lundi, janvier 27, 2025
Défense & Sécurité

RDC. L’armée rwandaise échoue à la porte de Goma. Quels objectifs poursuit elle : Balkanisation ?

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(2009. Mixage des troupes CNDP-FARDC. Le colonel Makenga derrière le colonel Delphin Kahimbi aux côtés du général Amuli Bahiga. Archives Les Coulisses).

Jeudi 23 janvier 2025, une panique doublée d’une psychose générale s’était emparée des habitants de la ville de Goma. Les affrontements à l’arme lourde d’une rare violence étaient signalés dans les collines surplombant la cité de Sake. Sake est une agglomération située à 30 kilomètres de Goma et reliée à celle-ci par des habitations éparpillées çà et là, des camps des déplacés et ouvre sur le territoire de Masisi.

Tôt le matin, une panique a gagné les écoliers à la suite des bombes que la RDF a larguées sur Goma et qui sont tombées dans le quartier Mugunga. La réplique des FARDC a été automatique et chirurgicale. Des engins lourds roulant prenant la direction du front ont été observés dans les artères de la ville de Goma. Finalement, les forces loyalistes appuyées par la SAMIDRC et la MONUSCO ont réussi à déloger les forces spéciales rwandaises des collines surplombant Sake et les ont pourchassées au-delà desdites collines au point que vendredi 24 janvier 2025, la population de la ville de Goma s’est réveillée comme si rien ne s’était passé la veille.

Les gens ont vaqué librement à leurs occupations sauf les écoliers qui observent encore. Il a été constaté aussi le flux des déplacés sur Goma gonflant ainsi le nombre dans l’indifférence totale de la communauté internationale et de ceux qui soutiennent le régime du FPR.

Les leçons des affrontements près de Goma

Camp des déplacés près de Goma. Rien n’émeut la communauté internationale.

L’on s’attendait à ce que l’armée rwandaise montre sa folie de prendre Goma depuis la dernière sortie médiatique du président Paul Kagame. Pour lui et ses sbires, il faut laver l’affront lui infligé par le président Félix-Antoine Tshisekedi. Ces affrontements aux portes de Goma sont une alerte sérieuse pour les FARDC et une leçon à tirer sur le comportement de notre armée sur le champ de bataille.

Pour parer à toute surprise désagréable qui changerait le rapport de forces et conduirait la RDC à négocier en position de faiblesse, il faut hic et nunc abandonner la stratégie de la défensive maintenant que le Rwanda a craché sur le cessez-le-feu. Cela ne peut pas continuer dès lors qu’une armée ennemie occupe des portions importantes de notre territoire et continue de narguer la République.

1.Il faut lancer une offensive généralisée et poursuivre l’ennemi jusque dans ses derniers retranchements.

L’on sait que l’ennemi n’a pas assez de troupes pour faire face éternellement à la guerre. Et donc, une offensive généralisée qui prend le Lubero, Rutshuru et Maisisi rendra l’ennemi fragile et l’obligerait à se concentrer sur une seule position. Cette offensive généralisée permettra aussi aux FARDC de connaître les intentions de l’UPDF (Ouganda) dans cette agression et de se préparer en conséquence.

  1. Éviter de trop se concentrer sur un seul front. Parce que le théâtre général d’opérations ne présente guère que trois zones : une à droite, une à gauche et une au centre. En un mot, deux extrémités et un centre. La concentration sur le centre nous a fait perdre Bunagana, Rwindi et Kanyabahonga du fait que l’ennemi utilise le contournement (opération de déception) et nous attaque par derrière.

La République démocratique du Congo fait face à une guerre d’invasion par esprit de conquête et devrait se comporter ainsi.

(La Force de l’East African Community à Goma. De l’énergie et de l’argent perdus. Kagame reste de marbre (Archives Les Coulisses).

  1. La RDC doit définir ses alliés dans cette agression. En clair, la SAMIDRC doit donner sa position entre l’attentisme et la participation entière aux côtés des FARDC ainsi que la MONUSCO. L’on ne peut pas comprendre qu’une force (SAMIDRC) s’installe à Goma comme Force d’intervention et observe le cessez-le-feu durant une année.

Concernant la MONUSCO, on doit s’interroger sur la présence des casques bleus marocains dans l’espace occupé par le Rwanda notamment à Kiwanja et Kitchanga.

  1. Dans une guerre, les interventions sont de deux natures différentes. On intervient soit comme auxiliaire, soit comme force principale. On peut observer cette attitude à travers l’UPDF dans la prise de Bunagana et de la Rwindi par la RDF. Notre gouvernement doit avoir des précisions claires sur la mission de toutes ces forces sur notre sol

Le gouvernement de la République a le devoir de mobiliser toute la nation, d’utiliser toutes les stratégies possibles et tout l’équipement dont disposent les FARDC. Il ne doit plus trop se fier aux recommandations de la communauté internationale face à un ennemi qui ne respecte nullement le DIH, qui bombarde des camps des déplacés et attaques des positions civiles, qui asphyxie la ville de Goma depuis deux ans et surtout qui a transporté sa guerre ethnique sur le sol congolais.

L’on peut à l’évidence se demander si, d’aventure le Rwanda prenait Goma, ce que la RDC va perdre en hommes et en équipements militaires. C‘est cela la balkanisation du Congo.

  1. L’option de négocier avec un groupe armé ethnique qui renaît tous les trois-quatre ans de ses cendres est suicidaire. Poussé par la communauté internationale, Joseph Kabila l’a fait durant tout son règne et nous en connaissons les résultats.

La patrie ou la mort.

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Nicaise Kibel’Bel Oka

 

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