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RDC/ICEA. Universitaires et experts ont réfléchi sur les conflits armés, pillage des ressources et violences extrêmes dans l’Est

(Photo de famille prise à la clôture du séminaire avec le ministre Gilbert Kabanda aux côtés du prof Isidore Ndaywel. Photo Les Coulisses).

Former et informer. 24 universitaires et experts et 35 chercheurs juniors en quête de renforcement de leurs capacités venus de Bunia, Goma, Bukavu, Lubumbashi, Mbuji-Mayi, Kisangani, Kinshasa, Paris et Bruxelles ont participé pendant trois jours au séminaire sur les Conflits armés, pillage des ressources naturelles et violences extrêmes dans l’est du Congo organisé par le tout nouvel Institut Congolais d’Études Avancées (ICEA).

Partant du constat selon lequel « Les Grands Lacs sont dans une guerre dont les historiens n’ont jamais déterminé les causes alors que tous les autres acteurs sont sur le terrain », le séminaire s’est penché sur la question fondamentale « D’où viennent les conflits des Grands Lacs singulièrement la guerre qui ravage l’est de la RDC ? »

Pour comprendre et y répondre, l’Institut Congolais d’Études Avancées, en sigle ICEA, que dirige le professeur Isidore Ndaywel è Nziem, a jugé utile d’ouvrir un autre front contre le mensonge et la guerre de l’est du Congo : la vérité historique.

Mercredi 16 octobre 2024, le séminaire a ouvert ses portes par le mot de Gilbert Kabanda, ministre de la Recherche scientifique et Innovation technologique suivi d’une leçon inaugurale donnée par le géographe Roland Pourtier, professeur émérite de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne.

Dans son mot d’ouverture, le ministre Gilbert Kabanda a rappelé que la recherche est un levier du progrès des pays développés et qu’il est temps pour chercher la paix au nom du développement de l’homme, de tout homme et de l’homme congolais en particulier. Soulignant que l’ICEA est la première initiative scientifique dans le combat que la RDC mène depuis une trentaine d’années, comme pour la médecine, le ministre Gilbert Kabanda a souligné la nécessité de commencer par connaître l’histoire pour combattre une maladie.

L’heure a sonné pour réfléchir sur cette guerre oubliée dont le Congo est victime. Dans sa leçon inaugurale, le professeur Roland Pourtier a relevé les sources de l’incompréhension entre le Congo et la communauté internationale notamment le fait que la guerre du Congo n’intéresse guère les opinions internationales et qu’il y a peu de visibilité en dehors du Congo, que la version officielle reprise dans les Grands médias est celle du Rwanda et que les désastres malgré un excédent des décès n’émeuvent pas outre mesure.

L’orateur s’est posé la question : « Qu’est-ce qui fait que les Grands Lacs sont le théâtre d’un génocide d’un côté et, de l’autre côté (Congo), un foyer des massacres et violences sans fin ? »

Il a jeté les premiers pans des réponses : « Les symptômes du surpeuplement laissant moins de place aux éleveurs rwandais vers des terres généreuses au Kivu à travers des mouvements migratoires avec un rôle essentiel joué par la vache vers le Kivu, la vache, capital par excellence pour les Hutu et les Tutsi et soulignant que la question foncière fut l’une des bombes à retardement que la RDC a héritée en 1960, rendant aveugle le danger de l’explosion démographique ».

Enfin, il a relevé la question simple mais complexe sur « Qui est Congolais et qui ne l’est pas ? » reposant sur la question identitaire associée au droit de la terre dans ses rapports avec le territoire restée empoisonneuse.

(Kinshasa/Servico. Vue des participants au séminaire de l’ICEA. Photo Les Coulisses).

L’analyse des crises multiformes qui ont émaillé cette tragédie congolaise à travers ce thème général éclaté en trois parties se présente comme suit : Aux origines de l’Histoire de la région, la crise dans tous ses états et l’examen des voies de sortie de cette crise avec évaluation de différents processus et accords.

Autour de ces trois grands thèmes ont été développés des exposés diversifiés d’une haute facture par d’éminentes personnalités universitaires et experts dont la maîtrise avérée des sujets traités ne fait l’objet d’aucune contestation.

A la clôture dudit séminaire vendredi 18 octobre 2024, les recommandations ont porté sur comment vendre la vraie image de la RDC loin de la prédation et des convoitises aggravées par une tentative avérée de réécrire l’histoire des peuples de la région des Grands Lacs.

Les chercheurs juniors ont reçu des brevets pour cette formation. L’occasion de saluer de vive voix l’initiative de l’inusable Isidore Ndaywel è Nziem qui ne cesse de prêcher par l’exemple comme une lumière qui lutte contre les brouillards de l’obscurité qui ont plongé l’intellectuel congolais dans une léthargie.

Pour rappel, le séminaire organisé par l’ICEA poursuit comme objectif la mise à niveau des informations de base sur l’histoire politique et sociale des populations des Grands Lacs et du Congo oriental sur fond de l’analyse des crises qui accompagnent cette histoire et ses conséquences désastreuses. L’ICEA se propose de présenter une meilleure intelligibilité de cette tragique situation dans toutes les dimensions de sa complexité.

La gestion scientifique et technique de cet outil est confiée au professeur Isidore Ndaywel è Nziem, son Directeur général. Il est épaulé par les directeurs généraux adjoints Kilanga Musindie Julien, Kazadi Ntole Jean et Yoka Lye Mudaba André ainsi que d’un Conseil scientifique.

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Mathias Ikem

 

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