mardi, décembre 10, 2024
Société

RDC/Kinshasa. De « vrais-faux » agents du Renseignement militaire à la recherche de faux militaires et de faux prêtres malmènent un père oblat

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(Vue du Scolasticat saint Eugène de Mazenod à Kinshasa Kintambo. Photo tiers).

M.K. est prêtre de Jésus depuis une trentaine d’années. Il fait partie des missionnaires Oblats de Marie Immaculée (O.M.I.). Le recevant à notre Rédaction, l’infortuné prêtre, ayant été malmené par les services de renseignement, nous pose directement la question : « Ai-je l’allure d’un militaire, cher journaliste ? Sinon, pourquoi un major de l’armée m’interpelle-t-il ? Est-il un vrai ou un faux ? »

Dans notre pays, l’on sait reconnaître le prêtre par son allure et surtout par sa façon de s’exprimer. Curieusement, pour le cas présent, père M.K. a dû parler en langage de l’Église, les services ne l’ont pas cru.
Kinshasa. Mardi 29 octobre 2024. Vers 12 h 40, un prêtre catholique finit un cours dans la faculté des sciences de l’information et de la communication de l’Université De Mazenod de Kinshasa-Kintambo. Avec les étudiants, père M.K. discute des « brouteurs » et autres cybercriminels, ces escrocs qui usurpent l’identité ou vous volent par internet sous divers mensonges.
A 12 h 50, il filme le peintre qui dessine saint Eugène de Mazenod sur un mur proche du portail d’entrée de l’Université. Puis, il marche pendant 2 ou 3 minutes jusqu’à l’avenue Kasa-Vubu.
Le père M.K. doit prendre son un taxi plus loin, après le pont Makelele, dans la commune voisine de Bandalungwa.

Dépassé l’arrêt de bus Moni-Shop (Maison Mbungu) bien bondé à cette heure du jour, son sac bien pendu à l’épaule droite, le père M.K. est approché par un jeune monsieur qui, le dépassant, se tourne vers lui, lui dit bonjour et lui demande : « Monsieur, tu es aussi militaire comme moi ? » Notre prêtre touche le crucifix pendu sur sa poitrine et lui répond : « Non, je suis un prêtre. Je suis oblat. Je viens de finir des enseignements non loin d’ici ».

Aussitôt la présentation faite, un deuxième monsieur en tenue civile lui aussi apparaît. Il est envoyé, dit-il, par leur chef, un « major » qui demande à parler au prêtre.

Le temps de chercher à comprendre ce qui lui arrive, une jeep de couleur bleue vient s’arrêter tout près d’eux. La portière de devant s’ouvre. Le premier monsieur le présente aussitôt aux deux occupants, deux messieurs plus âgés : « C’est un prêtre. »
Le chauffeur, à la gauche de la jeep, demande si le prêtre possède une carte de prêtre.

Les fameux agents du renseignement détiennent un document dont l’authenticité ne sera pas vérifiée qui stipule : « Les détenteurs ont reçu l’ordre de rechercher, de saisir et d’acheminer de faussaires y compris de faux prêtres ».

Le prêtre rassuré qu’il n’en est pas un, tire alors de son portefeuille sa carte de prêtre, son celebret et la brandit en disant : « Voilà ma photo, voilà la signature du cardinal Ambongo ».

S’engage une discussion entre le chauffeur et le prêtre sur la fausse identité des prêtres. Comme si l’Église catholique de Kinshasa s’était plaint de faux prêtres. Les fameux agents de service de renseignement ne savent pas que les prêtres ont des cartes signées en bonne et due forme par le cardinal.

Et malgré la présentation par le père M.K. des éléments qui attestent de sa qualité, on ne le lâche pas. Eux veulent justifier leur mission : « Voilà pourquoi nous sommes en mission et que nous nous sommes intéressés à vous », déclare l’un d’eux.

Mais votre mission, si mission il y a, ne concerne que de faux militaires et non de faux prêtres. Étaient-ils attirés par le sac du prêtre ? Possible. Car, pour eux, les hommes de Dieu ne se promènent qu’avec des Bibles en mains et rarement avec des sacs. Le sac du père M.K. ne contenait que des livres et donc, pas intéressant.
Comment père M.K. s’en est sorti en plein soleil ardent de Kinshasa ?

Il répond, la grâce du Seigneur aidant : « Ainsi nous sommes-nous quittés. J’ai poursuivi mon chemin. Je ne me suis pas retourné pour savoir ce que la jeep et son équipage ont fait ensuite à cette heure de midi sur un tronçon de route embouteillé plein de monde ».
Une fois dans son couvent, notre infortuné prêtre passe directement devant le miroir pour voir si, réellement, il a les allures d’un militaire. Il ne trouve aucune trace de ressemblance aux militaires. Il se demande même comment un prêtre peut-il ressembler aux militaires. Pire encore aux faux militaires ?

Il se tourne vers la Rédaction du journal Les Coulisses pour en savoir davantage sur les allures d’un militaire. Et si la Rédaction peut lui établir la différence dans le comportement entre un prêtre et un miliaire. C’est ainsi que la Rédaction lui pose la question sur l’attitude des autres occupants de la jeep.

Le missionnaire oblat répond : « J’ai bien observé le deuxième occupant assis à droite dans la jeep. Il m’était le plus proche. Il suivait attentivement l’échange. Il peut avoir la soixantaine. Et de forte corpulence. Il n’a pas dit un seul mot. Pas un seul. Est-ce lui le major ? Un vrai ou un faux ? »

Les services du renseignement militaire pourraient savoir qui opérait ce jour-là sur ce tronçon si réellement ils avaient déployé des agents à la recherche de faux militaires. Dans le cas contraire, ils doivent déployer les vrais agents pour traquer les faux. En ce qui concerne les faux prêtres, les services feraient mieux de travailler en étroite collaboration avec l’Archidiocèse pour éviter tout désagrément.

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La Rédaction Les Coulisses

 

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