(Goma. Saccage et sabotage de la tour de contrôle de l’aéroport).
Plus de trois mille morts sans compter les blessés qui pourraient succomber de leurs blessures. Décompte macabre dans l’histoire d’une libération conduite en plein XXIème siècle par un catholique pratiquant de la mission de Wamba, fief de la bienheureuse Annualité Nengapeta.
On imaginait le livre d’un certain et mythique Badibanga dans les années 1930 « L’éléphant qui marche sur les œufs », premier prix de littérature coloniale du Congo-Belge.
C’est ce qui vient de se passer dans la ville de Goma en République démocratique du Congo en l’espace de quatre jours.
L’armée rwandaise, la RDF a fait du boulot pour le compte de l’AFC/M23 comme à l’époque de l’AFDL. Elle a marché sur des vies humaines pour punir Félix Tshisekedi. Et Les morts, plutôt les cadavres ne se comptent plus. On aura beau faire pour les ramasser. On a cru que décréter un salongo spécial devant sa parcelle avec interdiction de sortir de chez soi pouvait permettre d’occulter le crime et de ramasser tous les cadavres. Jamais !
Dans une ville de plus de deux millions d’habitants sans compter les déplacés et les maybobo, le plus grand défi oublié reste le nombre de morgues et leurs capacités. Les libérateurs n’avaient pas pris en compte cette réalité.
(Scène de désolation après la chute de Goma et son contrôle par la RDF)
Chaque jour qui passe, il est déconseillé de se trouver derrière ou au périmètre des camions bâchés du Comité international de la Croix rouge (CICR) pour ne pas respirer le miasme dégagé par des corps en putréfaction qu’on doit jeter dans des fosses communes. Ici, les morts sont pleurés dans l’imagination et virtuellement par les familles, incapables de leur donner une sépulture. Au nom de la libération.
Comme avec l’AFDL, l’armée rwandaise avait un seul souci : saboter tout ce qui bougeait.
Car, il est impensable que des Congolais, seigneurs de guerre autoproclamés, puissent s’attaquer même aux édifices de l’enseignement des enfants congolais. Comment expliquer cette haine qui conduit à saccager (dans une destruction méchante des dossiers des élèves, des laboratoires de chimie et physique, des bancs et de l’internant) l’École du cinquantenaire, seul établissement d’enseignement secondaire en technique moderne ? Que deviennent ces élèves dont tous les documents scolaires ont été saccagés ?
Plus de trois mille cadavres uniquement pour le pouvoir ? Comment expliquer qu’on s’en prenne à la tour de contrôle de l’aéroport international de Goma sinon dans le seul but d’isoler la ville afin d’opérer en toute quiétude ? Et, toute honte bue, on décrète un cessez-le-feu pour des raisons humanitaires ? Et on attend du sang qui doit venir de Kinshasa. Qui prendra en compte la paie des fonctionnaires et agents de l’État du Nord-Kivu ?
Comme une habitude, les rébellions rwandaises au Kivu chapeautées par des Congolais nous ont habitués aux catastrophes dont l’indécence dépasse tout entendement.
En 1998, c’était des femmes enterrées vivantes à Makobola et Kasiki au Sud-Kivu. En 2023, c’est à Kishishe au Nord-Kivu. Sous l’œil complaisant des grandes puissances qui accompagnent le pillage des ressources naturelles du Congo.
On l’aime bien mais Corneille Nangaa est tombé pies et mains liés dans le piège du FPR. Doit-on se taire et faire comme si tout allait bien ?
Bienvenue en enfer de Goma. Finalement, tata cardinal Fridolin Ambongo est un magicien qui sait prédire les catastrophes à venir.
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Rédaction du journal Les Coulisses