RDC. Le piège de l’agression entretenu par les grandes puissances via l’ONU, Kigali et Kampala
(Beni/2014. Des cercueils exposés à la mairie après le passage des terroristes dans Mayangose. Archives Les Coulisses)
La RDC subit une agression voulue par l’homme anglo-saxon. Avec le cynisme d’un gentleman, il déstabilise l’Afrique. Pour atteindre son but, il utilise deux méthodes qui se rejoignent. Une agression frontale manifestée par des sanctions genre « embargo voilé sur les armes » et des manœuvres de biais en utilisant des pions d’un jeu ténébreux, Kagame et Museveni. Et le piège de l’agression subie se solde par des négociations, des médiations et des accords aux contours flous. Depuis Outenika, le monde civilisé retient la RDC dans une sorte de jeu de dupes avec les mêmes refrains qui se solde par des agressions subies. A chaque agression subie, l’on brandit des accords non respectés par la RDC comme cause de l’instabilité dans l’est du pays. Or, secret de polichinelle, l’objectif de cette déstabilisation n‘est rien d’autres que la reconfiguration de l’espace géographique de la région des Grands Lacs par l’hégémonie anglo-saxonne. Ce que l’on nomme communément « balkanisation ». Cette reconfiguration a commencé par l’Éthiopie, puis la Somalie, le Soudan. En RDC, elle résiste grâce à des recettes qui ne répondent pas. Ainsi donc, balkanisation rime-t-elle désormais avec islamisation désordonnée dont la planification échappe totalement aux vrais musulmans et à la RDC.
Entre se laisser faire et se protéger
Dans le cas d’une agression subie, il existe trois modes de protection pour l’agressé. Tout d’abord, l’agressé doit supprimer tout rapport avec l’agresseur en se mettant hors de sa portée. En terme simple, cela s’appelle fuir (fuite). En RDC, des voix s’élèvent et proposent même l’érection d’un mur entre la RDC et le Rwanda. Oubliant de nommer aussi l’Ouganda. La deuxième possibilité est l’option d’acceptation du rapport avec l’agresseur tout en essayant de transformer le rapport hostile en rapport pacifique. Ce qu’on appelle « Négocier/Négociation ». Le Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi se présente en pacifiste et adhère à une logique des négociations interminables jusqu’à ce que sa bonne foi soit trompée. Curieusement, tous les agresseurs conseillent à la RDC de suivre cette voie. Enfin, l’agressé peut accepter le rapport hostile, le bras de fer en rendant coup sur coup. C’est la « riposte ». C’est l’option prise par un de nos éléments FARDC qui a eu le courage de pénétrer sur le sol rwandais et de tirer sur des policiers avant qu’il ne soit abattu. Pour de nombreux congolais, l’option militaire est la seule issue quitte à être vaincu sur le champ des opérations. De ce fait, la vengeance comme réparation spécifique des dommages que la RDC subit depuis des décennies, consisterait à infliger aux agresseurs l’équivalent du préjudice causé, voire plus si les FARDC arrivent à vaincre.
Kigali et Kampala ont longtemps simulé des intentions pacifiques proposant même des alliances, en essayant de séduire la RDC tout en préparant la rupture des pourparlers par des trahisons des engagements. C’est au moment où Kampala met en chantier le projet de construction des axes routiers Kasindi-Beni et Bunagana-Goma, que Kigali lance des offensives jusqu’à occuper Bunagana. Pour des esprits naïfs, Kigali est simplement contre l’alliance Kinshasa-Kampala. La mutualisation de nos deux forces armées aurait, en principe, guidé Kampala à empêcher ladite attaque en surveillant la frontière commune de Bunagana. Depuis 1998 la justice ougandaise a exproprié par la force la RDC de ces 3 propriétés immobilières (villas) à Kampala. Kampala est-il vraiment un bon voisin ? Tout comme la réaction passive frisant le complot sur base d’une certaine sincérité de la MONUCO, à savoir : « Le M23 se comporte sur terrain comme aune armée très organisée avec des équipements dont même la MONUSCO ne dispose pas. » La politique se moque de la morale comme la philosophie de la naïveté. Les FARDC peuvent aller danser à Fort Portal (Ouganda). Rien ne changera. Parce que mémoire courte.
Colombo tantalite contre l’or noir ?
Hier, on pouvait vanter l’or noir aussi indispensable que le sang pour les batailles de demain. Seulement, personne ne savait que demain, c’est déjà aujourd’hui. La chute de Mobutu coïncida avec la fin de l’exploitation du niobium (pyrochlore) de Lweshe (frontière Lubero/Rutshuru) au Nord-Kivu. Des déchets de ce minerai cumulés à l’étain et à la cassitérite, est issu le fameux Coltan. Le colombo tantalite a supplanté l’or noir, avec la venue des NTIC. Qui, en RDC, a le contrôle de ce minerai, matériau indispensable à la construction des réacteurs et des téléphones portables ? Aujourd’hui encore, en pleine agression de son territoire, Kinshasa se bat pour faire de la RDC, pays solution, la meilleure destination du monde pour les batteries et voitures électriques grâce à son lithium. Dans Walikale (Nord-Kivu), les Terres rares foisonnent. Réussira-t-on à mettre fin à la guerre téléguidée depuis Washington ? Une chose est certaine : « Le jour où la RDC se voudra vraiment indépendante et cessera d’être le réservoir de matières premières de la coalition atlantique ou du marché commun… », écrivait Luc Mosheje. Kagame est courtisé par la plupart des grandes puissances, plaçant le Rwanda au centre d’importants enjeux. Comparons la guerre à une partie du football dont on connaît au début l’ambiance, la personnalité des joueurs et le terrain où il se joue. La seule différence est que dans un match de football, qu’on soit Mbappe ou Lionel Messi, qu’on soit le Paris Saint Germain (PSG), on ignore jusqu’à la fin qui sera le gagnant. Et le PSG ne gagne pas toujours la Ligue des champions. Qui dit mieux !
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Nicaise Kibel’Bel Oka