RDC-Rwanda. Malgré les tensions, l’américaine WCS fait signer des contrats de travail pour la RFO/Epulu à Kigali
(Epulu/RFO. 2022. Villa réservée aux expatriés. Quel état de (in)salubrité ? Passer dix jours dedans, on en sort malade quels que soient les anticorps. Où va l’argent récolté par la WCS ?)
Plus de 30 ans que l’ONG américaine œuvrant dans la conservation de la nature, la WILDLIFE CONSERVATION SOCIETY, en sigle WCS, s’est installée sur le territoire congolais. 30 ans que WCS gère la Réserve à Faune Okapi (RFO) comme une colonie. Sur le terrain, il n’existe aucun impact positif de cette ONG de charité brassant des milliards de dollars dans une sorte de loterie de générosité. Certes, WCS n’est pas la seule multinationale de la charité qui se joue des congolais.
Les multinationales de la charité recueillent des fonds au nom d’une cause, d’un peuple et d’un pays, la RDC, singulièrement le Nord, Sud, Kivu et la province de l’Ituri. Pour des populations abandonnées qui n’en bénéficient jamais. Dans le cas de WCS, cette multinationale de la charité n’a jamais porté réellement son intérêt sur les populations riveraines de la RFO. Bien au contraire, la WILDLIFE CONSERVATION SOCIETY (WCS) se comporte comme un État dans un État, en pays conquis. Elle soumet la population à son diktat. En 30 années, on note une absence totale d’investissement en matières de la conservation, asphyxie économique des populations riveraines et de nombreuses violations de droits de l’homme. Aucun centre de santé, aucune infrastructure scolaire construite, aucune route réhabilitée, aucune borne fontaine pour l’eau potable. Son équipe n’a rien de ce qu’on attend d’elle. Comme l’a constaté un observateur, c’est une armée de « mercenaires » qui a conquis la RFO/Epulu : « Dans ce vaste territoire, pas un scientifique, pas un biologiste, pas un botaniste, pas un spécialiste de la déforestation, pas un spécialiste du comportement animal, pas un médecin, pas un laboratoire de mesure de la qualité de l’eau, pas un photographe, pas une cuisine, pas un business uni, pas un développement d’éco tourisme, pas de groupe électrogène de 24H00, aucun soutien à la vie communautaire. »
Des contrats signés à Kigali pour des postes à la RFO/Epulu.
La misère de la RDC porte la signature des États-Unis, planificateurs de la balkanisation et soutien indéfectible au régime de Kigali. Des contrats de travail pour la RDC sont signés à Kigali au Rwanda. Et ce, malgré le climat de tension sur base d’agression et d’occupation de Bunagana entre la RDC et le Rwanda. En clair, Kigali contrôle la RFO/Epulu puisqu’il connaît tous les coins et recoins de cette aire protégée. On en veut pour preuve, le cas du directeur du site WCS, le Britannique Mike Nicholls qui a pris un jet privé depuis Kigali sans passer par les services de migration de la RDC jusqu’à Epulu au début du mois d’octobre 2022. Dénoncé, Mike Nicholls a été interpellé mais a réussi à repartir sur Londres via Kigali. Découverte, la WCS a décidé de le révoquer pour se faire bonne conscience. On ne sait pas ce que tous ces jets privés transportent d’Epulu à Kigali. Curieux quand on sait que la WCS dispose d’un bureau à Kinshasa. En RDC, la WCS comme les autres ONG sont exonérées des droits sur l’importation des biens et équipements liées à leur mission. (…) Le droit d’utilisation des équipements et fréquences radio et nec ultra, l’application des procédures simplifiées à l’Office Congolais de Contrôle (OCC). Inimaginable dans un pays en guerre depuis des décennies, déstabilisé par ses voisins qui tiennent à la balkanisation de l’est, accorder des telles faveurs relève d’une haute trahison et de la mise en vente d’une partie du territoire national. Elles sont à quel nombre ces ONG qui logent leur argent dans les banques du Rwanda et qui font signer des contrats à leurs agents depuis Kigali ? Personne ne le saura dans un pays où on entre et on sort comme dans une basse-cour et où les lois ne sont jamais adaptées au contexte géopolitique de la guerre. Est-ce par ignorance ou par turpitude ? Il y a lieu de recenser toutes ces ONG qui se pavanent dans des palaces au Kivu et de revoir leur cahier de charge, les contrats signés et de résilier ceux qui viennent en touriste et/ou en mercenaires. Hier, Goma fut proclamé capitale mondiale du viol. Aujourd’hui, Goma est devenue la capitale mondiale des ONG et des 4X4, la capitale des « maïbobo et/ou shégué », ces enfants de la rue, le « Champs Elysées de la charité sans charité » au grand dam de l’État.
Où vont les milliards de dollars récoltés pour Epulu ?
La première question à nous poser est : « A Epulu, il est resté combien d’Okapi visibles que les touristes peuvent admirer après le passage du tristement célèbre chef Morgan ? ». A Kinshasa, personne ne pose cette question. Personne ne se soucie des riverains d’Epulu et du sort des Okapi. La deuxième question serait : « Où va l’argent en milliards de dollars $ récolté pour Epulu par cette multinationale de la charité à travers des loteries de générosité ? » Un analyste environnementaliste est formel : « Le contexte de travail n’est que le volet anecdotique d’une autre anomalie, celle de l’absence totale des projets d’investissements en matière de conservation et/ou de développement de cette zone de la part de WCS. La gestion de la RFO est une catastrophe humanitaire. » En 30 ans de présence en RDC, WCS utilise la Charity Watch pour récolter des fonds qui oscillent entre 15 et 60 milliards de dollars $ par an au nom de la population congolaise d’Epulu. Elle utilise l’image de la RDC, un pays rongé par la pauvreté, la criminalité et le pillage. Ces sommes faramineuse s récoltées ne quittent jamais les États-Unis. Le tableau de désolation qu’offrent la RFO et les populations riveraines pousse les bonnes consciences à se poser toutes ces questions. Les ONG qui pullulent dans l’est de la RDC contrastant avec une insécurité grandissante et la misère de la population sont une preuve que des ONG sont des machines à sou sous le fallacieux prétexte d’une pauvreté. L’argent récolté ne connaît aucune traçabilité. Pire encore, elles reçoivent des exonérations fiscales. Ce qui leur permet d’agir dans le cadre des arrêtés ministériels leur octroyant des prérogatives d’immunité comme des diplomates. La WCS est un outil stratégique au profit du gouvernement américain. La WCS travaille en étroite collaboration avec USAID. Peuple congolais, ne laissez personne vous voler votre espérance. Le gouvernement doit ouvrir l’œil dans ce domaine de la loterie de la générosité. Ce pays n’est pas à vendre. Qui dit mieux ! Dossier à suivre.
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Nicaise Kibel’Bel Oka