RDC/État de siège. Entre levée et maintien, Félix Tshisekedi doit prendre ses responsabilités

(Félix Tshisekedi  à Kalehe « Le peuple d’abord. » L’alliance, il faut la nouer avec le peuple et non avec les hommes politiques. Archives)

L’état de siège a trouvé des contradicteurs sur un ton lapidaire de moquerie des deux gouverneurs militaires et des forces armées de la RDC. Parmi les voix qui s’élèvent contre son maintien, on compte de façon unanime les politiciens de deux provinces appuyés par quelques voix recrutées dans l’opposition et dans la presse. Ce, malgré le danger que court la nation.

La réflexion demandée par le Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi n’en a pas été une. On ne peut pas demander à des députés provinciaux qui ont vu leur mandat écourté de s’auto flageller. Pour des privilèges constitutionnels perdues (sauf d’être gardés par les éléments de la PNC et de toucher leur émolument normalement), il ne fallait pas attendre que ceux qui se considèrent comme des « victimes

du régime Fatshi », dans une contagion affective collective, puissent l’applaudir. Et donc, la réflexion n’a pas eu lieu ou simplement a été biaisée.

En admettant que les délégués à la réflexion aient bien réfléchi – ce qui n’a pas été le cas – il faut alors se poser la vraie question qui fonde l’instabilité dans les deux provinces pour guider une bonne réflexion. Les délégués ont manqué l’intelligence politique et stratégique qui donne le sens des problèmes de cet ordre et l’art de les résoudre.

D’emblée, il est important de se rappeler la situation qui a prévalu à l’instauration de l’état de siège. Situation qui a fait qu’à l’unanimité, on reconnaisse l’échec des autorités politico-administratives de deux provinces et que l’on décrète l’état de siège.

Remettre ceux qui avaient été jugés avoir échoué serait-il la solution adéquate ou cela ressemblerait à vivre dans une entité des gens qui tournent en rond, faute de réflexion sur ce qui leur arrive ? Prenant les Congolais pour de Sisyphe éternels.

Si nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude, et la république y comprise, la demande du Chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi devrait être comprise comme une réflexion, mieux une projection. Non pas surtout le « ôte-toi de là que je m’y mette ou que j’y retourne ».

Un homme intelligent est celui qui fait preuve de sens critique, qui a le sens des problèmes et qui est capable de détachement nécessaire pour réfléchir et pour juger, pour comprendre les situations, la marche des événements.

La demande du Chef de l’État repose sur un questionnement : « Comment recadrer l’état de siège en prenant en compte la situation d’agression et d’autres menaces internes et extérieures auxquelles fait face la RDC notamment dans sa partie orientale ? »

Il est étonnant pour un pays qui vit l’expérience malheureuse de plus de 20 ans d’inefficacité de la MONUSCO dans sa politique qui consiste à confier la coordination des opérations civilo-militaires à des autorités civiles qui, souvent, n’ont aucune notion de l’art de la guerre, que ce pays ( la RDC), terrain dramatique des expériences inabouties mais renouvelées des Nations-Unies puisse vouloir à tout prix remettre les mêmes autorités civiles qui avaient été jugées inefficaces dans les réponses à l’insécurité et à l’extrême violence dans leurs territoires.

La réflexion demandée par le Chef de l’État aurait consisté, à notre humble avis, à recenser les failles de l’état de siège et à les corriger dans une réflexion digne d’une nation qui se sait convoitée et qui veut se pendre en charge et en finir avec des politiciens qui se nourrissent de la violence armée.

Si la politique de la territoriale des originaires a créé plus de problèmes que des solutions et si l’instauration de l’état de siège semble échouée, la question se situerait à deux niveaux.

Primo. A-t-on donné les moyens qu’il faut pour réussir l’état de siège ? Les autorités de l’état de siège ont-elles été incapables de les utiliser à bon escient ?

Pour tout observateur averti, il est évident que l‘état de siège n’a pas reçu les moyens de sa politique. L’exemple le plus parlant est celui de la réponse des Forces de défense et de sécurité à l’agression rwandaise. Il a fallu redéployer les troupes affectées au front Grand Nord contre les islamistes ADF/MTM. Le manque des effectifs aura beaucoup nui à la riposte.

Secundo. Dans la mesure où l’on considérerait que les deux gouverneurs militaires ont échoué à se servir des moyens mis à leur disposition, le bon sens exige qu’ils soient remplacés par plus efficaces qu’eux. Il faut sortir de cette politique de traiter avec légèreté les questions essentielles de la survie du pays comme disait ya Mungul « en changeant simplement des chauffeurs ».

La RDC est à quatre mois des élections. Le temps est très court pour organiser des élections des gouverneurs par rapport aux élections générales de décembre. Encore que toutes les autorités politico-administratives en congé sont candidats à la députation.

L’option de la levée de l’état de siège dans une province comme celle du Nord-Kivu dont une partie est occupée par l’armée rwandaise semble suicidaire. Les Congolais doivent refuser d’écouter ceux qui veulent faire croire que dans l’est de la RDC, les populations sont habituées à la violence et à l’insécurité. Il faut combattre ce fléau.

Il faut condamner ce comportement consistant à jeter de l’opprobre sur nos FDS. Enfin, le Chef de l’État ne devrait pas commettre l’erreur de lever l’état de siège. C’est une opinion, la nôtre. Nous vous donnons la vraie information et nous en payons le prix. Soutenez-nous. Votre contribution financière est attendue. Contact utile : +243 998 190 250 et/ou +243 824 244 844

Nicaise Kibel’Bel Oka

 

 

 

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