mercredi, février 5, 2025
Edito

RDC. Sous les bombes à Goma. Une expérience d’un Dieu invisible mais si proche et qui écoute

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Goma. La guerre devait finir naturellement. Deux signes annonciateurs tel l’Oracle l’ont prévenu. Depuis trente ans, les guerres d’agression contre la République démocratique du Congo se répètent et se ressemblent. En 1997, la prise de Kinshasa par les troupes rwandaises sous l’étiquette AFDL coïncida avec l’assassinat du général Donatien Mahele Likungu, accusé de « haute trahison » par certains.

En 1998, le 4 août, le raid sur Kitona menée par l’armée rwandaise consista à attaquer le barrage d’Inga et à couper l’électricité dans le Kongo central et dans la ville de Kinshasa. Ces deux faits sont dans la logique du mode opératoire du pouvoir FPR. Avant la prise de la ville de Goma, il y a eu coupure générale du courant électrique pendant des jours privant ainsi la population de s’approvisionner en eau et en électricité.

Le 23 janvier 2025, intervint en plein jour l’assassinat par balles du général-major Peter Chirimwami Kuba, gouverneur militaire du Nord-Kivu pour une certaine « haute trahison ».  Ces deux faits participent à la stratégie de la guérilla qui repose sur la guerre psychologique menée par le FPR pour démoraliser par la peur et la division la troupe et la population. Curieusement, dans les mêmes circonstances de temps et d’espace, la communauté internationale n’a jamais condamné ce crime de guerre consistant à donner la mort à des enfants dans des couveuses et à des malades dans les hôpitaux.

La stratégie du FPR consistait à attaquer les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) par devant et par le dos collé au Rwanda. Et cela ne pouvait être possible et réalisable que de nuit. D’où le carnage au niveau du camp militaire Katindo où règne une promiscuité indescriptible.

Dimanche, la Rwanda Defence Force’s (RDF) a ouvert le couloir depuis la ville de Gisenyi. Elle a fait entrer ses soldats. Des combats d’une rare violence, à l’arme lourde, à la mitrailleuse à gaz (MAG), des FAL et à la kalach ont nourri toute la nuit et déchiré les tympans des habitants.

Dimanche et lundi, la RDF s’est heurtée à une farouche résistance des FARDC qui ont tenu la ville avec détermination mais qui seront trahis par manque de munitions et de renfort.

Au milieu d’éclats de bombes et des sifflements de balles, la première précaution a toujours été d’abandonner le lit pour gagner le couloir, d’y rester à plat ventre pour éviter des balles perdues.

Par ci, une bombe, par là des balles.

Des prisonniers ont été libérés au nombre desquels des islamistes ADF/MTM. Des cadavres jonchant les rues par endroit dans l’indifférence des soldats donnant l’apparence d’être drogués. C’est la libération. L’unième libération. Et l’équipe de Corneille Nangaa, venue libérer les Congolais, est entrée à Goma par Gisenyi et non par Sake.

Dieu existe, à n’en point douter.

La veille, je me suis rendu au shop poussé par une voix intérieure. Du peu que j’ai pu acheter, une chose m’a échappé : les bougies.

Qui pense encore aux bougies ? Depuis que les Églises de réveil s’attaquent aux catholiques, la bougie diabolisée a été désacralisée. Et pourtant ! Elle éclaire les pauvres qui ne peuvent pas acheter des lampes rechargeables.

A chaque bruit, dans cette musique de canons, on sursaute avec un cri aux lèvres.

Tantôt : « Mon Dieu ! », tantôt : « Jésus ! », tantôt : « Seigneur ! ».

Ce cri dans cette douloureuse et injuste détresse signifie simplement : « Seigneur, n’abandonnez pas l’homme qui vous invoque ». Il traduit cette espérance à la saint Augustin : « Où êtes-vous, mon Dieu ? Où donc êtes-vous ? Je respire un peu en vous ». On sait que Dieu n’est pas obligé d’être juste envers tous mais chacun espère pour lui.

On ne le voit pas mais on sait qu’il est là et qu’il n’y a que lui qui peut nous protéger. Il sait ce que ce petit appel évoque dans les profondeurs de notre désespoir, les joies de sa présence invisible.

Lorsqu’il y a accalmie temporaire, dans la peur, on allume le téléphone pour prendre des nouvelles des autres et répondre à quelques appels. On est rassuré quand telle personne vous dit qu’elle a allumé la bougie à la grotte mariale pour prier pour vous.

Des messages de consolation et d’espoir qui renforcent la foi en Dieu. Rares sont les personnes hors de la ville qui demandent de quoi on a besoin. Ce n’est pas dans nos habitudes.

L’accalmie permet d’allumer la voiture pour recharger le téléphone.

Le calvaire, c’est l’absence d’eau avec comme corollaire les toilettes (sanitaire) mais également les damnés de Kigali, ces déplacés de guerre qui, depuis des mois, errent dans la ville de Goma sans assistance. Ils sont la première cible. Les moins aptes, femmes et enfants, jeunes et vieux, dans cette sélection naturelle, seront fauchés. Les autres, doublement affectés. C’est la loi de la guerre.

Le trou noir

Le défi de l’information dans un pays qui ne respire que des radios à Modulation de fréquence (FM). Pas de RTNC ni de Bukavu moins encore de Butembo, de Beni ou Bunia. Toutes les radios FM de Goma ont cessé d’exister. Toutes les radios mariales des catholiques devenues aphones sont aussi en FM. Comment un peuple d’instruits pouvait être dupé en ne raisonnant qu’en fréquence modulée et non en onde courte ? Et cela, sur toute l’étendue du pays depuis que le grand Tam tam d’Afrique s’était éteint !

La colère, c’est quand les sinistrés sont arrosés par des radios rwandaises en kinyarwanda. Double peine. On est agressé par le Rwanda qui y ajoute des informations en kinyarwanda se moquant des sinistrés. On y restera dans ce trou noir une semaine durant.

L’on savait que les vaillants FARDC qui ont tenu la ville pendant trois jours finiront par lâcher prise par manque de renfort et des munitions.

Qui fera le décompte macabre de toutes ces vies fauchées ? Ils sont partout, militaires et civils, gisant sur le sol au quatrième jour de combats. Certains corps pourrissent. Les morgues sont débordées. La Croix rouge s’en chargera.

Au quatrième jour, l’on voit Corneille Nangaa et son équipe, en libérateurs, célébrer la chute de Goma au Serena hôtel à coup de champagne. Et la presse aussi, la même qui s’abreuvait à la manne du général Peter Chirimwami, attendre le coupage, une semaine après sans porter son deuil. Ce n’est pas le rôle de la presse, dit-on.

Les varis acteurs du M23 ? Invisibles.

Il n’y a que l’AFC, des civils, qui crient à la victoire et des soldats au visage renfrogné la kalachnikov en mains devant certaines échoppes. Des jeeps militaires estampillées FARDC servant de butin de guerre, bondées de soldats, parcourent les rues de Goma.

Curieusement, les militaires libérateurs portent des bérets FARDC s’ils ne sont pas des forces spéciales du voisin en tenue neuve comme s’ils n’ont jamais été au front.

Demain, on craint que le scénario se répète comme avec l’AFDL et le RCD.

Seigneur, préservez-nous de tant de souffrances et d’humiliation là où ton peuple, divisé et instrumentalisé, périt seul contre tous par manque de connaissance.

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Nicaise Kibel’Bel Oka

 

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