RDC. Wazalendu contre RDF/M23. EAC et MONUSCO observent. FARDC respectent le cessez-le-feu. Pour quelle finalité ?
(Goma. La force régionale de l’EAC, la MONUSCO et l’état-major FARDC après une réunion d’évaluation. Archives Les Coulisses).
Depuis la semaine dernière, la reprise des hostilités entre les résistants de l’autodéfense « WAZALENDO » et les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda, dans les territoires de Masisi et Rutshuru, provoque des réactions diversement commentées. Les dernières réactions surprenantes sont celles de l’ancien président Kényan, facilitateur du processus de dialogue du Luanda et de Nairobi qui a appelé, dans un communiqué rendu public rendu ce mardi 10 Octobre 2023, les deux protagonistes à cesser immédiatement les hostilités pour faciliter le retour de la paix par la voie diplomatique. Relayé par un autre communiqué de l’Ambassade des États-Unis deux jours après. Alors qu’une large opinion des Congolais soutient les efforts des jeunes résistants de l’autodéfense qui seraient en train de récupérer, au prix du sang, des positions jadis conquises par les rebelles du M23 appuyés par le Rwanda.
Des espoirs pour la paix s’envolent-ils ?
Pour des observateurs du paysage politique de la région, les actions menées actuellement par les Wazalendu éloignent davantage les espoirs d’une paix durable à obtenir par des voies diplomatiques. D’autres analystes pensent, par contre, que le silence mieux l’hypocrisie de la communauté internationale, faisant de cette tragédie congolaise une guerre oubliée n’a pour solution que la pression militaire. Car, Paul Kagame n’écoute que le langage des armes. Et donc, la paix dont rêve le peuple congolais ne peut être obtenue que par une combinaison de la violence armée et de la diplomatie politique des salons climatisés.
Guerre de basse intention ? Guerre oubliée ? Guerre par procuration ? Guerre pour la balkanisation ? La guerre qui secoue la partie orientale de la RDC, le Kivu « ventre mou » de la région des Grands Lacs africains, ne saurait finir que par la prise de conscience des Congolais qu’ils doivent défendre leur nation, seuls et/ou avec des alliés sûrs et fiables. Cette tâche leur revient en premier lieu. Il faut mettre fin un jour à cette déstabilisation prolongée du pays.
A l’heure de la guerre entre Israël et le Hamas-Hezbollah, le monde occidental tend à oublier les guerres africaines au Soudan et en RDC. Il ne porte plus le même intérêt pour la guerre d’agression de l’Ukraine par la fédération de Russie.
Faut-il condamner la reprise des combats entre les Wazalendu qui se battent pour libérer leur territoire du joug des rebelles du M23 qui sont sous la férule du Rwanda et les envahisseurs de la RDF ou encourager les Wazalendu dans leur initiative ?
La RDC ne parle pas le même langage avec la Force EAC, accusée de laxisme. Par le biais de Jean-Pierre Bemba, vice-Premier ministre et ministre de la Défense nationale, le gouvernement congolais a fait savoir, lors de la réunion extraordinaire du Conseil sectoriel de la Communauté d’Afrique de l’Est sur la coopération en affaires de défense, à Arusha en Tanzanie, ouvertement le départ de la force de l’EAC du sol congolais d’ici 8 décembre 2023.
Ceci a été confirmé par le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya : « La force de l’EAC doit quitter la République démocratique du Congo d’ici au 8 décembre, la date à laquelle le mandat prolongé depuis le 5 septembre par les chefs d’État de l’EAC prend fin ». A moins d’une autre rallonge en attendant le déroulement des élections.
Pour dire vrai et sérieux, il est plus question pour le gouvernement congolais de mettre des mesures d’encadrement de cette force qui se bat en ordre dispersé. Le temps est un mauvais allié. Sous d’autres cieux, on les appelle les VDP (Volontaires pour la Défense de la patrie).
Sur demande insistante des États-Unis, traduite par un communiqué du 12 octobre 2023 de leur ambassade à Kinshasa : « La crise de l’est de la RDC exige une solution politique et non militaire », Les FARDC continuent tout bonnement à observer les mesures de cessez-le-feu depuis le 7 mars 2023 selon la feuille de route de Luanda et de Nairobi. Les États-Unis qui, dans le même communiqué, disent leur engagement d’appuyer ledit processus, ne font aucune pression sur le Rwanda. Pour quelle finalité ? Dieu seul sait.
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Trésor Bisimwa