Congo B., Rwanda, Ouganda… Quand Total Energies brûle la démocratie avec du pétrole et du gaz
( Des militaires rwandais au Mozambique pour protéger le bloc gazier de Total Energies. Photot tiers).
Vive Kagame. Vive Sassou. C’est par ces mots qu’un frère de Brazzaville terminait son texte contre ses frères rd-congolais. Avec ces mots, le frère brazzavillois a cru se délecter contre la sortie médiatique du professeur Kibisa, par ailleurs inacceptable et donc très condamnable. Tous ceux des rd-congolais qui ont eu à travailler pour les intérêts du Rwanda n’ont jamais dit ce qu’ils avaient appris auprès de Paul Kagame ni ce qu’ils ont vu. L’insubmersible président Denis Sassou N’guesso a près de 40 ans de pouvoir sans partage. Le président Paul Kagame, 23 ans au pouvoir sans partage et le président Kaguta Museveni 37 ans. En son temps, on les aurait appelés des dictateurs, des dinosaures. Aujourd’hui, proprement ils sont des autocrates, guides éclairés.
Le dénominateur commun entre les trois chefs d’État repose sur le pétrole, l’exploitation du pétrole (Genèse, 6 et Exode 2). Car sans le pétrole et sans le gaz, e monde s’arrêterait pile.
Hier Elf aujourd’hui Total Énergies, la multinationale française est au centre de la politique de la France en Afrique. C’est elle qui impose aux décideurs politiques français la politique à suivre sur le continent africain. Le Congo Brazzaville est sous la coupe de cette multinationale depuis des lustres. Elf a fait sauter Lissouba en finançant les Cobras, la milice de DSN. La démocratie naissance a été brûlée au pétrole. L’Ouganda est sous la coupe de la multinationale française. La France forme des éléments de l’Uganda People’s Defence Forces (UPDF) appelés « Brigade de montagne » pour protéger l’exploitation pétrolière du lac Albert. Cette brigade formée, équipée et financée par la France est en mutualisation avec les FARDC dans la lutte contre les islamistes MTM. L’objectif affiché n’est pas de mettre fin à l’activisme des moudjahidines MTM mais de les éloigner de la frontière ougando-congolaise. L’on se souvient de récentes déclarations du président Kaguta Museveni sollicitant de traquer les MTM jusqu’à Mbandaka. Mieux de les éloigner davantage de la frontière pour permettre à Total Énergie d’exploiter en toute quiétude le pétrole du lac Albert. Et ce, malgré l’opposition des ONG pour des raisons écologiques. La dernière attaque d’un internat à Bwera a fait douter Total. C’est dans cet ordre d’idée que le président Museveni a nommé puis installé le géniteur de l’ADF/NALU Benjamin Kisokeranyo à Kasese pour négocier la reddition des ADF/MTM.
Pour plus de 20 milliards de dollars $
Dans leur extension, les islamistes MTM ont rejoint Ansar al- Sunnah au Mozambique avec lequel ils forment IS-CAP, la province Afrique centrale de l’État islamique. Le 23 mars 2019, les islamistes Al Sunnah ont attaqué la ville de Palma où le groupe français Total a installé son projet gazier. La direction du géant pétrolier français qui a investi pour plus de 20 milliards de dollars $ déménageait de Pemba. Le 17 et le 18 mai, le président du Mozambique, Filipe Nyusi a rencontré à Paris le président Macron ainsi que le patron de Total. La France proposait les aides en matière de formation et/ou d’équipement militaires au gouvernement mozambicain pour établir un périmètre de sécurité de 25 km autour du bloc gazier.
Sur demande de la France, le gouvernement mozambicain refusa l’offre de la SADC. Au contraire, elle lui imposa l’aide de la Rwanda Defence Forces (RDF). Grâce au géant pétrolier Total, le Rwanda entre sous la protection française, prend même la tête de la francophonie à la surprise générale contre le Canada. Argent et équipement militaire coulent à flots. Emmanuel Macron ferme les yeux à toute dérive du président Kagame même lorsqu’il agresse et envahit la RDC. C’est la France qui soutient la fameuse « Embargo » loi sur les armes.
Démocratie brûlée avec du pétrole et du gaz
Les grandes puissances n’exigent plus la démocratie à ces trois pays. Devant des populations en errance (Hutu rwandais) et dans des camps de fortune, elles vantent même les mérites de ces Chefs d’État, pince sans rire. La sécurité au sommet, l’insécurité à la base. On observe le surinvestissement français dans la « sécurité » de certains pays d’Afrique pour la défense des intérêts supérieurs de la France. Les massacres et autres violations des droits humains ne disent rien. L’Afrique est le carburant de la puissance de la France. Gabon, Tchad, Cameroun et autres sont dans ce giron français sous la botte de Total et couverts des accords de défense qui protègent des régimes. Une sorte d’assurance tous risques : présence ou non des troupes françaises, formation et équipement, nursing des services secrets.
Dans ces pays, pas d’élections ou un semblant d’élections avec des scores avoisinant les 98 % et des mandats présidentiels retouchés. Parce que le géant pétrolier français a mis dans le pétrole des billes qu’il n’aimera pas perdre. C’est grâce à Total que la France est entrée dans le périmètre anglo-saxon pour se réconcilier avec le Rwanda et l’Ouganda et maintient sa présence au Congo Brazzaville. Les rentes pétrolières et forestières n’ont que faire du sort des populations congolaises et rwandaises. Le M 23 peut commettre des crimes, on s’en fout. Par contre en RDC, pas d’élection crédible sans une catégorie de personnes choisies au goût des grandes puissances.
Criminalité économique et politique, on soumet la RDC à une guerre par procuration pour que les populations se révoltent et/ou meurent le cas échéant. L’armée numérique rwandaise a engagé certains journalistes nationaux et étrangers, des opposants congolais pour déminer Kigali. Parce que la France n’a jamais cessé de se confondre avec Total. Partout où elle opère.
Nous vous donnons la vraie information et nous en payons le prix. Soutenez-nous. Votre contribution financière est attendue. Contact utile : +243 998 190 250 et/ou +243 824 244 844
Nicaise Kibel’Bel Oka