RDC. L’État se rapproprie ses actifs miniers et pétroliers détenus par Dan Gertler

(Kinshasa. Séance de travail entre les ministres Rose Mutombo, Patrick Muyaya (au milieu) et le Dircaba André Wameso sur le dossier Ventura Development Limited).

La République démocratique du Congo, à travers le gouvernement des warriors, a signé jeudi 24 février 2022 un accord à l’amiable avec le groupe Ventura Development Limited appartenant à l’homme d’affaires israélien Dan Gertler. D’emblée, l’on peut retenir dudit accord que le « Gouvernement congolais se rapproprie ses actifs miniers et pétroliers détenus par l’homme d’affaires. » Ce, au terme d’une négociation à l’amiable acceptée par les deux parties et mettant désormais fin au contentieux. Cet arrangement permet à la

RDC de récupérer près de 2 milliards de dollars $. Jeudi 3 mars 2022, lors de la séance de devoir de redevabilité que le gouvernement Sama Lukonde s’est imposé comme mode de communication, la ministre de la Justice Rose Mutombo Kiese, le ministre Patrick Muyaya de la Communication et Médias ainsi que le Directeur adjoint du cabinet du Chef de l’État, André Wameso ont expliqué devant la presse les tenants de cet arrangement à l’amiable, unique en son genre et également bénéfique au peuple selon la vision du Chef de l’État, « Le peuple d’abord. » Le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya a fait savoir : « L’accord doit être partagé avec le gouvernement américain qui s’est investi et nous a aidés à l’arbitrage entre les deux parties, et qu’en raison de certaines clauses de confidentialité, il ne pourra actuellement être mis à la disposition du public. »

Lors de cette conférence dans le cadre du devoir de redevabilité du gouvernement des warriors à la nation, le mot « MOKU BEVERENDI » est revenu. MOKU BEVERENDI, c’est l’ex- GOLDFIELD of South AFRICA qui détenait 60% des parts dans la fameuse KIMIN.

A propos, voici ce qu’écrivait le journaliste Nicaise Kibel’Bel Oka dans son livre : « Ituri. De la guerre identitaire au pillage des mines d’or de Kilo-Moto par des multinationales anglo-américaines » en page 181-182, paru en 2016 aux Éditions Scribe/Bruxelles : « Après la délocalisation de l’usine modulaire de Doko au nom du contrat Assistance Technique financière (ATF), MOKU BEVERENDI restait l’unique espoir de la Société minière de Kilo-Moto (SOKIMO). Car il offrait la possibilité de traiter, outre les rejets miniers, également les minerais tout venants, les minerais frais. L’État congolais, actionnaire unique de la SOKIMO l’a bradé à travers le ministère du Portefeuille. RANDGOLD Resource et ANGLOGOLD ASHANTI pratiquent la même stratégie, celle de dépouiller la SOKIMO de toutes ses mines. D’abord, elles se présentent pour négocier des contrats d’amodiation, c’est-à-dire qu’elles agissent en locataires véreux face au propriétaire SOKIMO. En complicité avec les autorités congolaises, elles obtiennent enfin la cession des parties juteuses. Par ces jeux d’intérêt malsains, des locataires qu’elles étaient, elles deviennent propriétaires. L’investisseur a gagné en raison du principe de l’expropriation. (…) De la même manière, SOKIMO a perçu un montant de 113 millions dollars $ de la part de KIBALI JERSEY Limited, filiale commune de RNDGOLD et ANGLO ASHANTI » A ce jour, la SOKIMO, spoliée et dépouillée, a cessé d’être une entreprise minière à cause des contrats léonins, des contrats déséquilibrés par l’inégalité de forces en présence et la corruption devenue endémique. Par une communication agressive et bien payante en dollars $, les bradeurs de la SOKIMO ont réussi à emballer une bonne partie de la presse kinoise dans de simples reportages payants sans aucune idée d’investigation sur ce qui se passe sur le terrain. Or, l’expérience malheureuse d’expropriation de grandes sociétés nationales telle la GECAMINES, SOKIMO, MIBA dans un système de démembrement et d’affaiblissement n’a pas profité au peuple. Le gouvernement des warriors est appelé à revisiter tous ces contrats et à poursuivre cet exercice d’arrangement à l’amiable au profit de la nation. Le sol et le sous-sol appartenant à l’État, et donc, au peuple. Qui dit mieux !

Mathias Ikem

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