(Julien Paluku Kahongya, 12 ans gouverneur du Nord-Kivu et actuellement ministre du Commerce extérieur. Photo tiers).
« Il a été constaté que depuis 1960, nous avons navigué sous un État fortement centralisé d’une part, à savoir de 1960 à 1997, vers un État qui n’est pas tellement nommé entre 1997 et 2001. Ensuite, un État sous la transition et sans un régime politique bien défini entre 2001 et 2006, pour finalement déboucher sur une Constitution qui a défini le régime politique, tout autant hybride parce que, il n’est ni parlementaire, ni semi présidentiel car il navigue entre les deux ». Après un tel constat de confusion et d’échec, l’homme intelligent donne son point de vue pour contribuer à l’élévation de la nation congolaise.
C’est ce qu’a fait Julien Paluku Kahongya, cet homme multidimensionnel qu’on ne présente plus. Il est monté au créneau et appelle volontiers une lecture politologique de la situation en République démocratique du Congo, depuis la 1ère République jusqu’aujourd’hui, la 3ème République qui tangue.
En quoi consiste-elle cette lecture politologique d’un territorial dont les douze années d’expérience à la tête de la province et les bonnes œuvres dans le Nord-Kivu continuent de susciter admiration, exemples à suivre mais aussi jalousie mal placée pour d’autres ?
Julien Paluku Kahongya répond : « J’appelle vivement la 4ème République. Nous ne pourrions pas avoir de la honte à nous retrouver autour d’une table de réflexion pour en parler. Personne ne peut interdire à nous, Congolais du 21ème siècle et fils du Congo, de réfléchir sur les textes fondateurs qui doivent diriger la République que nous voulons. D’autres qui ont réfléchi pour leurs pays et ceux qui ont réfléchi à notre place ne sont pas plus intelligents que nous, pour penser que nous devons, comme un fait accompli ne nous retrouver que dans le schéma qu’eux ont tracé pour nous ».
Pensée rebelle ? Non, pensée révolutionnaire d’un homme multidimensionnel qui veut sortir l’intellectuel congolais du ghetto.
Julien Paluku Kahogya adhère à la proposition du Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi, qui consiste à réfléchir sur notre devenir en tant que nation autour de la Constitution qui bat de l’aile : « Je viens, à la suite de ce débat important, ce débat politique que le Président de la République, Son Excellence Félix-Antoine Tshisekedi a suscité en République démocratique du Congo pour en fait, donner cette lecture politologique ».
Il explique les motivations en s’assumant avec fierté et sans s’en vanter : « Ma lecture à la suite de toute l’expérience que j’ai accumulée, me conforte dans ma thèse de considérer que ni l’État fortement centralisé, ni l’État unitaire fortement décentralisé n’ont été des solutions aux problèmes que la RDC a connus ».
Répondant à tous ceux qui ont peur du débat, intelligemment Julien Paluku Kahongya balaie leur argument sur le faux prétexte d’un contexte imaginaire. Il faut battre le fer quand il est chaud : « Le contexte s’y prête bien parce que nous sommes au début d’un mandat. On dit souvent qu’il ne faut pas parler de la Constitution dans le temps suspect. Ici, nous sommes in tempore non suspecto. Nous sommes en début de mandat. On ne peut pas croire qu’on le fait parce que on vise le glissement. C’est donc un contexte qui s’y prête bien parce que nous ne sommes qu’au début d’un mandat. C’est le moment favorable de réfléchir tête froide sur le texte fondateur qui doit être celui de la République Démocratique du Congo ».
(Julien Paluku Kohongya, un regard qui en dit long et prospecte l’avenir. Photo Les Coulisses).
Julien Paluku kahongya, sûr de lui, peut crier à haute voix : « Vive la 4ème République » qu’il appelle de tous ses vœux au regard de sa longue et riche expérience dans la territoriale et de ses convictions sur l’avenir de ce beau et grand pays. D’autres pays l’ont fait. Pour quoi pas la RDC ?
Il faut sortir des sentiers bâtis et de l’attentisme qui accompagne la paresse intellectuelle et sortir d’un sommeil cataleptique. Bref, il faut oser. Surtout que 64ans après notre indépendance, le pays navigue entre tâtonnement, pauvreté et immobilisme.
Pour lui : « L’unique voie par laquelle nous devons expérimenter d’autres mécanismes, à l’instar du Fédéralisme, passe par cette réflexion. Pour avoir été gouverneur pendant 12 ans, j’ai dirigé le Nord-Kivu qui a une superficie de 59.000 Km2, c’est le Rwanda et le Burundi réunis ».
Julien Paluku Kahongya place la barre très haut. Il veut un débat de qualité qui scelle l’avenir de pays. Ce débat ne peut être une occasion de venir danser et attendre des per diem mais d’un véritable débat où les intelligences s’affrontent pour accoucher d’une 4ème République.
Voilà pourquoi il fixe le cap pour éviter de pondre encore une fois un texte inadapté aux réalités congolaises : « Vivement les intelligences pour se retrouver, à partir du mois de Janvier 2025, afin que ces intelligences, parmi lesquelles, je souhaite qu’il y ait des anciens gouverneurs, des anciens Présidents des assemblées provinciales, des anciens Présidents des chambres parlementaires, des anciens Premiers ministres, Chefs de gouvernement, et d’autres intelligences qui ont eu à exercer le pouvoir d’État à des niveaux différents pour que cela donne, en fait, la lecture de l’expérience de la gestion d’un État ».
Julien Paluku kahongya croit que l’expérience des États-Unis d’Amérique avec les États fédérés pourrait inspirer l’expérience nouvelle de ce qu’il appelle « Vivement la 4ème République ».
Ici, il est clair qu’il ne faut pas charcuter la Constitution mais la changer de fond en comble sans peur de qui en sera l’animateur et si l’oiseau rare est Félix –Antoine Tshisekedi, que Dieu soit loué. Quelle beauté dans la réflexion ?
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Nicaise Kibel’Bel Oka