(Kinshasa.202. Le pape François accueilli avec allégresse par une foule de jeunes motivés pour l’avenir de leur pays. Archives Les Coulisses).
La célébration de la fête de la natalité de notre Seigneur Jésus-Christ a livré au peuple de Dieu en RDC deux images contradictoires d’une communication évangélique sur la venue du Christ libérateur et sur la théologie de la libération.
D’un côté depuis Kananga, l’archevêque métropolitain Ntambwe s’adressant au Chef de l’État notamment sur le développement du grand Kassaï par rapport au projet du corridor de Lobito. Le Chef de l’État a écouté Mgr Ntambwe avec patience et charité au point qu’il lui est arrivé d’applaudir le message reçu. Le peuple avait besoin de la parole qui sauve.
Et de l’autre, depuis Kinshasa, tata cardinal Ambongo déclarait aux fidèles : « la RDC est un enfer sur terre ». Tata cardinal Fridolin a feint d’ignorer que ne vivent en enfer que les damnés.
Et que jamais le Seigneur n’y va pour les voir comme il a refusé au curé de Cucugnan de retourner sur terre.
Logiquement tous ceux qui vivent en RDC (prélats, pasteurs, bishops, politiciens, professeurs, journalistes, prostituées et débauchés, médecins, thérapeutes, enfants, kuluna, hommes de religion comme hommes de musique, tradi-praticiens, wewa) tous sont des fidèles de Lucifer. Car, si la RDC est à nous, cet enfer, c’est donc nous qui le peuplons. Nous sommes tous les damnés.
Souvent c’est notre rage de l’action qui nous détruit et nous fait douter de nous-mêmes.
On ne va jamais prêcher le Christ avec la haine dans son cœur sinon on perd son latin.
Ceci rappelle la conversation du Dr Faust avec le démon Méphistophélès.
Dr Faust demande au démon : « En quel lieu êtes-vous damnés ? » La réponse fuse : « En enfer ».
Deuxième question : « Comment se fait-il que toi, tu sois sorti de l’enfer ? »
Le démon Méphistophélès lui répond : « Mais l’enfer, c’est ici. Je ne suis jamais sorti ».
La RDC, cet enfer sur terre que décrit tata cardinal Ambongo est ce paradis terrestre où le Seigneur, dans sa Miséricorde, a tout placé et qui est devenue la convoitise des autres peuples de la terre. C’est dans cet enfer que sont nés le Simon Kimbangu, les bienheureux Annualité Nengapeta et Isidore Bakanja.
C’est cet enfer que le Rwanda veut conquérir au prix du sang.
Plutôt que de l’enfer de tata Cardinal Ambongo, je préfère Antoine Agbepa alias Koffi Olomide qui parle de « monde ya canaille, monde ya nko ».
C’est dans ce monde où des personnes roulent dans des véhicules climatisés aux côtés des piétons sans s’en offusquer. C’est dans ce monde où les Églises ont théâtralisé les offrandes. C’est dans ce monde où le prêtre d’un diocèse catholique, livré à lui-même et ne vivant que de l’espérance, touche 50 dollars de salaire par mois (et parfois avec retard).
Monde arabe. Monde ya canaille où l’on détourne les deniers publics, on tue, on viole et où les injustices de tous ordres se commettent au vu et su de tous. Où l’amour a pris sa retraite.
Au peuple de Dieu qui souffre, enseignez-lui la foi en l’avenir et l’espérance (car l’espérance ne trompe pas). Et non le désespoir, l’abdication.
A quoi servent les messes, les cultes et les prières, les hommes de Dieu si nous ne sommes même pas au purgatoire ?
La RDC n’est pas un enfer sinon le pape François ne serait pas venu et ne retournerait plus jamais au Vatican. Elle n’est ni ce que les Hébreux nommaient Shéol, un lieu des ténèbres et de silence où finissent tous les morts – les justes et les criminels. Puisque Jésus viendra juger les vivants et les morts.
La RDC est une terre d’avenir. Il faut la sauver car elle est menacée par les charognards à l’intérieur comme de l’extérieur.
Il ne faut pas oublier : « Ce n’est pas l’Église qui mène le peuple de Dieu. C’est Dieu qui l’attire à Lui, par l’Église quelque fois, quelque fois en dépit d’elle ». L’Église ne devrait pas être un lieu de règlement de compte.
Meilleurs vœux et bonne année 2025 à tous ceux qui sont dans cet enfer et qui vivent de l’espérance dans la foi, à ceux et celles qui croient au paradis.
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Nicaise Kibel’Bel Oka
