Patrick Muyaya :  » Travailler au quotidien pour faire aboutir sous le leadership du Chef de l’État nos réformes au profit de la population congolaise « 

(Patrick Muyaya Katembwe, Ministre RD-congolais de la Communication et Médias).

Les Coulisses : Monsieur le ministre, vous dirigez un secteur stratégique, la communication qui est un instrument de la politique du gouvernement et vous êtes l’Apôtre du « nouveau narratif ». En quoi consiste-il ? Est-ce bénéfique à l’image de la RDC ?

Patrick Muyaya Katembwe : Notre pays a longtemps souffert et continue de souffrir d’une mauvaise présentation. Il est majoritairement raconté par les ONG et les médias qui rapportent les faits les plus souvent sous angle dramatique qui ne correspond pas toujours à la réalité. Il est question pour nous d’abord de reprendre l’initiative de la communication sur notre pays pour présenter les faits suivant notre prisme.

Cela suppose que nous puissions comme gouvernement avoir une stratégie claire et sincère de communication sur les progrès que nous réalisons mais aussi reconnaître nos faiblesses. Ceci est bénéfique pour l’image du pays parce que ça permet d’abord aux Congolais et Congolaises de mieux comprendre ce qui se passe dans leur pays et ensuite aux étrangers. L’idée même du changement de narratif m’a été inspirée par la résilience de la population du Nord Kivu qui, malgré la guerre, réalise des progrès formidables au plan économique. Cette énergie est aussi observée en Ituri. Il est injuste de présenter cette partie du pays sous le prisme uniquement de la guerre, de la violence alors que le dernier hôtel 5 étoiles construit dans le pays et le seul appartenant à un Congolais (NDLR, Hôtel Serena) a été construit là-bas et que c’est la seule province qui expérimente la libéralisation du secteur de l’électricité. Si nous-mêmes ne présentons pas cette fierté à la face du monde, d’autres le feront (et le font) à leur manière et, souvent, de mauvaise foi.

L.C. : Le ministère de la Communication et Médias dont vous êtes le patron suscite tant de convoitise et même de jalousie. Comprenez-vous le pourquoi qui pousse même certains esprits à s’en prendre à votre personne ? 

P.M.K. : Ce ministère est stratégique et transversal. N’oubliez pas que les guerres d’aujourd’hui sont avant tout médiatiques. Donc, on peut dire que cela est normal dans le contexte qui est le nôtre. Mais le plus important pour nous, c’est de travailler au quotidien pour faire aboutir sous le leadership du Président de la république, Félix-Antoine Tshisekedi et du Premier ministre Sama Lukonde nos réformes au profit de la population congolaise. Aujourd’hui, nous avons sensiblement amélioré la communication gouvernementale. Nous avons organisé les états généraux et nous travaillons à la concrétisation des réformes avec un comité de suivi qui se réunit régulièrement. Le gouvernement dispose d’une charte graphique qui a permis l’uniformisation de tous les documents officiels dans les ministères en attendant d’aller vers les administrations. Nous ferons davantage encore tant que nous aurons la force.

L.C. : Monsieur le ministre, un fait rare, vous venez de recevoir un prix prestigieux. Quel sens donnez-vous à cette reconnaissance internationale ?

P.M.K. : J’étais surpris et honoré à la fois de recevoir ce prix du prestigieux magazine Forbes qui reconnaît les efforts que nous accomplissons. Au-delà de cette fierté ressentie, cela nous fait comprendre que notre travail est suivi à travers le monde et que nous devons le faire dans les règles de l’art, en présentant les faits avérés qui résistent à la contestation. Cela constitue pour nous une nouvelle source de motivation pour faire davantage et pourquoi pas mériter encore surtout de notre peuple au service de qui nous sommes.

L.C. : Certaines personnes pensent que vous ne communiquez pas ou plus assez sur les opérations militaires notamment sur la possibilité de reconquérir Bunagana des mains du Rwanda. Que leur répondez-vous ?

P.M.K. : La situation à l’est du pays de manière générale est le point central de notre stratégie de communication. Il est hors de question qu’on ne parle plus de Bunagana. Au contraire, vous avez suivi le discours du Président de la république, Félix-Antoine Tshisekedi devant le Conseil de sécurité de l’ONU et son interview sur France 24. Les choses sont claires. Et aujourd’hui, nous travaillons à mettre fin à cette illégitime occupation de notre territoire par le Rwanda et les terroristes du M23. Et nous allons y arriver. C’est ici l’occasion de redire la solidarité du Gouvernement pour toutes les populations affectées par cette barbarie et de demander à tout le peuple congolais à se soutenir pour ne pas céder une partie, fut-elle minime, de notre territoire. Le Chef de l’État s’emploie, à travers la diplomatie, à chercher des alliés à notre cause qui est juste et légitime. Bref, pour nous, toutes mes options sont sur la table.

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Interview réalisée par Nicaise Kibel’Bel Oka

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