RDC. En visite à Goma, le Directeur général du CICR dénonce la situation humanitaire catastrophique des oubliés de la guerre

(Goma. Visite des populations vulnérables. Ci-dessous, de G à Dr, François Moreillon, Gaston Nyimu Kaya, Robert Mardini (centre), Anne Sylvie Linder et Marcel Muamba Kalala. Photo Les Coulisses).

Le Directeur général du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Robert Mardini est en visite de travail dans la ville de Goma au Nord-Kivu/RDC. Mardi 5 mars 2024, la délégation qui accompagne le Dg Robert Mardini a visité le camp des déplacés de Lushagara et l’Hôpital CBCA Ndosho soutenu par le CICR depuis 2012. Elle a palpé du doigt et de visu la détresse et la souffrance insoutenable, les blessures physiques et psychologiques des blessés parmi lesquels des femmes et des enfants.

Images atroces et douloureuses du camp de Lushagara, par exemple, un camp qui manque de tout jusqu’aux latrines qui a vu 40 mille personnes arriver la mort dans l’âme.

La détérioration très avancée des conditions de vie due à l’intensification de combats et des bombes qui tombent dans des camps de déplacés a conduit Robert Mardini à rappeler à tous les acteurs au conflit en RDC les règles du Droit international humanitaire (D.I.H.) pour une distinction entre les objectifs militaires et les populations civiles, à défaut de mettre fin à cette guerre oubliée de la RDC qui dure et qui cause autant de souffrances humaines.

Après la visite de l’hôpital CBCA Ndosho et au regard de la catastrophe humanitaire vécue par les populations civiles déplacées, Robert Mardini a averti qu’ « Une hausse brutale du nombre de civils blessés par des armes lourdes dans l’est de la RDC menace de saturer les établissements de santé déjà mis à rude épreuve, aggravant l’une des crises humanitaires les plus importantes dans le monde qui  se résume par des morts, des blessés qu’on doit soigner et nourrir, des disparus laissant des familles entières dans un état de deuil permanent et des traumatismes ».

Mercredi 6 mars 2024, devant un parterre de journalistes, la délégation du CICR a donné une conférence de presse. D’entrée de jeu, Gaston Nyimu Kaya, vice-président national de la Croix-Rouge RDC a brièvement parlé des activités de la CRRDC qui reçoit l’appui du CICR : « La CRRDC est un auxiliaire du pouvoir public dans l’assistance des personnes vulnérables. La CRRDC est un réseau de plus de 500 mille volontaires à travers la république. Sa mission est d’alléger la souffrance des personnes vulnérables ».

Prenant la parole à son tour, le Directeur général du CICR, Robert Mardini a dénoncé la situation extrêmement préoccupante dans la partie orientale de la RDC avec 2,5 millions uniquement au Nord-Kivu sur plus de 5 millions de déplacées. Un niveau jamais atteint en RDC : « L’hôpital de Ndosho travaille en plein régime. Parmi les blessés, 40 % des blessures sont dues à des éclats d’engins explosifs. Ce qui a conduit le CICR à augmenter la capacité de lits qui est passée de 80 en décembre à 140 pour blessés par arme au 5 mars 2024 ».

Robert Mardini a dénoncé cette augmentation exponentielle de nombre de blessés. Il a déploré un deuxième phénomène, celui de l’utilisation d’enfants dans les groupes armés : « 1100 cas de recrutement et utilisation des mineurs par les groupes armés non étatiques, soit une augmentation de 45 % ». Un autre indicateur de la violence de combats qui font rage et qui donne un aperçu de l’ampleur de la catastrophe, outre l’usage des armes explosives, est l’accélération de l’exode rural, la migration vers la ville.

Pour Robert Mardini, cette visite en RDC dans un conflit oublié servira d’électrochoc pour les décideurs afin de mettre fin au conflit et de prendre l’option de ne pas continuer la guerre : « Bien que n’ayant pas ce rôle de travailler dans la résolution des conflits, le CICR s’assure que les parties au conflit respecte le D.I.H. Toutefois, il porte aux membres du Conseil de sécurité des Nations-unies le coût du conflit pour les amener et les encourager à trouver des solutions pacifiques ».

Il sied de rappeler que lors de la conférence de presse, la délégation du Directeur général du CICR était composée de François Moreillon (Chef de délégation CICR en RDC), Anne Sylvie Linder (Cheffe Sous-délégation CICR Nord-Kivu), Gaston Nyimu Kaya (Vice-président national chargé des relations extérieures de la CRRDC) et de Marcel Muamba Kalala (Président provincial de la Croix-Rouge Nord-Kivu).

Le CICR a promis de doubler la capacité de la réponse humanitaire afin de réduire les souffrances des populations congolaises de la partie orientale de la RDC. Tout en souhaitant que les combats cessent pour le retour à une paix véritable.

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Nicaise Kibel’Bel Oka

 

 

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