dimanche, décembre 1, 2024
Politique

RDC. La Conférence épiscopale des États-Unis dans la droite ligne de l’impérialisme anglo-saxon

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(Les Américains Antony Blinken et Mgr Malloy. Photo tiers)

Mon peuple périt par ignorance, rappelle un verset de la Bible. Ce verset vaut son pesant d’or en ces moments difficiles que traverse le peuple congolais face au projet des puissances anglo-saxonnes de balkaniser d’une partie de son territoire. Ce projet se concrétise avec la présence de l’armée rwandaise dans le Nord-Kivu entraînant des déplacements massifs de populations et des massacres de masse. On aurait souhaité que l’Église catholique des États-Unis se joigne au peuple congolais et dénonce cette attitude du gouvernement américain. Malheureusement, la Conférence épiscopale des États-Unis est dans la logique de la politique extérieure américaine et se fait l’écho du néocolonialisme et de l’impérialisme anglo-saxon.

Tenez !

Dans une lettre datée du 8 août 2023, Mgr David J. Malloy, président de la Commission de la justice internationale et de la paix de la Conférence des évêques des États-Unis a saisi le Secrétaire d’État Antony Blinken sur le processus électoral en cours en RDC. Il exprime sa vive préoccupation face aux nombreux échecs du gouvernement de la RDC ainsi que les craintes d’une élection ratée. Ces échecs portent sur une série d’engagements non tenus : endiguer la violence dans l’est de la RDC en général, assurer un audit indépendant des listes électorales et arrêter la violence politique perpétrés contre des candidats politiques de l’opposition, y compris certains incidents menés par le parti politique du président.

Se fondant sur le rapport de la CENCO, Mgr Malloy, également évêque de Rockford dans l’État d’Illinois, exhorte le chef de la diplomatie américaine à prendre tous les signes avant-coureurs au sérieux et d’agir vite afin de garantir des élections justes, crédibles et équitables : « Je vous écris pour exprimer mon niveau accru de préoccupation face à la détérioration de la situation en RDC. Vous vous souviendrez de la visite de la délégation CENCO-ECC à Washington en avril et de la lettre de suivi que je vous ai adressée à la mi-mai. Je joins à votre attention le dernier message de la Conférence des évêques catholiques congolais (CENCO). Je partage les préoccupations de mes frères évêques congolais face à la longue liste d’échecs du gouvernement (…) Je suis également alarmé par le rapport de la CENCO sur la répression gouvernementale des manifestations de l’opposition, les restrictions à la liberté de mouvement des opposants, les tentatives d’adoption de projets de loi discriminatoires, la manipulation du système judiciaire et les arrestations arbitraires. » On aurait tort de le blâmer. Il se réfère à ce que la CENCO et l’ECC lui ont révélé. Confiance aveugle ? Pourquoi pas car les hommes d’Église décrivent uniquement et sans parti pris ce qui est la vérité. Ils ne mentent jamais. Ils ne travaillent jamais pour un intérêt partisan ni pour des individus. Sans se poser des questions sur ce que vit le peuple de la RDC, il est important de revenir sur le geste posé en son temps (décembre 1999) par le Bon pasteur de l’archidiocèse de Bukavu et qui lui a valu la mort et d’en juger la pertinence en méditant. (Lire utilement Nicaise Kibel’Bel Oka, Les marionnettes congolaises, Éditions du Panthéon, Paris, 2012).

Mgr Kataliko sollicite la Conférence épiscopale des États-Unis

« Depuis six mois que dure la guerre d’agression, les populations congolaises sont anéanties et traitées comme des sous hommes : massacres de Kasika, de Bushaku, Bunyakiri, des populations déplacées, d’autres vivants dans les forêts dans des conditions inhumaines, pillages des ressources du Congo, destruction volontaire et méchante des infrastructures, anéantissement de l’économie locale ». Mgr Emmanuel Kataliko, archevêque de Bukavu et président de la Conférence des Évêques du Kivu, blessé dans son amour propre, se résoudra à plaider pour ses ouailles. Il choisit alors de passer par la Conférence épiscopale des États-Unis. Il écrit alors au président de ladite conférence, le Révérendissime Monseigneur Anthony Michael Pilla, évêque de Cleveland. Il lui demande de voir dans la mesure du possible comment stimuler une grande solidarité pour l’Église du Kivu et au bénéfice de la paix dans la région des Grands Lacs.

Mgr Kataliko décide alors de jouer le difficile rôle de paraclet (au sens de l’avocat/défenseur). Il se fait avocat pour plaider en faveur du peuple congolais dans ce procès injuste de la RDC, contre l’agression, les violations des droits imprescriptibles et la tentative de l’anéantissement spirituel des Congolais.

Dans cette lettre qu’il destine au président de la Conférence épiscopale des États-Unis, Mgr Anthony Michael Pilla, Mgr Kataliko se fait écho des cris de détresse de tout un peuple vivant dans une solitude lui imposée par les grandes puissances à travers ses trois voisins immédiats. Au nom d’un certain génocide que seul le peuple congolais doit porter le faix.

Cette lettre, en la décortiquant, met en face tout un peuple affaibli, choqué, blessé et meurtri face aux envahisseurs rwandais, burundais et ougandais utilisant la ruse, le mensonge et le subterfuge, tous trois appuyés et soutenus par les États-Unis. Ce, devant une communauté internationale ayant résolu de se taire. Quelle suite lui avait-on réservé ?

De qui se moquent la CENCO et l’ECC ?

Mgr Emmanuel Kataliko est décédé le 4 octobre 2000. 23 ans après, la situation d’agression de son pays et la souffrance de son peuple ont-t-elle changé ? Les États-Unis ont-ils abandonné leur projet de balkanisation de la RDC ?  Quelle a été l’attitude des évêques des États-Unis face au drame que vit le peuple de Dieu de la RDC ? Pourquoi le Congolais est-il instrumentalisé jusqu’à ce point ? Juste pour préserver les intérêts d’un seul individu, fut-il Moïse Katumbi ?

Le 11 août 2023, le cardinal Fridolin Ambongo rappelait à Butembo combien Mgr Melchisédech Paluku Sikuli a souffert dans sa chair depuis le 2 août 1998, date de son ordination épiscopale. Il a feint d’oublier que les mêmes qui ont fait endurer cette souffrance à son frère dans l’épiscopat sont toujours présents à travers le Rwanda, l’Ouganda et autres forces. Il a feint d’ignorer que c’est sur cette terre du Grand Nord qu’il avait dénoncé en décembre 2020 l’infiltration et la balkanisation de la RDC, complot ourdi par les États-Unis et leurs alliés.

Mon peuple périt par ignorance. Mieux, vous connaîtrez la vérité et la vérité vous affranchira. Un vieil adage nous rappelle « Dis-moi qui tu fréquentes et je te dirai qui tu es ». L’ennemi du Congolais est avant tout Congolais. Qui dit mieux !

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Mathias Ikem

 

 

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