RDC. Nord-Kivu. Des morts et des vaches volées lors d’une incursion dans 2 fermes à Kitchanga
(Ferme avec cheptel du ministre Sebagisha à Kicthanga avant le pillage)
Kitchanga, groupement Bishusha, territoire de Rutshuru, province du Nord-Kivu. Dans la nuit de mercredi 27 à jeudi 28 avril 2022, des hommes en armes non autrement identifiés ont attaqué deux fermes voisines appartenant l’une à sieur Sebagisha, ministre provincial en charge de la Stabilisation (en congé suite à l’état de siège) et l’autre à monsieur Samuel Kabenga. Dans les deux fermes visitées cette nuit, les hors-la-loi ont tué deux bouviers et blessé 4 gardiens et ont réussi à emporter près de 130 têtes de bétail essentiellement des vaches vers les profondeurs inaccessibles du parc national de Virunga. Tenir une ferme de nos jours relève de l’amour de la terre et du sacrifice car le travail d’élevage exige beaucoup d’abnégation. Comment récupérer tant d’efforts et de sacrifices consentis lorsqu’on perd en un seul jour autant de vaches ? Outre qu’il faut déplorer les pertes en vies humaines, il est important de dénoncer les opérations de pillage qui ressemblent au sabotage de la vie humaine et de l’économie d’une province à vocation agro-pastorale et touristique qui peine à survivre face à l’insécurité et la violence cyclique qui y ont élu domicile. Dans le même ordre d’idées, il faut noter avec regret que les pillages systématiques des fermes des Congolais par des inciviques ont donné comme conséquence que la viande de bœuf consommée par la population de Goma et environs vient en grande partie désormais du Rwanda et de l’Ouganda. Ce qui ne fut pas le cas jadis. On ne compte plus le nombre d’arbres coupés occasionnant d’importants dégâts d’écosystème. Ce désastre environnemental affecte tellement la vie de la population de Goma au point qu’elle est obligée de consommer jusqu’aux choux venant du Rwanda alors que la bourgade de Kibumba, par exemple, en tirait sa réputation. Toute attaque des hommes armés non autrement identifiés qui ont élu domicile dans le parc et l’exploitent à des fins de destruction entraîne le chômage de la population qui pouvait vivre de l’élevage et de l’agriculture et, par conséquent, l’exode rural vers Goma. L’Etat congolais ne se rend pas compte qu’il est lui-même victime de l’insécurité. Jadis, toute la luxuriante nature du parc national des Virunga faisait le bonheur des touristes. A ce jour, le sommet du volcan Nyiragongo est resté presque le seul endroit touristique attirant. Il est temps de mettre fin à l’insécurité dans la province du Nord-Kivu en y déployant des stratégies nouvelles et des moyens logistiques conséquents. Il y va de l’avenir de notre pays.
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Nicaise Kibel’Bel Oka