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RDC. Kabund. Un plongeon dans l’inconnu !

(Kinshasa. Kabund aux côtés de Félix-Antoine Tshisekedi. Le beau vieux temps ?)

Un tweet qui fait l’actualité, celui de Jean-Marc Kabund annonçant sa démission du perchoir de l’Assemblée nationale où il occupait le poste du 1er vice-président. Et par conséquent, se désolidarisant de l’action politique de son autorité morale, le Président de la république Félix-Antoine Tshisekedi, président de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UPDS). Pour de nombreuses personnes, Kabund a été hystérique et impulsif. Le processus de prise de décision de Kabund aura été plutôt médiocre parce que, croit-on, il n’aura pas bien pesé le pour et le contre avant d’agir ainsi. Pour d’autres, Kabund a choisi de s’assumer, de montrer qu’il a acquis la maturité politique. D’autres plus pessimistes le classent, toute proportion gardée, dans la lignée de « faiseurs de rois » selon qu’ils aiment agiter leur ego sur fond de la presse occidentale : Vital Kamerhe en RDC ou encore de Charles Blé Goudé et Guillaume Soro en Côte d’Ivoire. Toutefois mettant un baume, à savoir Kabund n’a pas atteint le niveau de personnes citées. Vital Kamerhe, Guillaume Soro et Charles Blé Goudé ont eu des parcours universitaires brillants et ont su, grâce à leur flair politique, manœuvrer  et/ou jongler dans la politique. Parce qu’ils sont d’une intelligence remarquable. Et on connaît la suite que la nature politique leur a réservée. Comme Neymar junior quittant le FC Barcelone pour Paris-Saint Germain, savoir faire des choix perspicaces en prenant des décisions qui exigent mûre réflexion n’est pas donné à tout le monde. C’est un luxe réservé aux dieux. Tant ce risque dans sa complexité est lourd de conséquence. Les Grecs, dit-on, prenaient de grandes décisions en réfléchissant deux fois, une fois ivres et une fois en jeun. Kabund était dans quel état, peut-on se demander, quand il décida de s’enfermer dans une chambre noire avec une clé à double serrure ? Il semble que pour un homme politique, une décision (politique) au regard des intérêts et des enjeux présents et à venir, doit être prise entre la psychologie et le management. Autrement et en voulant se mettre dans la peau de la grenouille qui croit atteindre la grosseur du bœuf, on se grille. En voulant monter plus haut comme Icare, on se brule puisque les ailes ne sont soutenues que par de la cire. En se croyant planer comme l’aigle dans les cieux, on oublie que sa carcasse doit reposer sur le sol. Un éminent chimiste français, dans une leçon magistrale consacrée à l’esprit scientifique en temps de guerre, conseillait : « Ne gênez pas l’œuvre de ceux qui ont la charge des destinées de la patrie. Prenez garde, en un mot, par une attitude inconsidérée, de semer l’affolement, de déchaîner l’anarchie, de paralyser les forces du pays, qui doivent être exclusivement dirigées contre les seuls ennemis de la France ! » Le cas Kabund, sans lui prédire un sombre avenir dans le vide, doit servir et même faire réfléchir. Vite, on mesure la fragilité de l’homme politique sans ses parapluies, vite, on refait l’exercice de l’enfant prodigue. Mobutu savait pardonner. Werra Son aussi. Il n’y a pas de honte à cela.

Nicaise Kibel’Bel Oka

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