RDC. Général-major Delphin Kahimbi. Deux années de vide pas encore comblé

Dans les services de renseignements militaires de la RDC, tout le monde est unanime à reconnaître que le vide laissé par le décès suspect du général-major Delphin Kahimbi ne sera pas comblé de sitôt. Et ce, qu’on l’ait aimé ou détesté, ce vide se fait toujours sentir deux années après. Ce 28 février 2020, aux heures matinales, une nouvelle bouleversante tombe comme un couperet. Le général-major Delphin Kahimbi, patron du renseignement militaire des FARDC, vient de mourir. De cette mort, deux faits indiscutables : Delphin Kahimbi a été trouvé mort dans sa chambre à coucher. Par sa femme Brenda. De deux, il a pris sa tasse de café en compagnie de sa femme Brenda et de sa belle-mère ce matin-là. De quoi serait-il mort ? Mystère. Une autre évidence est que le général-major Kahimbi avait passé des coups de fil entre 6 heures et 7h15 dans le cadre du service à certaines personnes dont des officiers FARDC. Ce qui voudrait situer l’heure de son décès autour de 8 heures de Kinshasa. Puis, il s’observa un changement de narratif. De la pendaison

au suicide, l’épouse Brenda créa un flou artistique autour de cette mort. Selon l’un des avocats de la famille Kahimbi dans l’affaire Ministère public et la partie civile contre Mme Nkoy Brenda, son épouse, il s’agirait d’une pendaison incomplète et atypique qui survient d’une prise de drogue affaiblissante pour finir par étrangler la victime, dépossédée de ses moyens naturels de défense. Le fil servant d’instrument du crime aurait été retiré des preuves. Au regard des éléments du dossier, l’on peut toujours s’étonner qu’un haut gradé militaire, de surcroît Numéro 1 du renseignement, ait pu avoir Gérard (non de famille inconnu) pour domestique, un sujet Rwandais attesté par son passeport, disparu juste après le forfait avec la complicité de certains membres et pasteurs de l’église BIMA. Un autre fait rocambolesque, qui a étonné une source crédible, est la présence de cet expert, maître en cuisine de la région des Grands Lacs chez un général du renseignement qui se serait opposé à la nomination d’un Chef des missions diplomatique à Kinshasa. Le crime parfait n’existant pas dans un meurtre parce que les auteurs intellectuels semblent toujours sous-estimer la difficulté de la tâche, on y arrive pas à effacer tous les indices. En ce XXIème siècle, l’une de plus grandes orientations dans une enquête criminelle reste le téléphone portable. Or, il se fait que tous les téléphones portables de la cible ont disparu rendant toute opération de traçabilité des appels et de conversations difficile. De deux, l’on n’a jamais compris pourquoi le procès de l’assassinat d’un général des FARDC soit retiré de l’Auditorat militaire pour un tribunal civil. Quelles que soient les raisons de ce crime, il est à noter qu’un meurtre est toujours opéré selon le degré de vigilance de la victime, puis selon qu’il doit être tenu secret ou reconnu comme assassinat ou suicide. Enfin, selon qu’il convient ou non de sacrifier le tueur. Toutes ces précautions doivent servir à éviter que la machination soit dévoilée. Dans le cas du général-major Delphin Kahimbi, il fallait agir selon les failles de sa vigilance pour enfin le présenter comme un suicide et épargner le tueur qui a disparu dans la nature. A qui a profité le crime ? Naturellement à plusieurs personnes dont les intérêts aussi divergents se sont trouvés croisés. Les jugements spectaculaires de relaxation des présumés auteurs dont son épouse et sa belle-mère, suivie de leur récupération pour la geôle enfin de leur acquittement définitif témoignent des tergiversations à remonter à la vérité sur l’identité des auteurs intellectuels et des exécutants. Bien plus, la politique, la religion, la vengeance pour plusieurs raisons notamment passionnelles sont à peu près les seuls vrais mobiles possibles.

Le général Delphin Kahimbi repose dans son Kinezire natal dans Kalehe au Sud-Kivu, en attendant que la lumière soit, tôt ou tard, faite et que la justice de Dieu puisse lui donner un repos éternel mérité après de loyaux services rendus à la nation congolaise.

Mathias Ikem

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