Les Coulisses RDC Plus profond que les Grands lacs
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(Goma. La pancarte indiquant la présence de la République d’Allemagne dans les minerais critiques stratégiques. Photo Les Coulisses).
Kinshasa. Mercredi 13 mars 2024 Pullman Hôtel. L’Union européenne a eu des discussions sur un éventuel partenariat avec la RDC dans le secteur des matières premières critiques et stratégiques. Ce, sous la coordination de l’Institut Fédéral des Géosciences et des Ressources Naturelles (BGR). Les discussions ont tourné sur des opportunités d’investissement dans le secteur des matières premières critiques et stratégiques de la RDC. Les résultats de leurs discussions vont contribuer à développer des idées pour le partenariat sur les matières premières RDC-UE et pour le projet « Africa MaVal » (2022-2025).
Francesca Fabbri, Représentante de la délégation de l’Union européenne à Kinshasa a salué la pertinence des échanges développés au cours dudit atelier et a promis qu’« Lors des appels d’offres d’avril de la Commission européenne pour les minerais critiques, ils feront de leur mieux pour que cette fois-ci les partenaires congolais soient informés ».
Pour sa part, Mme Benitha Tambwe (Cellule technique de Coordination et Planification minière (CTVPM) du gouvernement congolais) a insisté sur la nécessité du respect mutuel et de la transparence pour la bonne exécution du partenariat RDC-UE.
Cet atelier a lieu après le tollé provoqué par la signature d’un Contrat sur les minerais critiques stratégiques entre l’Union européenne et le Rwanda qui n’en dispose pas sur son sol à un moment où le Rwanda a envahi militairement la RDC et lui mène une guerre de pillage des ressources naturelles.
Pour les Congolais et particulièrement les Kinois, l’Union européenne adopte l’attitude du commerçant (tel que chanté par Simaro Lutumba dans « faute ya commerçant »). Elle ne renonce pas au partenariat avec le Rwanda mais signe en même temps avec la RDC. Dans cette compétition, le plus habile gagnera tant mieux si les minerais proviennent des zones occupées par la RDF. C’est encore une sorte en langage kinois de ce qu’on nomme « Nyata, senga pardon ».
L’Institut Fédéral de Géoscience et Ressources Naturelles (BGR) possède ses bureaux à Goma là où sont exploités le colombo tantale, niobium (pyrochlore), des minerais critiques stratégiques aujourd’hui dans un espace totalement sous contrôle du Rwanda.
L’on peut s’étonner du silence de l’Allemagne dans cette guerre d’invasion même après la prise de Nyanzale/Lweshe devenu sa chasse gardée. A qui profite le crime ?
Africa MaVal, qui s’est donné la mission de développer des partenariats UE-Afrique pour approvisionner en minerais l’industrie européenne tout en assurant un co-développement local durable dans les meilleures conditions environnementales, se concentre sur les minéraux et métaux présents dans la quatrième liste des MRC pour l’UE ainsi que sur le Cuivre (Cu), le Nickel (Ni), l’Étain (Sn) et le Manganèse (Mn) particulièrement pertinents compte tenu du potentiel géologique de l’Afrique et de leur statut critique dans la double transition numérique et énergétique.
Pour la petite histoire, après des critiques acerbes contre l’Union européenne (UE) pour avoir privilégié le Rwanda face aux morts et déplacés de guerre congolais, l’UE a fini par conclure depuis octobre 2023 un Protocole d’entente sur les chaines de valeur durables des matières premières critiques et stratégiques avec la République démocratique du Congo (RDC).
Assurément, les États n’ont pas d’amis, uniquement des intérêts dans une logique « les affaires sont les affaires ». Qui dit mieux !
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Mathias Ikem
