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RDC/Nord-Kivu. Le chef maï-maï Lafontaine Sikuli, président fondateur de PARECO a tiré sa révérence.

(Lafontaine Sikuli Kakule ( t-shirt rayée) avec le journaliste Nicaise Kibel’Bel  Oka après une interview à Goma en 2010. Photo Les Coulisses).

Malade et interné à l’hôpital Saint Pierre de Matanda à Butembo ville, Sikuli Kakule alias Lafontaine est décédé aux petites heures du lundi 28 octobre 2024. Le grand Sikuli Kakule (1,67 mètre) qui a hérité du surnom d’un colon belge coriace qui utilisait la chicote contre les indigènes, n’est plus. Il aura marqué son temps et l’histoire de la résistance dans le Grand Nord de la province du Nord-Kivu en pays Nande. Mêlant succès et défaites, espoir et trahison.

Rien ne le prédisposait à devenir combattant. Carrière d’enseignant d’école primaire, il monte un club de boxe. C’est à l’entrée de l’AFDL que Sikuli Kakule Lafontaine rejoint le camp de Rumangabo. Il veut contribuer à empêcher les Rwandais à envahir le Grand Nord et à déposséder la population de ses terres. La révolution Afdélienne le conduit jusqu’à Kinshasa. Il travaille au cabinet du général Katsuva. Il a comme collègue le colonel Mbuti qui, sollicité par le RCD/K-ML, quittera le général Katsuva pour rejoindre la rébellion de Mbusa Nyamwisi. Ils deviendront des ennemis jurés.

Il répond à l’appel de mzee Laurent Kabila de constituer un front contre les rebelles du RCD et quitte Kinshasa pour le Lubero où il va animer la résistance. Il s’affrontera régulièrement à l’Armée du peuple congolais (APC), la branche armée du RCD/K-ML de Mbusa Nyamwisi. Sa proximité avec l’Église catholique du diocèse de Butembo-Beni ne l’empêche pas de lui tordre le cou de temps en temps.

En 2002, Lafontaine réussit à atteindre Sun City (Afrique du Sud) avec un passeport obtenu à notre ambassade à Dar-Es-Salaam. Il participe comme sous composante maï-maï au dialogue inter congolais. Il quitte Sun City sur la pointe de pied après que le président Joseph Kabila a refusé de le doter en armes et munitions. Il prend un vol de South Africa Airlines jusqu’à Entebbe où il est accueilli par les agents secrets de l’Ouganda dont Allio Emmy qui officiait comme journaliste de New Vision, spécialiste des questions militaires et transporté en avion jusqu’à Gbado-Lite. Il n’y restera pas longtemps. Il retrouve son fief de Lubero par vol MONUC.

Lafontaine va y demeurer longtemps. Il crée son groupe Patriotes Résistants du Congo (PARECO) qui sera infiltré par les hommes de Kagame et, une fois fragilisé, scindé en deux avec l’aile Hutu dirigé par Sendunga Museveni qu’on retrouvera aux côtés du M23.

En février 2010, il quitte son maquis pour Goma à la demande du gouvernement congolais. Il se présente comme la personne qui maîtrise le mieux la question FDLR, refuse de se confier aux autorités provinciales préférant discuter avec Kinshasa pour la paix au Kivu. Informé d’une éventuelle arrestation, il quitte Goma sur la pointe de pied en avril 2010 et regagne son maquis avec un autre chef milicien Saperita.

En novembre 2012, aux côtés de Kasereka Ntahanga Nyolo, il tente un ralliement de courte durée avec le M23 afin, dit-il, d’amener Joseph Kabila à dialoguer avec son groupe. Difficile de décliner avec exactitude le parcours de Lafontaine et surtout ses alliances contre nature.

Parcours fait de haut et de bas, il a bien résisté des années mais ne pouvait tenir pendant longtemps au regard des dynamiques de la guerre.

Malade et interné à l’hôpital Saint Pierre de Matanda à Butembo ville, Sikuli Kakule alias Lafontaine est décédé aux petites heures du lundi 28 octobre 2024. Le grand Sikuli Kakule (1,67 mètre) qui a hérité du surnom d’un colon belge coriace qui utilisait la chicote contre les indigènes, n’est plus. Il aura marqué son temps et l’histoire de la résistance dans le Grand Nord de la province du Nord-Kivu en pays Nande. Mêlant succès et défaites, espoir et trahison.

Rien ne le prédisposait à devenir combattant. Carrière d’enseignant d’école primaire, il monte un club de boxe. C’est à l’entrée de l’AFDL que Sikuli Kakule Lafontaine rejoint le camp de Rumangabo. Il veut contribuer à empêcher les Rwandais à envahir le Grand Nord et à déposséder la population de ses terres. La révolution Afdélienne le conduit jusqu’à Kinshasa. Il travaille au cabinet du général Katsuva. Il a comme collègue le colonel Mbuti qui, sollicité par le RCD/K-ML, quittera le général Katsuva pour rejoindre la rébellion de Mbusa Nyamwisi. Ils deviendront des ennemis jurés.

Il répond à l’appel de mzee Laurent Kabila de constituer un front contre les rebelles du RCD et quitte Kinshasa pour le Lubero où il va animer la résistance. Il s’affrontera régulièrement à l’Armée du peuple congolais (APC), la branche armée du RCD/K-ML de Mbusa Nyamwisi. Sa proximité avec l’Église catholique du diocèse de Butembo-Beni ne l’empêche pas de lui tordre le cou de temps en temps.

En 2002, Lafontaine réussit à atteindre Sun City (Afrique du Sud) avec un passeport obtenu à notre ambassade à Dar-Es-Salaam. Il participe comme sous composante maï-maï au dialogue inter congolais. Il quitte Sun City sur la pointe de pied après que le président Joseph Kabila a refusé de le doter en armes et munitions. Il prend un vol de South Africa Airlines jusqu’à Entebbe où il est accueilli par les agents secrets de l’Ouganda dont Allio Emmy qui officiait comme journaliste de New Vision, spécialiste des questions militaires et transporté en avion jusqu’à Gbado-Lite. Il n’y restera pas longtemps. Il retrouve son fief de Lubero par vol MONUC.

Lafontaine va y demeurer longtemps. Il crée son groupe Patriotes Résistants du Congo (PARECO) qui sera infiltré par les hommes de Kagame et, une fois fragilisé, scindé en deux avec l’aile Hutu dirigé par Sendunga Museveni qu’on retrouvera aux côtés du M23.

En février 2010, il quitte son maquis pour Goma à la demande du gouvernement congolais. Il se présente comme la personne qui maîtrise le mieux la question FDLR, refuse de se confier aux autorités provinciales préférant discuter avec Kinshasa pour la paix au Kivu. Informé d’une éventuelle arrestation, il quitte Goma sur la pointe de pied en avril 2010 et regagne son maquis avec un autre chef milicien Saperita.

En novembre 2012, aux côtés de Kasereka Tahanga Nyolo, il tente un ralliement de courte durée avec le M23 afin, dit-il, d’amener Joseph Kabila à dialoguer avec son groupe. Difficile de décliner avec exactitude le parcours de Lafontaine et surtout ses alliances contre nature.

Parcours fait de haut et de bas, il a bien résisté des années mais ne pouvait tenir pendant longtemps au regard des dynamiques de la guerre.

Régulièrement accusé des crimes notamment sa participation supposée dans l’assassinat des casques bleus dans le sud Lubero qu’il a niée et tout récemment dans l’enlèvement de deux prêtres de la paroisse de Bunyuka en 2017.

Lafontaine Sikuli avait des adeptes qui croyaient dur comme fer à sa lutte et de nombreux soutiens mais tenait jalousement à son indépendance et à la mission prophético-mystique qu’il s’était assignée. Sur sa vie privée, rien ne filtrait. Il savait être discret comme dans ses déplacements dans la région.

Depuis la triste histoire des prêtres de Bunyuka, il se fera rare sans doute après avoir compris qu’il ne pouvait pas toucher à l’intouchable. Il perdra certains soutiens et estime dans sa communauté.

Rongé par la maladie, il sera interné à Butembo dans la discrétion la plus totale jusqu’à sa mort ce lundi 28 octobre 2024.

Sikuli Kakule Lafontaine a été longtemps un grand lecteur du journal Les Coulisses et savait comment et où s’en procurer aussitôt sorti. Il pouvait donner son point de vue au téléphone sur un article quand cela lui paraissait opportun. La Rédaction centrale du journal Les Coulisses présente toute sa compassion à sa famille biologique.

Il va désormais fertiliser la terre de ses ancêtres Yira.

Seul le Seigneur sait où placer son âme à la fin de sa course sur la terre de la RDC pour laquelle il s’est battu de toutes ses forces.

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La Rédaction Les Coulisses

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