RDC. Feuilleton Matata Ponyo. Trop d’agitations pour empêcher la vérité sur Bukanga Lonzo

Le sénateur Augustin Matata Ponyo et ancien Premier ministre qui a battu le record de longévité sous Joseph Kabila vient d’introduire une plainte en justice ce mardi 21 juin 2023 contre le Président du Sénat, Modeste Bahati Lukwebo et le Procureur général près la Cour constitutionnelle, Jean Paul Mukolo Nkokesha. Il accuse les deux personnalités “d’atteintes aux droits garantis aux particuliers, prévues et punies par l’article 180 du Code pénal congolais Livre II, tel que modifié et complété à ce jour ».
Le sénateur Matata Ponyo évoque les agissements du speaker de la Chambre haute à son encontre qui, selon lui, relèvent de la mauvaise foi dans le seul but avéré de l’éliminer de la course à la présidentielle. Matata Ponyo va plus loin en accusant le président du Sénat, Modeste Bahati Lukwebo de complicité avec le Procureur général près la Cour constitutionnelle dans cette chasse à l’homme. En clair, Matata

Ponyo ne veut pas entendre parler dudit dossier. Et donc, prenant le peuple pour des idiots, faire comme si Bukanga Lonzo n’a jamais existé. Soit !

Au-delà de son droit légitime de porter plainte quand il se sent lésé, lors de son point de presse, le sénateur Matata Ponyo a exclu expressément de faire allusion à la correspondance du Bureau du Sénat du 20 juin N°285/CAB/PDT/SENAT/MBL/RAPP-A/ebd/22023, réponse au Réquisitoire N°038/RMP/0005/PG.C.CONST/PBP/2023 du 16 juin 2023 tendant à obtenir l’autorisation d’instruction préparatoire à charge du Sénateur Augustin Matata Ponyo Mapon et dont les termes, en français limpide, prouvent toute la bonne foi du Bureau du Sénat et dédouanent le président Modeste Bahati Lukwebo.

En effet, répondant à cette demande, Modeste Bahati Lukwebo écrit : « …L’autorisation sollicitée est superfétatoire car, en application de sa décision du 5 juillet 2021, vous avez déjà entamé les poursuites à l’encontre du Sénateur Augustin Matata Ponyo Mapon, car ayant perdu ses immunités dès cette date. Dès lors, le Bureau a considéré que le Sénateur Augustin Matata Ponyo Mapon est toujours à la disposition de la justice, d’autant plus qu’à ce jour aucune décision judiciaire n’a été rendue et portée à la connaissance du Sénat ». Comme dans le cas de Moïse Katumbi, l’on ne peut pas comprendre que des responsables politiques ayant énervé la loi se soient tus durant plus d’une année sans chercher à ce que la justice décide de leur sort et, au besoin, classe les affaires sans suite. Et attendent la période électorale pour dire tout le mal du pouvoir en l’accusant d’instrumentaliser la justice. Nul n’est censé ignorer la loi, dit-on.

Le cas Bukanga Lonzo est une injure grave et un préjudice au peuple congolais singulièrement les populations du Grand Bandundu (même si notre évêque a été le porte-parole de la délégation de la CENCO à Kindu au moment de la présentation de l’université Mapon). Car, il est inacceptable qu’on compte des fanatiques parmi les érudits le soutenant dans son refus de rendre compte. Augustin Matata Ponyo, fier de ce soutien, ne manque pas de rappeler qu’il bénéficie de la loi qui interdit de juger un ancien Premier ministre. Même si ailleurs, des Chefs d’État comme Bill Clinton et Donald Trump (États-Unis), Nicolas Sarkozy et des candidats à la présidentielle comme Dominique Strauss Khan (DSK), François Fillon (France) ont répondu des actes posés dans l’exercice de leurs fonctions. Pire encore, les opposants hier mauvais gestionnaires des biens publics, toute honte bue et appuyés par une partie de l’Église universelle, accusent Félix Tshisekedi de mauvaise gestion et de détournement des deniers publics sans enlever la paille dans leurs yeux.

Augustin Matata Ponyo doit répondre de ses actes sur Bukanga Lonzo et laisser à la justice de le laver. Autrement, sa candidature à la présidentielle ne serait qu’un raccourci pour éviter de rendre compte. Comment un parlement responsable peut aller jusqu’à prendre une si grave loi interdisant aux anciens animateurs de grandes institutions de la République de rendre compte de leurs gestions devant la justice ? Comment une Cour peut se déclarer incompétente à juger un Premier ministre honoraire du fait, notamment, qu’il n’était plus en fonction et exiger des magistrats d’être honnêtes ? Ceci ne peut se passer qu’en RDC. Il n‘est nullement question d’aimer tel ou de haïr tel autre mais de faire respecter le droit du peuple à savoir.

Un vieux missionnaire visitant la Rédaction du journal Les Coulisses à Beni, avait déclaré : « Le Seigneur tolère encore qu’il y ait des analphabètes au Paradis mais ne les tolère jamais dans un Parlement. »

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Mathias Ikem

 

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