Les Coulisses RDC Plus profond que les Grands lacs
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« Le Rwanda compte expulser tous les réfugiés congolais se trouvant sur son sol et interdire toute nouvelle entrée au Rwanda ». Le mot est fort : expulser. Qu’en pense le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) ? Mardi 10 janvier 2023 devant les membres du parlement rwandais, le président Kagame a déclaré son ras le bol sur les pressions qu’il subit de la part de ses parrains occidentaux. Ce, à cause de son obsession pour la déstabilisation de la RDC et son soutien au M 23. C’est un Kagame à la fois lassé, agité et colérique qu’on a vu déclarant en avoir marre. Ne plus vouloir de la présence des réfugiés (Tutsi) congolais au Rwanda signifie la fin du régime Kagame qui est assis sur la manipulation de l’élite de la communauté Tutsi. Rétropédalage. Mesurant le danger d’une telle déclaration qui ressemble à une prise de position suicidaire pour son régime, le lendemain, le porte-parole du gouvernement rwandais a vite fait de rétropédaler, atténuant pour ainsi les propos du président Kagame. Réellement, le président rwandais est sous pression. Pour de nombreux analystes, cette déclaration associée au retrait sans coup de feu de la RDF des localités de Kibumba et Rumangabo, sont des signes annonciateurs d’un début de la fin pour le régime Kagame. Mais, on ne devra pas vite crier à la victoire dès lors que la RDF agit comme les Russes en Ukraine. La problématique des réfugiés congolais et rwandais dans la région des Grands Lacs fait partie des enjeux de la déstabilisation de la RDC et du fonds de commerce du pouvoir de Kigali. Mais il faut lire cette déclaration avec de lunettes neuves. Kagame veut envoyer des Rwandais pour se faire enrôler au Kivu et avoir la citoyenneté congolaise. Ils ne sont pas les seuls qui en rêvent, même certains Ougandais recrutés en appui au M 23.
Depuis l’AFDL, la déstabilisation de la RDC repose sur une prétendue persécution des Tutsi. Mis dans la bouche du RCD et du CNDP, le dossier des réfugiés Tutsi est placé au centre de la politique rwandaise. Les rebelles du M 23 en ont fait l’une des clés de leurs revendications : le retour des réfugiés Tutsi au Kivu. En clair, Paul Kagame garderait par devers lui des populations congolaises à des fins de manipulation. Mais souligne un analyste, on ne peut pas parler des réfugiés (Tutsi) congolais vivant au Rwanda sans faire allusion aux réfugiés (Hutu) rwandais vivant dans les forêts du Kivu. La paix au Kivu en dépend. Et donc, la solution ne serait-elle pas d’exiger que chaque réfugié Tutsi/Hutu retourne dans son pays pour que la paix revienne dans la région et singulièrement en RDC ? De la sorte, les rébellions pro Kigali cesseraient d’exister et le prétexte des FDLR deviendrait un vieux et amer souvenir dans une approche d’une paix définitive dans la région des Grands Lacs africains. L’on peut aussi, à juste titre, poser à haute voix la question : « Comment un chef d’État se disant patriote peut-il refuser à une partie de son peuple le sol de leurs ancêtres et recevoir à coup de billets de banque des migrants d’origine inconnue lui proposer par la Grande Bretagne même ? »
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Mathias Ikem
