(Beni. Le terroriste islamiste ADF Amuli Banza Souley alias Bonge la chuma lors de sa capture par le général Mundos. Archives Les Coulisses).
Personnage prolifique, l’imam Zakaria Amuli Banza Souleymane est né le 30 août 1982 à Munigi chefferie de Bakumu, territoire de Nyiragongo au nord de la ville de Goma dans la province du Nord-Kivu. Élève pas trop brillant, après l’école primaire, Zakaria Amuli Banza Souleymane fait le cycle court en mécanique auto. Il se distingue par sa taille (1,60 mètre) et se montre assidu aux enseignements du Coran. Il gravit les échelons jusqu’à devenir Imam à la mosquée de Katindo à Goma. Il reçoit une bourse et va parfaire l’étude du Coran à Mombasa au Kenya.
En 2007, la formation terminée, il rentre à Goma en 2007. Il est réaffecté comme responsable N°1 de la mosquée de Katindo.
Mis au courant d’une madrasa à l’habitation de mzee Shabani, originaire d’Uvira (se déclarant colonel de la Police nationale congolaise) où les jeunes enfants reçoivent des cours du Coran, il s’y rend et rencontre son vieil ami Amadi Shabani Okapi, originaire du Sud-Kivu (Fizi).
Un autre ami de longue date, disparu de ses yeux, Amadi Moussa Aboudjihad le persuade d’encadrer les enfants. Il accepte. Il va leur enseigner le Coran, la biographie du Prophète et la fitna.
Les enfants qui excellent dans la mémorisation du Coran sont remis à son ami Amadi Moussa Aboudjihad. Ce dernier les envoie en toute discrétion à Beni rejoindre le quartier général des islamistes ADF/MTM, Madina, dans la forêt du Ruwenzori.
Finalement Amuli Banza Souleymane quitte Goma avec toute sa famille jusqu’à Butembo puis Beni. A partir de Beni, il prend l’axe Mbau-Kamango jusqu’au pont Semuliki et entre dans la forêt. Guidé par Amadi Moussa Aboudjihad, ils arpentent des montagnes jusqu’à atteindre Madina.
Le lendemain matin, il est reçu pour identification par le commandant Souleymane, chef de l’unité de la police des ADF. C’est lui qui teste les connaissances d’Amuli Banza Souleymane sur le Coran. Il est présenté après chez Jamil Mukulu. Ce dernier va lui montrer le vrai islam en coupant la main d’un des prisonniers. Lui aussi sera obligé de faire de même.
Deux jours après, il suit une formation militaire de 7 jours à Madina puis une autre formation militaire d’un mois à Siayidibi camp. Il devient instructeur des ADF/MTM et cumule avec l’imamat.
Il s’occupe de la formation des jeunes au maniement des armes et à l’apprentissage du Coran et de la Sunna. Il enseigne aussi l’arabe aux enfants. Il est frère biologique à Banza Madjaribu, poseur des bombes dans la ville de Beni. Son frère, le cheikh Banza Mudjaribu Zakaria Abah Adore, imam à la mosquée de Katindo dans la ville de Goma, a été interpellé par les services de sécurité le 28 décembre 2021.
Capturé au front par le général Mundos Akili
(Beni 2017. Bonge la Chuma (ruban sur la tête) lors d’une audience foraine de la Cour militaire opérationnelle. Archives Les Coulisses).
En 2014, commence la guerre (opérations Sukola I). Chez les ADF/MTM, l’imam Amuli Banza Souleymane a récupéré une de copines du colonel Mamadou Moustafa Ndala, nièce au « colonel » Kamulete Jocker (Hutu), vendeur avec le lieutenant-colonel FARDC Birotso Nzanzu (Nande) des munitions aux groupes armés, tous deux jugés et condamnés. Celle-ci avait quitté Goma pour des études à Madina (Ruwenzori) moyennant 500 dollars $ à la famille.
A partir des appels et conversations contrôlés entre les deux amants, ils vont, grâce à la géolocalisation du colonel Mamadou, établir le contact jusqu’à son assassinat.
Au front, fauché à l’œil droit par une balle lors des affrontements contre les hommes du général Muhindo Akili Mundos, Amuli Banza Souleymane est capturé avec son AK 47. De cette souffrance de combattant endurée avec un œil fauché, il se surnomme « Bonge la chuma, le fer qui résiste au feu ».
Zakaria Amuli Banza est amené dans la ville de Beni. Le général Akili Mundos le confronte aux imams de Beni. Il tient son discours sur le jihad armé déroutant totalement les imams qu’il accuse de s’écarter des enseignements du Prophète. Escorté par deux jeeps du général Akili Muhindo Mundos, Amuli Banza est conduit à Goma (mosquées de Katindo et de Ndosho) où il aide à arrêter des recruteurs. Les renseignements bien exploités par le général Mundos Akili vont permettre aux FARDC d’accéder à des positions au front où aucun militaire n’avait foulé ses pieds. Ce qui aidera à conquérir une vingtaine de position jusque-là inaccessibles des terroristes islamistes. C’est lui aussi qui accuse pour la première fois Mme Bibiche Muheha alias maman Sarah qui a réussi à droguer le colonel Martin Kambale.
Zakaria Amuli Banza Souleymane est incarcéré à la prison de Kangbay à Beni. Bien traité en prison, c’est un Bonge la Chuma qui a bonne santé. Il comparaît lors des audiences foraines du procès des ADF et explique avec foi le jihad armé. Il y restera jusqu’à l’attaque de la prison en juin 2017 et regagnera le maquis des ADF/MTM.
Dans l’entretemps et ironie de l’histoire, le général Akili Mundos qui l’avait capturé et remis à la disposition de la justice militaire, sera accusé d’être commandant des ADF et mis sous sanction de l’Union européenne. Le monde à l’envers. Même lorsque les occidentaux reconnaissent enfin le terrorisme des ADF/MTM, le général Mundos Akili est toujours sous sanction.
Zakaria Amuli Banza se manifestera après des bombardements des positions des MTM par la coalition des forces FARDC-UPDF. Difficile de retenir tous ces noms qui se ressemblent si on ne maîtrise pas le sujet islamiste.
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Mathias Ikem