(Front Rutshuru. Le Goupro militaire Constant Ndima visite les positions FARDC après la frappe contre les éléments rwandais du M23)
L’invasion de l’Ukraine par les troupes russes de Poutine, outre qu’elle doit interpeller les bonnes consciences singulièrement le peuple congolais dans le chef de qui on observe une certaine naïveté quant aux relations internationales, pose et invite à une certaine réflexion notamment sur la défense nationale, les relations de voisinage, les relations de coopération entre États et l’attitude nationaliste ou non de tout un peuple. Surtout en ce moment où depuis mai 2021, le Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi a décrété l’État
Dans l’est du pays où pullulent des groupes armés locaux, jamais ils ne voient venir l’ennemi. Plus encore, le Rwanda sous étiquette M23 peut traverser des villages sur le sol congolais sans que la population n’oppose une moindre résistance. Nos groupes armés s’attaquent aux FARDC. Même dans les Hauts et Moyens plateaux d’Uvira, devenu notre Israël-Palestine, les milices locales sont au service des pays voisins avec qui ils échangent les minerais contre les armes. C’est ici qu’il faut saluer l’appel du Gouverneur civil (en congé) du Nord-Kivu, Carly Nzanzu Kasivita adressé aux milices ethniques de cesser de s’attaquer aux FARDC. Comme, par ailleurs celui du président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso : « Chers collègues, quittez les groupes armés ! » La RDC ne dispose pas des Réservistes. Son armée souffre de manque d’effectifs et souffre de la diabolisation, de l’infiltration, de la corruption et de la trahison.
Avec ses 80 millions d’habitants, la RDC n’a même pas une armée de taille de 1 % de sa population. Si tous ces jeunes déversés dans les groupes de pression financés par Georges Sorros pouvaient comprendre qu’il faut soutenir les forces de défense et de sécurité, le visage de la RDC aurait changé. Autrement, comment, dans de telles conditions, la RDC peut-elle avoir l’intelligence de ses ennemis afin de se doter d’une défense et être prête à se réformer radicalement pour répondre aux menaces actuelles et à venir ? Les premières formes de résilience d’une nation pour le passé comme pour l’avenir, écrit Attali, résident dans sa Police et son armée ». L’invasion-agression de l’Ukraine par son voisin devrait offrir des opportunités de repenser notre système de défense nationale et de la projeter dans le présent et l’avenir afin de répondre aux menaces actuelles et à venir. La RDC doit cesser d’être ce géant au pied d’argile qui permet à des armées du monde, souvent moins outillées et mal entraînées que la sienne à venir faire du tourisme sur son sol. Soutenir l’État de siège en y contribuant par des conseils et analyses à l’amélioration des conditions de sa réussite est aussi un devoir citoyen. Autrement, les menaces réelles et les appétits de nos voisins, la convoitise mondiale aidant, la RDC risque de disparaître comme le souhaitent certains voisins à la manière de Poutine pour l’Ukraine.
Nicaise Kibel’Bel Oka
Directeur du Centre d’Études et Recherches Géopolitiques de l’Est du Congo (C.E.R.G.E.C)