mardi, décembre 10, 2024
Défense & Sécurité

RDC. Réhabilitation en catimini d’une piste de 1800 mètres. Katumbi préparait-il la déstabilisation des institutions du pays?

378views

(Le président d’Ensemble, Moïse Katumbi et son Directeur de cabinet, Olivier Kamitatu. Archives. Photo tiers).

Il est doux comme un agneau mais l’apparence est souvent trompeuse. Moïse Katumbi n’a jamais arrêté de défier l’État congolais. En témoigne la dernière affaire en date, celle de la réhabilitation d’une piste privée d’aviation à Mulonde dans le territoire de Pweto, à la frontière avec la Zambie. Moïse Katumbi est un fin calculateur et manipulateur qui ne fait rien au hasard.

Faisant fi de la loi sur l’Aviation civile en RDC et comme dans ses habitudes (puisque ses hommes déclarent qu’il en a l’habitude), Katumbi s’est permis d’entreprendre les travaux de réhabilitation d’une piste d’aviation de 1800 mètres sur 80 à Mulonde dans le Haut-Katanga à des fins qu’il est le seul à connaître.

Aussitôt les services mis au parfum de cet acte qui viole délibérément la loi, Moïse Katumbi s’est empressé d’écrire en date du 26 septembre 2024 à l’Autorité de l’Aviation Civile une lettre aux contours floues servant à la fois d’une information doublée d’une flatterie.

Il y a lieu de rappeler que cette lettre sans aucune référence administrative et où il mélange l’Aviation civile et l’Aéronautique n’est parvenue à son destinataire que le 1er octobre 2024. On peut penser que la présence des forces de l’ordre sur le lieu aurait contraint Katumbi à antidater une lettre jamais imaginée puisqu’il n’en avait pas l’habitude.

Au même moment et mesurant la réaction qui surviendrait après avoir énervé la loi, Moïse Katumbi met sur pied son armée médiatico-numérique pour s’attaquer au Chef de l’État et aux services spécialisés en faisant croire qu’il est harcelé. Ces sbires dans les réseaux sociaux vont déverser quantité de haine contre toute personne qu’ils soupçonnaient venir enquêter.

Ce qui prouve qu’il savait ce qu’il posait comme acte et ce qui l’attendait en retour mais il ne pouvait pas imaginer que les temps ont changé. Pire distraction.

Moïse Katumbi viole intentionnellement la loi

Réponse du berger à la bergère, le Directeur général de l’Autorité de l’Aviation Civile congolaise (AAC) lui répond en date du 3 octobre 2024 par le biais de son Directeur juridique (N°AAC/100/DG/AKT/NMM/1225/2024) : « La construction, l’exploitation, l’entretien d’un aérodrome, soit-il à usage privé, sont régies en RDC par les dispositions pertinentes de la Loi N°10/014 du 10 décembre 2010 relative à l’Aviation civile ».

Or, il se trouve que, par défi au pouvoir en place, sieur Katumbi n’a jamais introduit une simple demande ni signalé sa volonté de réhabiliter l’aérodrome. Même s’il le dit « à des fins humanitaires ». Raison de plus pour solliciter les autorisations légales sauf si on a des choses louches à cacher à l’État.

Dans la même correspondance, le Directeur juridique Anatole Kanyanga Tshimanga lui rappelle ce qu’il savait bien avant d’engager les travaux : « Les travaux de réhabilitation de la piste d’aviation de Mulonde sont en violation flagrante de la Loi et de ses mesures d’exécution, c’est-à-dire sans autorisation préalable du Ministre ayant l’aviation dans ses attributions, à la suite d’un avis technique préalable de l’Autorité de l’Aviation Civile. Ce cas de figure tombe naturellement sous le coup de l’article 183, alinéa 1er de la Loi ».  

Moïse Katumbi encourt entre 5 et 10 ans de prison selon la loi

Si Constant Mutamba actionne le mécanisme des poursuites judiciaires contre sieur Moïse Katuumbi, selon la loi N°10/014 du 31 décembre 2010 relative à l’Aviation civile en RDC, il encourt entre 5 et 10 ans de prison. Voici ce que stipule la loi : « Est puni d’une servitude pénale de 5 à 10 ans de prison et d’une amende de deux cents millions à cinq cents millions de Francs congolais, quiconque construit, modifie ou exploite un aérodrome sans autorisation préalable du ministre ayant l’aviation civile dans ses attributions ».

Dans une sorte de fuite en avant pour prévenir d’éventuelles sanctions et aussitôt qu’il apprend que l’État veut voir clair, Katumbi alerte sur une dangereuse cabale du pouvoir contre sa personne. Cependant ni Katumbi ni son équipe ne saurait répondre à la petite question : « Qu’est-ce qui a empêché à Katumbi d’obtenir les autorisations préalables exigées pour entreprendre des travaux de l’envergure de ceux de Mulonde ? » 

La réponse est simple : Habitué à défier l’État sous Joseph Kabila, il ne s’attendait pas à voir le pouvoir Tshisekedi s’intéresser de près à ce qu’il entreprend. De deux, il ne pouvait pas chercher des documents sachant les vraies intentions de son entreprise. Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude. Sur sa personne ont toujours pesé depuis Joseph Kabila des soupçons de tentatives de déstabilisation du pays.

Après tout, même l’enfer, pour ceux qui y ont déjà été, est pavé de bonnes intentions.

Voilà pourquoi, il est toujours rappelé aux services spécialisés la relation éternelle entre l’homme et le mensonge.

Nous vous donnons la vraie information et nous en payons le prix. Soutenez-nous. Votre contribution financière est attendue. Contact utile : +243 998 190 250 et/ou +243 824 244 844

Mathias Ikem

Leave a Response