vendredi, novembre 8, 2024
Défense & Sécurité

RDC/CHESD. Le professeur Isidore Ndaywel remonte le temps des agressions du Congo par voisins interposés

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(Kinshasa/CHESD. Les professeurs Isidore Ndaywel, Cyril Musila, Aïsha Pemboura et le général Rombaut Mbuayama intervenants au 7ème séminaire régional du CHESD. Photo Les Coulisses).

Écoutez parler le professeur historien Isidore Ndaywel a toujours été un grand plaisir. Il captive l‘auditoire avec sa voix rassurante et des mots mis à leur place pour raconter les faits.

Vendredi 9 février 2024, le professeur Isidore Ndaywel a abordé au Collège des Hautes Études de Stratégie et Défense (CHESD) le module « Rétrospectives des conflits armés en RDC de 1960 à ce jour ». Prenant pour point de départ de sa réflexion la phrase interpellative du pape François à Kinshasa, à savoir « Retirez vos mains de la RDC. Retirez vos mains de l’Afrique. Cessez d’étouffer l’Afrique. Elle n’est pas une mine à exploiter. Ni une terre à dévaliser », Isidore Ndaywel a planché sur les nouveaux défis de résistance pour l’intégrité du territoire national mettant le Congo oriental en vedette. Le professeur et historien de renommée internationale, Isidore Ndaywel E Nziem a démontré que l’histoire (de la RDC), tout en étant pas un fleuve tranquille, revient toujours à ses premières amours : le pillage des ressources naturelles et la fragilité de l’État qui menace l’intégrité de son territoire national.

La fragilité qui menace la RDC et qui plonge tout un peuple dans ma détresse commence dès lors que le voisin rwandais recrute des jeunes rwandais, des réfugiés congolais et d’anciens combattants démobilisés à qui il fournit des armes et munitions, facilite le transport du matériel militaire et de troupes et s’appuie sur des complicités congolaises, politiques et financières, l’appui à plusieurs groupes armés et l’incitation à des révoltes au sein des FARDC pour finir par des interventions directes des Forces de défense rwandaises (RDF) dans le théâtre des opérations sur  le sol congolais.

Isidore Ndaywel dénonce les manœuvres des alliés qui appuient la nécessité de l’existence de zone tampon, alibi pour pousser à la balkanisation du pays. Pour les voisins aux minuscules pays « Le Congo est trop grand pour être dirigé à partir de Kinshasa et donc, le Rwanda doit soutenir l’émergence d’un État fédéral pour l’Est du Congo. Pour eux, Kinshasa à la manière de Khartoum, est devenu la périphérie et Goma le centre comme pour Juba »

Depuis l’AFDL jusqu’aux M23, l’ambition expansionniste du Rwanda tend à matérialiser sur le terrain le produit d’un imaginaire qui hante les Rwandais depuis des lustres dans l’objectif de désamorcer la « bombe démographique » qui tient le Rwanda comme un boulet.

Le Rwanda, dans la suite de l’Ouganda et de Julius Nyerere (Tanzanie qui avait ouvert par imprudence la boîte de Pandore), sert de passerelle pour l’économie mondiale. Le prétexte est trouvé : les réfugiés Hutu qui portent à eux tout seuls le fardeau du génocide rwandais là où des multinationales se la coulent douce sur le sang des Congolais. Ce à quoi on assiste, c’est la conquête par procuration (en lieu et place de la conquête directe) à travers des rébellions montées maladroitement de toutes pièces.

La stratégie du Rwanda est celle d’occupation militaire intensive sur base du sabotage des accords, du recyclage du RCD sous de nouvelles appellations. C’est le tunnel emprunté par le Rwanda et appuyé par la communauté des grandes puissances occidentales. Le professeur Ndaywel a rappelé à l’assistance la formule à la fois savante et lapidaire du représentant de l’Union européenne dans la région des Grands Lacs : « Kabila n’a pas encore compris que dans la région des Grands Lacs, sa force sera de rester faible ».

Comment devenir forts en restant forts ? C’est le défi lancé à la population congolaise pour barrer la route à tous les prédateurs. Isidore Ndaywel a tenu les auditeurs en haleine avec des mots qui sonnaient comme des couteaux dans la conscience en ce haut lieu de la vision pour l’excellence, le CHESD.

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Mathias Ikem

 

 

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