(Kinshasa. Le Secrétaire d’État américain reçu par le Chef de l’État congolais, Félix Tshisekedi)
Depuis 3 heures du matin de mardi 16 août 2022, le M23 appuyé par les éléments de la Rwanda Defence Force (RDF) ont lancé des attaques sur les localités de Mukarange et de Rengisa dans le groupement de Bweza en territoire de Rutshuru avec des tentatives de débordement pour prendre Rutshuru et Rumangabo. L’infanterie rwandaise a tiré à armes lourdes à distance les positions des FARDC au pont Rwanguba. Du coup, les esprits se mettent à décortiquer la visite du Secrétaire d’État américain Antony Blinken à Kinshasa et à Kigali et concluent à l’échec d’une croisade de la paix qui continue à faire des centaines de nouvelles victimes, déplacées, affamées, torturées et massacrées. Certes, les Congolais avaient espéré à la désescalade entre Kinshasa et Kigali. Sans prendre en compte les rapports de force et ont négligé le facteur « puissances » dans leur attente. Washington et Londres entretiennent des relations exceptionnellement chaleureuses avec nos deux déstabilisateurs, Paul Kagame et Yoweri Museveni. Pour certains Occidentaux, Paul Kagame est formidable. Car, pragmatique dans ses engagements internationaux. Pour d’autres, Museveni, c’est le Bismarck des Grands Lacs, clairvoyant et réaliste. Cette admiration vouée à ces deux voisins est à la base de tous les malheurs dans la région. Et tant qu’elle y restera sans être lézardée, dans la durée, les deux États clients continueront de jouer ce rôle leur assigné par leurs parrains. Depuis l’époque de l’État indépendant du Congo (E.I.C), les États-Unis poursuivent une politique qui consiste à « saigner la RDC », c’est-à-dire à infliger à ce grand et riche pays le maximum de souffrance dans l’espoir de faire durer ses difficultés mais aussi de faire en sorte que, lassé par des actes de violences extrêmes, le pays finit par (se) balkaniser. Antony Blinken est sur les pas de tous ceux qui prônent un faux dialogue entre la RDC et ses voisins de l’est. Car, croire qu’il suffit de s’asseoir autour d’une table et de la limonade, de converser gentiment sur la paix et l’amour pour résoudre les problèmes des Grands Lacs africains aggravés depuis la fin de la guerre froide, c’est souffrir de cécité politique. Depuis 1885, la RDC fait partie de cet espace appelé le « grand domaine » de la politique étrangère américaine. Le « grand domaine » recouvre toutes les régions destinées à subvenir aux besoins de l’économie américaine. C’est l’espace mondial stratégiquement indispensable pour assurer la maîtrise du monde. Dans cet espace, depuis la dynastie Rockefeller en passant par l’uranium à la base de dégâts d’Hiroshima jusqu’au colombo tantalite des téléphones portables, la RDC s’y trouve en bonne place. Les ressources naturelles dont elle regorge lui créent convoitises et déséquilibres. Les États-Unis ont mis en place un système de relation internationale qui leur permet de maintenir ce déséquilibre à travers la guerre hybride et de basse intensité. Cette fois-ci, ils sous-traitent le déséquilibre (et par-dessus tout la violence) par procuration à travers nos voisins de l’est, Kampala et Kigali, les deux États clients. Objectif avéré : maintenir le déséquilibre permettant de saigner la RDC mais aussi aboutir à sa somalisation. Le maréchal Mobutu fut poignardé au dos à cause des intérêts qu’il ne pouvait plus garantir. Mzee Laurent Kabila connut le même sort. La protection des matières premières stratégiques se fait sans état d’âme. Les États-Unis jugent et décident selon leur intérêt national. Les morts congolais n’ont aucun incident sur la politique étrangère américaine. Les historiens de l’économie sont unanimes à le reconnaître : « Sans souveraineté économique, le développement d’un pays risque de demeurer fort limité et l’indépendance politique une illusion. ». Le pape François à qui le Seigneur a refusé de fouler le sol meurtri de la RDC nous a prévenus : « Ne laissez personne vous voler votre espérance. » Soutenons nos FARDC. La patrie ou la mort. Qui dit mieux !
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Nicaise Kibel’Bel Oka