vendredi, novembre 8, 2024
Société

RDC/Beni. Il y a 7 ans, Mbonguma Kitobi fit exécuter 23 cultivateurs dont son cousin Posomboli

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(Beni. Tribune du 8 mars. Les autorités civiles et militaires ainsi que Martin Kobler et le Gén. Baillaud rendent hommage aux personnes massacrées).

Beni. 15 octobre 2014 au matin, l’horreur est sur toutes les lèvres. Vingt- trois corps dont celui du chef Posombili baignent dans le sang. Ils ont été tués dans la nuit vers 23 h30 par la milice du chef Mbonguma Kitobi. Sur son ordre. Au demeurant, le problème  de la redevance coutumière que Posombili, se considérant ayant droit, a récupéré de son cousin Mboguma. Pour se venger, Mbonguma Kitobi qui possède une milice décide de liquider son cousin et tous les cultivateurs qui ont versé la redevance à Posombili. Prenant au sérieux la menace d’être tué faite en pleine réunion de réconciliation, Posombili se réfugie pendant trois jours à Ngadi, changeant d’habitation. Découvert par les sbires de son cousin Mbonguma Kitobi, il quitte Ngadi le 14 octobre 2014 vers 18 heures et regagne son fief de Kadoghu. Mais le chef Mbonguma est bien informé. Posombili s’entoure de quelques cultivateurs qui tiennent à ce que l’ayant droit bénéficie de la redevance, espérant que le nombre autour de lui fléchira la haine de son cousin. Mais Mbonguma est décidé d’en finir avec lui. Il lance ses sbires qui tuent sans sommation Posombili et 22 cultivateurs qui sont avec lui. La sale besogne terminée, Mbonguma fait le tour du lieu pour s’assurer. Vers 4 heures du matin, Mbunguma appelle la sœur de Posombili pour l’informer de l’assassinat de son frère. Le crime parfait n’existe pas. Fin de l’histoire qui annonce les tueries de masse. Les premières tueries de Beni n’ont rien à voir avec les ADF. C’est un problème de gestion de terre entre deux fratries se disant issus d’un même sang et d’une même lignée. Ces tueries se poursuivront jusqu’à Vemba avant que l’auditorat militaire ne mette la main sur Mbonguma Kitobi.

De quoi  s’agit-il ?

Il s’agit bien d’un problème de terre entre des cousins Bapakombe qui dégénère à la mort du chef Grégoire Kitobi. De son vivant, le chef Grégoire Kitobi Olenga avait loti la partie Masiani (jusqu’à concéder une partie de terre à l’UCBC) pour se rabattre sur la partie Kadoghu, Tubameme et Kasinga formant le pic du parc appelé Mayangose. Cette partie, coutumièrement, appartenait à la lignée de son cousin, le père des Posombili qui lui aurait légué la gestion à sa mort. Sur promesse du RCD/K-ML de l’aider à récupérer Mayangose des mains des gardes parc (ICCN), les Kitobi ont monté une milice qui combat les gardes parc. Ils arrivent même en plein jour à attaquer le domicile du conservateur Norbert Mushenzi. La milice est dirigée par Mbonguma qui, dans les faits d’armes, a déjà attaqué le CBR Nyaleke (FARDC), la position des gardes parc et tué quelques-uns. La milice est constituée des personnes bien connues comme Kasereka Bala-Bala Pharaon, Mbula Olenga, Kangenitsi, Mutokambale Yes, Kasereka Jonas, Kasereka Kitsa Léandre (ex-APC et confident de Kakolele), Shayitera. En 2013, ce sont eux qui utilisent la « pirogue », nom de code pour faire passer les armes de la Semuliki vers Watalinga (localité Ndama où se cache l’équipe de « football » des ex-APC). Comme on peut le noter, à ce niveau des massacres, les ADF n’interviennent pas encore. La plupart de cultivateurs tués sont des Nande venus de Lubero pour cultiver les champs dans le parc/Mayangose. Mbonguma Kitobi réussira à récupérer le corps de son cousin, à organiser seul son deuil et à l’enterrer à Masiani contre l’avis de la famille qui avait boycotté le deuil de Mbonguma et avait organisé leur deuil, sans le corps.

Mbonguma Kitobi et quelques membres de sa milice ont comparu devant la Cour militaire opérationnelle en foraine à Beni et ont été condamnés à mort et transférés à la prison d’Angenga.

Nicaise Kiebl’Bel Oka

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