(Kinshasa. L’imposant bâtiment di Centre interdiocésain, siège de la CENCO. Photo tiers).
Trop parler peut tuer, dit un adage populaire. Sous le prétexte d’être la lumière du monde et la voix des sans voix, la CENCO (mieux son Secrétariat général) a montré maintes fois son hostilité doublée de haine épidermique envers le pouvoir de Félix Tshisekedi.
Jamais la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) ne s’était illustrée dans des polémiques (mondaines). En l’espace de quelques semaines, Mgr Donatien Nshole a créé une polémique (in)utile à réagissant d’abord aux propos du journaliste Freddy Mulumba Kabuayi.
Et comme cela ne suffisait pas, Mgr le Secrétaire général de la CENCO a réagi contre les propos de Jean-Pierre Bemba. Cette fois-ci, Monseigneur Donatien Nshole a ouvert la boîte de Pandore. Par orgueil ? Par ignorance ou par haine ? Il faut scruter l’âme.
Sa réaction intempestive a réveillé et révélé une réalité pas assez connue de la population congolaise, à savoir le Président de la République a alloué à tous les diocèses catholiques de la RDC (hormis Kinshasa) une bagatelle somme de un million de dollars $ pour des projets de développement socio-économique à impact visible en faveur des populations locales. Et que, de deux, c’est Mgr Donatien Nshole qui en est le coordonnateur.
De deux choses, l’une. Ou Jean-Pierre Bemba a menti (ce qui n’est pas du tout vrai) ou c’est Mgr Nshole qui, gagné par l’orgueil et l’arrogance, tenait à détruire l’image de l’Église en livrant certains évêques à la vindicte populaire.
On retiendra que sur le un million de dollars $ promis par le pouvoir Tshisekedi, les diocèses catholiques en ont déjà reçu 600 mille dollars $ en deux tranches, c’est-à-dire deux fois 300 mille dollars $. Une vidéo de Mgr Nshole, coordonnateur national dudit projet, tournée à Lisala où il demande la troisième tranche en témoigne.
Les déclarations à l’emporte-pièce de Mgr Nshole ont permis aux Congolais de chercher à comprendre la vérité. Et les conséquences sont désastreuses pour l’Église catholique, à voir le choix discutable porté sur certains projets et comment ils ont été surévalués financièrement.
Mgr Donatien Nshole a offert une occasion sur un plateau en or au commun de mortels de se poser des questions sur la crédibilité de certains princes de l’Église, notamment dans la gestion contestable de cette manne ; gestion qui ne s’écarte guère de celle de certains politiciens congolais, bradant les biens de l’État et jouant sur la bonne foi des populations.
L’actuel Secrétaire général de la CENCO a feint d’oublier une réalité. Hier, les contestations de certains prêtres contre leur traitement et la façon de gérer les diocèses par des évêques restaient à l’intérieur de l’Église. Elles se limitaient souvent à des correspondances ou à des actions internes sans trop de publicité comme celle où les prêtres de Buta avaient fermé la cathédrale empêchant les messes.
Aujourd’hui, avec l’évolution des NTIC, tout est sur la toile. De partout, prêtres et laïcs, parfois avec des mots durs et mal polis, exigent des comptes à leurs évêques.
En ouvrant la boîte de Pandore, Mgr Donatien Nshole, homme intelligent, avait un message à faire passer, celui appelant l’Inspection Générale des Finances à jeter un œil sur la gestion cavalière de ces sommes. Sur ce point-là, son coup de gueule a porté ses fruits.
Mgr Nshole a joué au couteau à double tranchant sachant que l’IGF lui avait écrit lui transmettant son « Avis de passage » par sa lettre N°004/PR/IGF/OM279-2024 du 8 novembre 2024.
Tout compte fait et quelles que soient ses intentions bonnes ou mauvaises, Mgr Donatien Nshole devrait comprendre que tous les Congolais jusque dans nos églises ont une part de responsabilité dans la faillite de notre pays et que les discours creux cachent souvent notre déchéance profonde.
Qu’il faille s’abstenir de s’illustrer dans les querelles de mots. Enfin, que notre véritable grandeur réside dans l’humilité de la foi.
Si la démarche de Mgr Nshole visait à dénoncer la mauvaise utilisation des fonds de l’État par certains évêques catholiques, elle a été biaisée. Toutefois, guidé par le Saint Esprit, il a eu le mérite d’avoir permis au peuple de Dieu de se faire une idée de comment, dans l’Église, on gère l’argent au nom de ce même peuple.
La boîte de Pandore ouverte par Mgr Nshole ne saurait être fermée sans que certains évêques ne rendent des comptes à l’État et au peuple de Dieu.
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Mathias Ikem
