Rwanda/M23. Objectif Goma. Et après? Incorporez-les dans les institutions du pays

(Visite mardi 21 juin 2022 du CMD Sukola II, le général Peter Chirimwami aux éléments FARDC à la position de la localité de Nkinihira. Photo Les Coulisses).

Une amie m’a déclaré que de source sûre, l’objectif du Rwanda à travers le M23 est de prendre la ville de Goma. Et de pousser Kinshasa à négocier. Et après ? Incorporer les rebelles dans les institutions nationales et provinciales. On refait le match de l’époque Kabila (s). Félix Tshisekedi n’a pas de choix : négocier ou la guerre. Directement j’ai réalisé que depuis 20 ans, la stratégie des présidents Kagame et Museveni n’a pas changé. Même alors qu’elle continue à faire des dégâts humains et matériels. Déplacés

et réfugiés et plus de 6 millions de morts congolais. Prendre Goma et négocier. Et après, incorporez-les. Cette approche suicidaire pour la RDC et toute la sous-région est encouragée par la communauté internationale et les ONG. Au nom de la paix. Dans l’est, pas un seul jour on rate une campagne de paix. Des séminaires et ateliers sur la paix. Des budgets entiers en millions de dollars y sont investis. Même la MONUSCO est une force de la paix. Sa radio est une radio de la paix. Malgré cela, on n’en finit pas de compter des morts. C’est une paix hypothéquée, hypothétique qui cache mal le plan de balkanisation de la RDC. Le président Salva Kiir pourrait servir pour ce qui est advenu Soudan. Les Occidentaux ont bâti la politique moderne sur le principe selon lequel « Rien ne doit pouvoir échapper à l’entreprise de négociation et de réconciliation » pour ramener la paix. S’il y a conflit, il est voué à être résolu pour une solution finale. Ils feignent d’oublier que la réalité n’est pas dialectique. Elle est faite d’irréconciliable, des choses véritablement antagonistes. Qu’on l’aime ou non, la Russie de Poutine en donne un bel/mauvais exemple. Tout comme le Rwanda de Paul Kagame avec les FDLR. Dans toute société, il y a des choses non traitables, non négociables. Malheureusement, ce qu’on ne traite pas se transforme naturellement en haine. Parce que les singularités sont indestructibles. Et la haine mal ajustée peut facilement se renverser contre soi-même pour devenir haine de soi, destruction de soi. Tel est le cas de l’Ituri. Tel est le cas de Hauts et Moyens plateaux (Sud-Kivu). Tel est le cas avec le Nord-Kivu. La guerre et la négociation. Puis intégrez-les. Au détriment d’une juste appréciation de la complexité du problème. En 1996, les Banyamulenge ont pris les armes pour réclamer la nationalité congolaise avant d’endosser le nom de l’AFDL. La composition de l’AFDL n’avait rien de Banyamulenge (Bizima Karamuheto était le seul Munyamulenge, Déogratias Bugera ne l’est pas tout comme Laurent-Désiré Kabila ne le fut jamais). Le RCD et ses appendices est né contre la chasse au faciès. Puis il y a eu intégration dans les institutions nationales et provinciales. Le CNDP a repris le flambeau sur base du retour des réfugiés sur la terre de leurs ancêtres. Puis, il y eut intégration dans les institutions nationales et provinciales. Voilà une nouvelle venue dans les mêmes conditions que ses prédécesseurs, le M23 sur base des « doléances légitimes » consistant à donner une portion de terre (du Haut-Katanga jusqu’au Haut-Uélé) à une catégorie de Congolais pour expérimenter le fédéralisme pendant 5 ans renouvelables. A chaque étape du processus de guerre et revendication, on aboutit à l’incorporation dans les institutions nationales et provinciales. Au détriment de la juste appréciation de la complexité du problème. Ce qui devient délétère avec des ravages nés de confusions permanentes savamment entretenues par les mauvais voisins instrumentalisés par la communauté internationale. Sachant que les ressorts de l’extrême violence armée et de la haine qu’elle engendre se situent ailleurs. En son temps, Freud posait Eros et Thanatos comme radicalement exclusifs l’un et de l’autre et absolument irréconciliables même à l’infini. Félix-Antoine Tshisekedi en fait l’expérience et en paie les frais. Sous les injures et les moqueries de certains compatriotes. Mzee Laurent-Désiré Kabila l’avait dit aux compatriotes à Libreville : « Ce qu’ils voulaient, c’est le Congo. Ce n’est pas du tout Kabila. Moi, ils me prennent pour un obstacle. » Soutenons nos FARDC et mettons nos querelles de côtés comme les Ukrainiens. Et nous ferons échec au plan de la balkanisation de la RDC.

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Mathias Ikem

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