RDC/Nord-Kivu. L’ombre des éléments de la RDF/M 23 perceptible dans certaines localités qu’ils occupaient
(Le général de brigade FARDC Emmanuel Kapuka, Cmd second de EACFR instruit les éléments du contingent burundais déployés à Sake. Archives Les Coulisses).
Retrait n’égale pas départ. Vendredi 7 avril 2023, nos sources ont fait état du passage des éléments de la RDF entre 4 heures et 8 heures du matin vers Chanzu. Ils étaient visibles depuis Rubare et autres endroits transportant de lourdes fardeaux. Ils auraient construit une position sur le mont Mbuzi. D’autres sources ont fait état de leur départ de Kishishe depuis le 3 avril 2023 et autres localités après les avoir pillées et parfois incendiées des habitations, des écoles et une église Adventiste. Les éléments de la RDF camouflés en M 23 menacent même de revenir si d’aventure les FARDC occupaient les localités dégarnies. Retrait n’égale pas départ. Il serait naïf de la part de la RDC de donner carte blanche à cette exhibition même alors que Kigali a subi des pressions pour quitter les localités occupées. En prévision à leur déménagement, les éléments de la RDF ont formé des milices locales pour protéger les sites et parer à toute éventualité si jamais. Les affrontements du mardi 11 avril à Kibumba avec les Wanzalendu l’ont démontré. En clair, l’on ne devrait pas se fier aux apparences tant que les objectifs de la énième invasion de cette partie de la RDC ne sont toujours pas atteints. A ce jour et selon des sources fiables, la configuration pour les troupes de l’EAC de se battre contre la RDF n’est pas envisagée. Sauf si les choses venaient à se passer autrement. En clair, si toutes les troupes déployées constatent le refus de cantonnement, alors les Chefs d’État de l’EAC décideront de l’offensive à mener. Chaque pays contribue à hauteur d’un bataillon de plus ou moins 850 éléments. L’EAC y va avec prudence en respectant les textes pour ne pas donner prétextes au Rwanda et à ses soutiens occidentaux. Toutefois, il est à noter que le respect du calendrier SOFA et le concept des opérations parlent de 6 mois de présence de la force régionale renouvelables une fois. On revient sur l’épineux problème de l’évaluation pour laquelle la RDC est incapable de s’imposer. Un observateur averti a déploré qu’il n’y ait pas jusqu’à ce jour des réunions de collaboration EAC-SADC, arguant que c’est important et urgent : « Toutes ces forces sur le terrain doivent avoir un chapeau de coordination. Au niveau stratégique et au niveau opératif avec les ChefEMG ». Un autre observateur a déploré le fait qu’« Il n’existe aucune subsidiarité de l’UA avec les mécanismes régionaux. » Selon les sources du journal Les Coulisses, La RDC supporte encore les dépenses de premières installations (bureaux et résidences) jusqu’au 31 mars 2023. Le budget de l’EAC n’étant pas encore exécuté bien qu’adopté et envoyé pour exécution. Parmi les pays contributeurs en hommes, la Tanzanie n’a pas engagé de troupes à l’EAC, estimant qu’elle est déjà présente avec la FIB mais elle est représentée par quelques officiers au niveau de l’État-major EAC à Goma. La MONUSCO a signé un cadre légal de collaboration en décembre 2022 avec la RDC et attend que New York donne son accord. Toutefois, dans le dernier développement de combats, la FIB a été aux côtés des FARDC dans l’intervention de l’artillerie. Quant à l’Angola, l’EAC n’a pas encore reçu officiellement les termes de référence pour la planification. Il vient en RDC en bilatérale avec les FARDC mais pas dans le cadre de la SADC.
Un analyste des questions militaires est formel : « Le Rwanda n’écoute que la pression diplomatique. Or, la pression diplomatique à elle seule ne suffit pas pour Kigali. Il faut arriver jusqu’aux sanctions contre Kigali. Les FARDC doivent redimensionner la troupe par la relève. Ceux qui se sont battus pendant très longtemps doivent être relevés. Bref, la RDC doit utiliser la diplomatie politique et militaire. Là où la force n’arrive pas, la diplomatie règle et vice-versa. » La communauté internationale est appelée à prendre des sanctions contre les auteurs intellectuels de graves violations de droit de l’homme et les exécutants de la violence aveugle notamment pour le carnage de Kishishe qui aurait fait entre 160 et 200 morts. La RDC doit y veiller.
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Mathias Ikem