RDC/Élections. L’Union européenne revient à la raison et revoit ses ambitions sur le devenir de la RDC
(RDC. Campagne électorale. Fatshi N° 20 communie avec son peuple. Des images qui donnent de l’insomnie. Photo tiers).
L’Union européenne annule sa mission d’observation électorale en RDC dans sa forme initiale pour des raisons de contraintes techniques échappant à son contrôle. En clair, elle s’est vu refuser l’autorisation de déployer ses moyens de communication notamment des téléphones et des kits d’internet. Toutefois, elle maintient ses observateurs uniquement à Kinshasa contre 17 provinces sur le 26 prévues.
L’union européenne devait envoyer entre 80 et 100 observateurs issus de 24 de 27 pays membres appuyés par une équipe de 7 députés du Parlement européen. Le gouvernement invite l’Union européenne à venir observer le déroulement des élections, cette dernière vient avec du matériel non convenu. C’est à se demander dans quel intérêt si ce n’est pas pour semer du désordre. Cette même Union européenne qui condamné la RDC à la guerre depuis une trentaine d’années.
Pour de nombreux congolais, cette décision qui tombe presqu’au même moment que la déclaration du cardinal Fridolin Ambongo contre la CENI est un non-événement. Elle est accueillie avec joie et restitue au pays sa fierté. Seule comme avec les préparatifs réussis de l’arrivée du pape François et les IXèmes jeux de la Francophonie, la RDC est capable de réussir son pari. Halte à la démocratie procédurale qui veut usurper l’identité de tout un peuple.
Ainsi donc, les déclarations du cardinal Ambongo selon lesquelles « Au niveau de la CENI, nous n’avons pas de preuves qu’il y aura élections le 20 décembre 2023. Et même si elles se tenaient, nous n’avons pas de certitude qu’elles vont se dérouler dans les meilleures conditions de transparence », n’étonne personne. Autrement, à quoi auront servi toutes ces prières et bénédictions sur le candidat que certains évêques ont choisi s’ils ne sont pas en communion avec le Saint esprit ?
En effet et comme en 2019, le cardinal Fridolin Ambongo continue de semer le doute dans la population avec des déclarations qui enlèvent tout espérance en la RDC. L’on se rappelle le scandale de plus de 300 téléphones que l’Union européenne aurait remis à la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) à la base des agitations violentes suivies de la contestation dès la proclamation des résultats de l’élection présidentielle de 2018.
Quel est ce gouvernement responsable qui peut accepter de rééditer la violence déstabilisatrice dans son pays ? Les agissements de l’Union européenne jusqu’à vouloir imposer un candidat unique de l’opposition en RDC avec pour objectif d’empêcher la réélection de Félix Tshisekedi est une honte en ce XXIème siècle.
Lorsqu’on lit le communiqué du 21 novembre 2023 signé par Mme Malin Bjork, Cheffe de la Mission d’observation électorale de l’Union européenne, on est frappé par des considérations moyenâgeuses que les Européens ont de la RDC : « Les observateurs auront la mission d’assurer dans leurs zones d’observation le suivi de la campagne électorale, des préparatifs et du déroulement du scrutin, de la compilation des résultats et des recours éventuels. Ils seront nos yeux et nos oreilles sur le terrain ». Toute honte bue, l’UE veut même enlever à 44 millions d’électeurs congolais le droit de proclamer le vainqueur et de l’accepter. Incroyable !
La RDC est un pays souverain. Elle ne peut pas accepter la politique de deux poids, deux mesures de l’Union européenne. La même Union européenne qui finance le gouvernement rwandais veut être plus regardante quand il s’agit de la RDC ? Le peuple congolais aurait souhaité que l’Union européenne aide la RDC à en finir avec l’agression rwandaise et à mettre fin aux souffrances des populations déplacées à l’est. On ne doit pas permettre de rejouer la stratégie du passé avec les mêmes acteurs. Les élections ne sont pas une panacée. On peut les reporter, le ciel ne tombera pas.
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Mathias Ikem