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Rwanda. Le Rapport Mukabalisa rend la réconciliation Hutu-Tutsi impossible et maintient la RDC sous tension

(Rwanda. Vue du Parlement rwandais en session. Photo tiers).

Le rapport de la Commission spéciale du Parlement rwandais mise en place en janvier 2023 ayant pour mission enquêter sur les racines des conflits dans l’est de la RDC déposé au Parlement le 3 juin 2024 est un vade-mecum de la politique militariste de Paul Kagame sur la région des Grands Lacs, particulièrement sur la RDC. Cette politique se fonde sur la réduction sensible des Hutu sur le sol rwandais, pire leur anéantissement total dans leur retranchement.

Le rapport établi par Donatien Mukabalisa fait une analyse biaisée des acteurs au conflit. Il ne peut pas prétendre défendre des populations parlant le kinyarwanda puisqu’il exclut les Hutu.

La justification de cette politique repose sur la commisération que le régime Kagame présente pour les populations de souche Hamite qui résident sur le sol congolais sachant bien qu’il n’y a pas de terres vacantes au Rwanda.

Vouloir maintenir sa souveraineté sur les populations d’une autre nation est un crime et une hypocrisie éhontée.

Kagame veut que ces populations (Tutsi, Banyamulenge comme s’ils n’étaient pas des Tutsi et Hema) soient rwandaises tout en demeurant sur le sol congolais.

Cela signifie clairement qu’il est dans la logique de la guerre. Dans une logique essentiellement expansionniste.

Pour le régime de Kigali, la guerre est vécue comme son propre but. Elle donne un sens à un pays qui peine à réconcilier ses enfants, à se réconcilier avec lui-même. Naturellement Paul Kagame applique le principe de Clausewitz selon lequel « La guerre n’est que la continuation de la politique par d’autres moyens ».

Le rapport de la Commission spéciale du Parlement rwandais soulève un autre problème.

Sur base du mensonge et de la falsification de l’histoire. Il dessine la géographie prétendument de l’ancien Rwanda jusqu’à l’île d’Idjwi tout en y ajoutant l’Ituri. Le rapport ne dit pas ce qu’on ferait d’autres communautés (Hunde, Nyanga, Havu, Nande, Mbuba, Twa, Bira, Lendu, Alur, Ndo-Okebo).

Le rapport jette le pavé dans la marre en feignant de prendre faits et causes en faveur des Hema qui n’ont aucun problème de cohabitation avec d’autres communautés en Ituri. Toutefois, le rapport donne une lumière sur le recrutement et la formation militaire qui ont lieu dans la plaine de Tchomia (Ituri) pour le compte du Rwanda.

Corneille Nangaa & Cie, des dindons de la farce rwandaise

Parcourez le rapport sorti le 3 juin 2024 en version kinyarwanda et/ou anglaise, nulle part n’est faite allusion à la rébellion de Corneille Nangaa. Pas un seul mot de l’AFC. Les Rwandais ne le connaissent pas. Par contre, le rapport Mukabalisa évoque le sort des Tutsi dans le M23, des Banyamulenge et des Hema. D’où la question simple : « En s’alliant au M23 et en se faisant passer pour le Président de la rébellion, Corneille Nangaa roule pour qui ? ». Mieux, « Corneille Nangaa & Cie trompent qui ? »

Il faut être Corneille Nangaa pour croire que le Rwanda peut facilement lui octroyer un espace où sont tombés ses soldats gratuitement. Le rapport montre et démontre que Corneille Nangaa et son AFC ne sont que des locataires dans le Rutshuru comme l’ont été dans le passé les Wamba dia Wamba, Émile Ilunga, Jean-Pierre Ondekane, Adolphe Onusumba, etc…

Ce faisant, ce rapport prouve à suffisance que c’est une question purement Tutsi dans une guerre fratricide contre les Hutu dont le Congo paie le prix.

Paul Kagame surutilise les rébellions rwandaises au Kivu afin de ne pas compromettre le faux équilibre socio-politique qu’il vend aux Occidentaux.

La Commission plonge le Rwanda dans le refus de s’assumer. C’est une fuite qui conduit au précipite, vers l’autodestruction. Quand on sait qu’au Rwanda, le pouvoir est cyclique entre Tutsi et Hutu. Le pouvoir ne s’octroie pas ; il s’arrache par le sang.

Malheureusement, le monde entier assiste en spectateur à une pulsion destructrice (après moi, c’est le déluge) de ce qu’on peut sauver : la réconciliation Hutu-Tutsi dans une communion fraternelle. Même s’il pille les ressources minières de la RDC et tue des millions de Congolais, plonge des populations en errance (GENOCOST), l’on sait que les ressources de l’appareil militaire du Rwanda proviennent de l’extérieur de différentes multinationales et des aides gouvernementales.

Le Rwanda doit son salut à la RDC. Le Rwanda, malgré son entêtement, ne pourra jamais rester éternellement en guerre contre ses voisins, à moins d’un suicide.

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Mathias Ikem

 

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