RDC/Terrorisme islamiste MTM. le général Mundos, bouc émissaire d’une haine politique mal orientée?

(Beni/Sukola I, 2014. Les généraux Mundos et Bauma en pleine forêt dans la traque des ADF/MTM. Archives Les Coulisses).

En décembre 2013, le territoire de Beni comptait près de 900 personnes (enfants, jeunes et vieux) kidnappées. Les notables du Grand Nord sollicitèrent l’implication personnelle du président de la république de l’époque, Joseph Kabila. Ce qui justifia le choix de Beni (Sukola I) en défaveur des FDLR, souhait de la communauté internationale. Les ADF ont existé sur le sol congolais de Beni bien avant les opérations Sukola I. Ils kidnappaient, tendaient des embuscades sur des axes routiers et tuaient la population. Lors des opérations Sukola I sous les généraux Lucien Bauma et Charles Mundos, les

FARDC réussirent à libérer plus de 600 otages des griffes des jihadistes ADF/MTM. Mais dès le 24 octobre 2014, il y eut brusquement le changement de narratif. Les tueries seront attribuées aux FARDC principalement au général Charles Akili Mundos qui commandait les opérations. Il fut accusé publiquement d’« Être à la fois commandant des FARDC et commandant des ADF ». Mbusa Nyamwisi donnait ainsi le ton qui permit aux apprentis sorciers de récupérer le narratif sans preuves à l’appui contre le général Mundos, tueur désigné des populations civiles. Dans son édition du 29 janvier au 4 février 2015 en swahili sous le titre : « Kabila atuhumiwa kwamuru muaji », un journal tanzanien reprenait les propos de Mbusa Nyamwisi accusant Joseph Kabila et le général Mundos d’être derrière les tueries de Beni. Des rapports fantaisistes ne répondant à aucune rigueur des investigations adoubèrent ce nouveau narratif. Après Mbusa Nyamwisi, la CRDH, une ONG locale de Beni publia un rapport en date du 22 octobre 2016 citant nommément le général Mundos (page 23) : « La CRDH sait que 8 personnes ont été contactées en 2014 par le général Mundos pour participer aux tueries. (…) Le général Mundos a financé et équipé le groupe avec armes, munitions et uniformes FARDC ».

Ces phrases reprises mot à mot par les experts des Nations-Unies et GEC sont à la base des sanctions prises par les Nations-unies contre le général Mundos sans lui donner l’occasion de se défendre. Depuis, il est accusé de participation aux massacres des civils à Beni. Diabolisé à outrance et présenté comme le diable fait homme, le général Mundos vit avec ses accusations de haine gratuite mal orientée.

Mbusa Nyamwisi serre la main du général Mundos, le tueur désigné

Mentir pour nuire à autrui est une imposture. C’est le pire de mensonge qui puisse exister, écrivait Jean-Jacques Rousseau. Décembre 2019, Mbusa Nyamwisi sollicite en catimini une rencontre de réconciliation avec le général Mundos, le diable fait homme qu’il avait accusé publiquement d’égorger ses frères et sœurs. Cette troublante nouvelle, une fois rendue publique, provoque le désarroi dans le rang de ses fans et les incrédules s’attaquent au journaliste qui a révélé la rencontre. « C’est simplement révoltant, impensable et irritant. Tout sauf ça. Mzee Mbusa ne peut pas trahir toute la communauté en se dédisant. C’est lui qui a pointé le tueur et tout le monde l’a cru sur parole », rapporte un fanatique. L’on comprend aussi pourquoi Mbusa Nyamwisi qui avait promis, la main sur le cœur, donner une conférence de presse pour annoncer l’innocence du général Mundos s’est tu indéfiniment. Depuis qu’il est rentré au pays, il ne parle plus des ADF/MTM moins encore de tueries de Beni. L’erreur est humaine, certes. Là n’est plus le problème. Devant des réalités avérées du terrorisme islamiste qui égorge dans le territoire de Beni et aujourd’hui en Ituri, que devient le général Mundos ? Personne ne peut accepter de prendre sa place et souffrir de l’offense gratuite qu’il a subie à cause de la haine politique mal orientée.

Démoraliser les FARDC pour préparer la venue de l’UPDF à Beni ?

Dans sa déclaration du 24 octobre 2014, Mbusa Nyamwisi disait ne pas faire confiance au gouvernement de Kinshasa et affirmait avoir partagé l’information sur les tueries « avec les dirigeants de la région ». Certains notables, certains élus et des ONG locales de droit de l’homme s’employèrent à jeter l’anathème sur les FARDC au front les accusant de tous les maux jusqu’à les affaiblir psychologiquement. Fin 2019, certains esprits n’hésitèrent pas à proposer que le commandement des opérations revienne à un natif du Grand Nord. Sept années se sont écoulées, non seulement on fait du surplace mais l’UPDF est sur le sol congolais pour un travail réalisé à l’époque par des généraux FARDC qu’ils avaient vomis. L’on peut penser aujourd’hui que cet exercice de démoralisation des troupes FARDC au front participait d’un plan qui devait aboutir à inviter l’armée ougandaise sur le sol congolais. Depuis la mutualisation des forces FARDC-UPDF, les stratèges en désinformation et intoxication se sont tus. Comme si l’objectif était atteint. En son temps, les FARDC combattaient seules les jihadistes MTM. Qu’est ce qui a changé aujourd’hui ? Qu’apporte la mutualisation ? « Peuple congolais, ne vous laissez pas voler votre espérance. » Pour une nation qui a une mémoire courte, il faut craindre un jour que la RDC cesse d’exister dans sa configuration actuelle.

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Mathias Ikem

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