RDC. Nouveau commandement FARDC. Comment éviter au Commandant suprême et à la nation les 3 images de la honte du Nord-Kivu?
(Kinshasa/Camp Kokolo. Le Commandant suprême des FARDC et de la PNC, Félix-Tshisekedi remet l’étendard de l’armée au nouveau ChefEMG Tshiwewe).
Passage de flambeau au sommet des Forces armées de la RDC (FARDC) depuis jeudi 13 octobre 2022., dans une ambiance de solennité et lourde de signification aux accents patriotiques indéniables. Un nouvel État-major général avec un nouveau commandement. Bref, une nouvelle impulsion. Cela suffit-il à rassurer les populations congolaises et surtout les soldats au front ? Les derniers événements au front Nord-Kivu ont montré toute la force de la désorganisation interne de notre armée. En trois mois, trois événements incompréhensibles mais inévitables expliquant tout du (dis)fonctionnement des FARDC ont mis le pays dans une sorte de coma sécuritaire. La chute de Bunagana (la Crimée congolaise), la mort par empoisonnement du général commandant 34ème Région militaire (par son adjoint) et l’arrestation du général commandant 3ème Zone de défense et commandant du front Bunagana pour haute trahison et complicité avec l’ennemi rwandais. Ces trois faits prouvent que l’armée est gangrénée de l’intérieur. Le général est le rempart de l’État. Si cette protection est forte, l’État sera fort. Si elle est faible, l’État va faillir, enseigne Sun Tzu. L’exemple de Bunagana est à lui seul illustratif du clientélisme et du désordre qui règnent au sein des forces de défense et de sécurité de la RDC. Ce qui a conduit à la mutualisation des forces avec l’UPDF et, aujourd’hui, à la venue de la force régionale. Ce, en pure perte de temps, d’énergie et professionnalisation des services. On continue de faire de la politique et du business dans l’armée en lieu et place de la guerre. Mais grave, la RDC ne cesse de courir derrière les événements irrattrapables.
Quelles attentes pour le nouveau commandement des FARDC ?
Pour vaincre l’ennemi (et surtout restaurer la paix dans le pays), le Commandant suprême doit impérativement secouer les structures qui participent à la vitalité de l’armée. En partant de Kinshasa jusqu’au front. L’argent étant le nerf de la guerre, d’abord mettre de l’ordre au niveau des fonds alloués à la guerre. Les commandants ont pris la place de comptables d’État au sein des FARDC. On n’est plus surpris de voir des généraux loger dans des hôtels de luxe (au front) trimballant de l’argent du Trésor public. Kinshasa a cessé de planifier la guerre pour jouer le rôle de distributeur de l’argent qui est détourné par la suite. Au niveau du front, l’argent est demandé de façon forfaitaire avec des montants approximatifs parce que ces sommes ponctionnées à tous les niveaux ne seront jamais contrôlées. Ce qui entraîne un disfonctionnement est total au niveau du front. Les nominations de différentes ressources humaines, logistiques et financières ne répondent pas à la réalité du terrain. Les niveaux stratégique, tactique et opératif sont délaissés et sacrifiés. Des relèves intempestives des commandants répondant au besoin de satisfaire la pléthore de généraux en chômage à Kinshasa et sans concertation au préalable déstabilisent la troupe. Le mépris des autres et la guerre de galons, la lutte des clans, autant de faits qui ne peuvent jamais donner la victoire. La corruption aggravée par l’impunité règne en maître. Autant de défis qui attendent le nouvel État-major général désormais piloté par Christian Tshiwewe. Parmi les trois manières d’échouer une guerre, il y a celle qui consiste à ne pas utiliser la bonne personne à la bonne place, principe militaire de l’adaptation aux circonstances à la base de la confiance en soi des soldats. Le général est un trésor pour l’État si son seul objectif est de protéger son pays et de défendre au mieux les intérêts de son peuple et du Commandant suprême. Ne jamais trahir le Congo. Qui dit mieux !
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Nicaise Kibel’Bel Oka