RDC-Rwanda. Entre guerre et paix. Pré-cantonnement du M 23, mission impossible pour le facilitateur Uhuru ?
(Félix Tshisekedi et Kaguta Museveni à la frontière (côté Ouganda) Mpondwe/Bwera. Archives Les Coulisses)
Le facilitateur de la feuille de route de Nairobi, l’ex- président du Kenya Uhuru Kenyatta arrive à Goma l’un de ces quatre matins. Objectif affiché : pré-cantonnement du M 23 à Rumangabo. Le facilitateur Uhuru donnera tous les contours et précisions sur le pré-cantonnement des rebelles (congolais) du M 23. Selon une source qui s’est confiée à la Rédaction centrale du journal Les Coulisses, sauf imprévu, le facilitateur Uhuru devrait installer une (petite) structure technique ayant pour objectif sensibiliser les éléments du M 23 à accepter et rejoindre le site de Rumangabo.
Notre source précise que jusque-là, les Chefs d’État de la région tablent sur les bonnes intentions politiques du Rwanda. Comme les bonnes intentions seules ne suffisent pas, il faut attendre techniquement ce que le terrain va révéler notamment sur le volet exécution. Par deux fois, le facilitateur Uhuru a communiqué avec les rebelles du M 23 pour leur préparation psychologique : « Désormais, il faut regarder vers le bras armé rwandais du M 23 dans ses intentions d’accompagner le M 23 à respecter la feuille de route de Luanda ou de l’accompagner à ne pas la respecter. » Le facilitateur a été précédé par une délégation gouvernementale congolaise arrivée à Goma mardi 11 juillet 2023.
Pré-cantonnement de 10 jours
Dans la logique de la feuille de route de Luanda (sur papier), le pré-cantonnement prend 10 jours dans une fourchette de 100 à 200 personnes désarmées avec dépôt d’armes, feuille d’identification personnelle des Congolais avant d’aller à Kindu, lieu du cantonnement. En espérant que durant le pré-cantonnement, les esprits ne seront pas agités pour se révolter et provoquer des troubles mais aussi qu’il n’y ait pas d’épidémies ravageuses. L’indicateur du pré-cantonnement devra être le thermomètre pour comprendre si le processus aboutira à un résultat positif pour une paix durable. La réussite de cette démarche dépend aussi du rythme des rebelles (congolais) du M 23 à se rendre au site, de la mobilité et de la bonne foi pour y arriver. Bref, des pressions des parrains occidentaux du Rwanda sur Kagame qui, à son tour, intimera aux rebelles du M 23 de s’exécuter. Ce qui n’est pas du tout acquis. On sait combien les lobbies anglo-saxons tiennent au morcellement de la RDC notamment du Kivu.
Risque élevé de reprise des affrontements
Comme il est important de lire dans les intentions du Rwanda et de ses soutiens occidentaux notamment les États-Unis et l’Union européenne, il est aussi impérieux de faire une analyse sur un possible échec. Si cette voie échoue, le risque de reprise des affrontements est grand. Dans un premier temps, il faut s’attendre à briser le cessez-le-feu dans sa forme comme dans son fond qui, bien que fragile, tient encore. Et donc à des grands affrontements sur tous les fronts. Comme on peut s’en rendre compte, la Force régionale EAC sur le sol congolais n’est pas à bout de ses peines. Elle doit adopter une position offensive ou quitter la RDC. Elle devrait se préparer à toute éventualité entre guerre et paix là où la pression diplomatique a montré ses limites.
Et par ricochet, les FARDC doivent se tenir prêtes pour récupérer la partie du Nord-Kivu occupée par le Rwanda et défendre l’intégrité du territoire national. L’avenir de la Force régionale ainsi celle de la MONUSCO se joue sur ce terrain du pré-cantonnement des rebelles du M 23. Une question demeure : Quel rôle joue le président Museveni dans ce choix de guerre ou paix entre Kigali et Kinshasa ?
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Rédaction journal Les Coulisses