes au nord du Mali. Tous les mouvements armés qui avaient observé un « cessez-le-feu » ont refait surface et lancent des attaques pour défier les Forces armées du Mali (FAMA).

Comment comprendre qu’hier les groupes jihadistes, qui constituent des alliances formées autour de figures qui incarnent l’opposition armée à Bamako, à la France, au G5 Sahel et aux forces internationales encadrées par la MINUSMA, se réveillent comme s’ils se révoltaient contre le départ des forces étrangères ?

On dirait que tous ceux venus pour combattre l’extrémisme violent au Mali, fâchés de se voir expulsés du sol malien, se sont coalisés pour punir ce pays. Comme quoi, après moi, c’est le déluge.

Dans tous les pays où la France a été chassée, l’extrémisme violent a repris de plus belle. Et les médias de l’Hexagone en font les choux gras montrant les failles des armées de ces pays.

Cherchant à décrédibiliser ces États et à démontrer leur incapacité à agir et prévenir tout soubresaut de violence, les groupes jihadistes n’hésitent plus à s’en prendre aux populations civiles. Ils maintiennent par là-même un climat de terreur qui conduit à chasser les populations dans les régions de Kidal, Tombouctou …

Ce scénario, mutatis mutandis, pourrait être appliqué à la RDC. Dans quel cas, le départ de la MONUSCO sera suivi d’une résurrection des groupes armés qui lanceront des attaques un peu partout pour discréditer le pouvoir congolais. Les agitations du M 23 répondent aussi de cette stratégie du pourrissement.  Aussitôt que la campagne électorale débute, tous les fossoyeurs de la RDC seront aidés par une contestation portée par des opposants congolais notamment après la publication des résultats de l’élection présidentielle.

Au simple, comment peut-il en être autrement si notre prix Nobel de la paix 2018, le docteur Denis Mukwege, candidat hésitant jouant le jeu de l’autruche, est sous escorte et protection des Nations-unies ? Et Moïse Katumbi et Matata Ponyo se partagent la protection spirituelle de certains princes de l’Église catholique ? Le « Filimbi » Floribert Anzuluni, fils de son père, a reçu les ailes comme Icare de l’illustre abbé José Pundu. Assurément, le sorcier de la RDC se trouve dans l’Église universelle.

Après la MONUSCO, serait-ce le déluge ?  Le cas de trois pays d’Afrique de l’ouest devrait faire réfléchir la RDC et l’ensemble des Congolais pour ne pas tomber dans le piège.

Les lendemains s’annoncent très agités pour le peuple congolais. « Peuple congolais, ne laissez à personne vous voler votre espérance », a conseillé le pape François lors de son passage à Kinshasa.

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Rédaction journal Les Coulisses

 

 

 

 

 

 

 

 

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