Les Coulisses RDC Plus profond que les Grands lacs
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(Félix-Antoine Tshisekedi et la première dame Denise Nyakeru Tshisekedi la main dans la main pour un second mandat. Photo tiers).
« Naye na mama. Awa bomoni ye, esengo to esengo te. Je suis venu avec maman. Vous la voyez devant vous. Etes-vous contents ou non ?» et la foule répondait avec joie. Le maréchal Mobutu avait coutume de présenter mama Bobi La Dawa devant son peuple à chaque apparition publique. C’est une coutume à travers le monde que le Chef de l’État et président de la république puisse se faire accompagner de la première dame lors des manifestations officielles et/ou des invitations internationales. Au-delà de la fidélité, les époux se doivent mutuellement secours et assistance. C’est dire que le rôle de la première
Les élections sont une compétition démocratique et les candidats (surtout) à la présidentielle doivent être passés au peigne fin. Ils se défendent, circulent à travers le pays, défendent leurs projets de société au cours des meetings avec à leurs côtés la future « première dame ». En lunettes fumées, en basket, look fashion, elle mouille le maillot aux côtés de son mari de candidat et prend la parole pour contribuer au succès espéré, l’occasion de se faire connaître et aduler par la nation. Car, elle doit dans un avenir proche porter dans son cœur et dans ses actes la nation tout entière.
La présidentielle de 2023 en RDC présente un cas atypique. Le candidat N°3 parcourt le pays en singleton. Il garde silence radio sur l’état d’absence de sa moitié (connue et jadis chantée par certains musiciens). Même devant les princes de l’Église, il reçoit les bénédictions en solitaire et esseulé. Si l’Église universelle trouve cette situation normale ou la gère et l’encourage à sa manière, le commun des mortels s’interroge. Ce silence étonne et surprend plus d’un Congolais.
Personne ne se pose la question sur ce que ressent cette dame . Colère, ressentiment, impression d’avoir été grugée, sentiment de dépossession identitaire, perte de soi ? Car, au fond, ceci peut apparaître comme une grande humiliation pour une future « première dame » qu’on cache sciemment derrière le rideau. Mais aussi comme une insulte à la nation.
Najwa Ben Laden, la veuve d’Oussama ben Laden, parle de sa situation d’esseulée : « J’avais l’impression d’être seule au monde, une femme en burqa oubliée de tous. (…) Et pourtant qui aurait pu nier que j’avais vécu ? »
Alors revient la question : « Qui succédera à Denise Nyakeru Tshisekedi pour assumer cette charge de première dame ? » La réponse va de soi. Denise Nyakeru Tshisekedi succédera à elle-même. Elle est comme du vif-argent aux côtés de son époux de candidat.
Elle en est consciente. Elle est dans le combat se tenant aux côtés de son mari dans tous ses déplacements, porte l’étendard du N° 20 et harangue les foules sollicitant auprès d’elles des voix pour son mari. Le contact, c’est le carburant de campagne du couple Fatshi-Denise.
En 2006, Liliane Bemba, Olive Lembe Kabila. En 2018, la tradition a été respectée avec les candidats à la présidentielle. Dimanche 25 novembre 2023, à Bukavu, Dr Denis Mukwege s’est présenté avec son épouse devant les électeurs. Toutes ces grandes dames accompagnent leurs maris dans la campagne. Une fierté légitime et un devoir conjugal. Le peuple prend acte.
Pour le meilleur et pour le pire, comme le dit cette expression de l’Église empruntée aux militaires.
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Justin Honlay
