mardi, décembre 10, 2024
Défense & Sécurité

RDC/Nord-Kivu. La nouvelle tenue FARDC révèle de centaines de militaires non reconnus dans la banque de données

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(Le Lieutenant-général et gouverneur militaire du Nord-Kivu, Constant Ndima Kongba en nouvelle tenue militaire. Photo tiers).

Couleur vert sombre. C’est la nouvelle tenue militaire des Forces armées de la RDC. A Goma, certains militaires des FARDC ont déjà reçu leur nouvelle tenue et l’arborent avec fierté, en plus d’un t-shirt et un pochon (sans bottine ni béret pour le moment). D’autres attendent encore. Selon une source militaire, deux conditions pour l’obtention de la nouvelle tenue militaire, à savoir être figuré dans la banque de données des Forces armées de la RDC (FARDC) et remettre l’ancienne tenue militaire. Certes, une seule tenue ne suffit pas là où, à l’époque des Forces armées zaïroises (FAZ), ils recevaient deux tenues militaires et accessoires tous les trois mois. Il ressort de l’observation à ce niveau que de nombreux militaires ne se retrouvent pas dans la banque de données. Certains n’ont pas une unité fixe et d’autres ne sont régis dans aucune liste. D’où la question : « Comment quelqu’un qui n’est pas dans la banque de données peut-il recevoir la RCA (ration convertie en argent) ? » La conséquence directe est que certains militaires se font eux-mêmes payés sur le dos de la population. L’État-major général devra être strict dans cette opération de distribution de tenues militaires surtout veiller à ce que des militaires ne soient obligés à acheter la tenue comme par le passé. Les tenues militaires doivent arriver avec matricule et grades. A s’y méprendre, la distribution des tenues militaires est aussi une véritable opération de recensement des effectifs. Une dotation rationnelle de tenues militaires permet en outre d’éviter que la nouvelle tenue échoue entre les mains des milices et groupes armés et des terroristes du M 23. De la tenue, il faut aussi ajouter qu’elle ne se porte pas sans relation avec son unité de formation. On est de fois surpris de voir des officiers porter des tenues commandos alors qu’ils n’ont jamais suivi la formation de cette unité spéciale. Si l’on tient à redorer le blason terni des FARDC, la justice militaire devra, pour port illégal des instruments de la souveraineté nationale, se saisir des cas de tous ceux qui ne sont pas dans la banque de données des FARDC. Ceci, pour limiter les faux militaires et l’infiltration. Au Nord-Kivu, il existe un autre phénomène au sein des FARDC. Quantité de militaires sont sans affectation. En terme militaire, ils sont dispo. On trouve des officiers supérieurs, des officiers subalternes et des hommes de troupe « dispo ». Certains ont plus de 10 ans de dispo. L’on ne comprend pas dans un pays aussi vaste qu’est la RDC, le militaire manque où être affecté. Le temps de mettre de l’ordre a sonné.

Ces irrégularités sont à la base du vagabondage et de la divagation des hommes en uniformes. Ceux des militaires qui n’ont pas une unité fixe vagabondent et gonflent inutilement le nombre de militaires dans la ville de Goma. Certains mis à la dispo ne viennent qu’un jour par semaine pour signer la présence. Que font-ils les autres jours ? Ils se livrent au commerce général. Outre ce phénomène, d’autres officiers ont sauté des grades précédents et d’autres enfin portent des grades qui ne leur sont pas reconnus dans l’O.G. Des officiers affectés ailleurs ont laissé 3 à 4 éléments armés pour garder leurs domiciles. Le Nord-Kivu est devenu une chasse gardée de certains officiers pur des raisons inavouées. Devenus des chefs coutumiers « bami », ils négocient leur maintien au Nord-Kivu préférant le statu quo. Des officiers qui vont aux études scellent leurs bureaux jusqu’à la fin de leur formation. Des officiers arrêtés récemment lors du passage de l’Inspectorat général des FARDC ont eux-mêmes scellé leurs bureaux et sont partis avec les clés. Ce qui ne permet à personne d’autre d’y accéder. Même pas aux diverses archives oubliant par ce fait que le service militaire est comme une roue. Elle tourne. La pléthore de militaires mal employés ou pas du tout employés est due aussi à des affectations parallèles monnayées depuis Kinshasa par ceux qui refusent d’être déployés ailleurs. Car, il arrive que l’État-major général affecte sans se référer au consentement de la Force terrestre. La hiérarchie militaire est appelée à ne pas distribuer des tenues militaires à ceux dont les noms ne figurent pas dans la banque de données des FARDC et à les éloigner du théâtre des opérations.

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Mathias Ikem

 

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