(Un échantillon des députés provinciaux ayant participé à la réunion lors de leur communication à la presse de Goma)
Pendant longtemps, ils ont joué à l’observateur. Il aura fallu qu’ils prennent position pour tout gâcher. Députés provinciaux et nationaux du Nord-Kivu. « (…) Dans la perspective de trouver une paix durable à la crise qui secoue l’Est de la RDC, recommandons ce qui suit : Privilégier la solution pacifique à la crise afin d’éviter d’autres morts parmi les populations civiles, (…) analyser les causes profondes de la présence prolongée des FDLR et des ADF afin de les retourner dans leurs pays d’origine (…) renforcer la brigade FIB avec un mandat offensif… »
Dans un autre registre, le député provincial Jean-Paul Paluku Ngahangondi, élu de Beni, dans une lettre N°03/DP/JPPN/AP-NK/2023, demande l’élargissement de la mutualisation : « Étant donné l’accalmie qui s’observe dans la zone couverte par les opérations conjointes FARDC-UPDF « USINDJA », je vous prie son élargissement dans les zones sus indiquées afin de frapper sans pitié cet ennemi qui ne cesse de semer la désolation ». Il ne parle pas de « neutraliser » cet ennemi qu’il ne nomme pas, mais de le frapper. Enfin, depuis Kinshasa, 20 députés nationaux du Nord-Kivu ayant fait le constat le 27 février 2023 de la persistance de l’insécurité. Deux solutions à lire avec finesse leur constat, à savoir la demande à la CENI d’arrêter avec l’opération d’enrôlement des électeurs en attendant le retour de la paix et la menace de quitter l’Union sacrée si certains d’entre eux ne se retrouvent pas dans le gouvernement qu’ils appellent de tous leurs vœux. Malédiction ou mauvaise foi, peut-on se demander. Quand des élus créent un flou artistique voulu dans la tête des électeurs du Nord-Kivu, cela s’appelle « zizanie ». Cela ne trompe pas. Dans leur constat, aucune allusion aux agresseurs, aucune prise en compte des enjeux de la guerre. Pire encore même le nom du M23 n’est pas prononcé. L’on peut noter avec regret ce qui s’apparente à une sorte de retenue des élus du Nord-Kivu à condamner les agresseurs de la RDC. Venant des députés du Nord-Kivu, il y a matière à verser les larmes. La fausse paix qu’ils réclament est une paix de cimetière, source de nouvelles violences. Nés et grandi dans cette violence, ils devraient être les premiers dans la thérapie à proposer avec de vraies pistes de solution. Jouer avec du feu comme ils le font pourrait être considéré comme faire le jeu de l’ennemi et pousser certains esprits à les présenter comme agents passifs de la balkanisation. Un vieux missionnaire avait l’habitude de rappeler ce qui suit : « Le Seigneur tolère encore qu’il y ait des analphabètes au paradis mais pas dans une assemblée nationale ». Heureusement pour nous que ce n’est pas le cas.
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La Rédaction Les Coulisses