(Kibumba/Goma. Des images publiées par le M 23 où des petits commandants côtoient les grands officiers FARDC sous le regard complaisant de East African Force).
Comme dans un rêve, nombreux observateurs n’en reviennent pas mais les images sélectionnées diffusées par les rebelles du M 23 montrent des officiers de la KDF (Kényans) et les FARDC très mal à l’aise dans l’antre du M 23 à Kibumba. Les rebelles du M 23 portent même l’uniforme FARDC, eux qui se nomment ARC. Naturellement, cette humiliation relève de la ruse raffinée. Les faits se déroulent mardi 13 décembre 2022. Selon une source fiable, lundi, une réunion se serait tenue avec la MONUSCO sur une éventuelle descente sur le terrain qui devait se limiter aux positions FARDC au niveau des Trois antennes conformément au point 9 de la Résolution du mini-sommet de Luanda. Curieusement, le lendemain, la EAC Force RDC s’est retrouvée avec les FARDC et le Mécanisme conjoint de vérification (sans la MONUSCO) seuls avec les rebelles du M 23. Or, le communiqué de Luanda parle bien du Rwanda. Le piège tendu aux FARDC s’est refermé sur la RDC. A
Les conditions inacceptables posées par le M23
Les représentants du Rwanda sous couvert du M 23 ont posé des préalables traduisant leur volonté de ne pas quitter le sol congolais. Selon nos sources, ils ont posé cinq préalables qui, une fois satisfaits, leur permettront de se retirer des localités de la RDC.
- Le M23 exige des garanties de sécurité pour les populations Tutsi aussitôt qu’ils se retireront.
- Le gouvernement congolais doit répondre à la question : « se retirer pour aller où ? ». Le gouvernement congolais doit d’abord définir le critère des lieux identifiés pour le M 23 avec engagement écrit qu’il ne va pas les attaquer.
- Le M 23 accepte de se retirer à la seule condition que les groupes armés qui appuient les FARDC (FDLR, NYATURA et autres) se retirent eux aussi avec des indications précises des lieux de leur cantonnement.
- Le M 23 ne doit pas se retirer avant l’arrivée d’une enquête internationale avec laquelle il va organiser les enquêtes sur le massacre de Kishishe.
- La Force régionale et le Mécanisme conjoint de vérification doivent soumettre tous ces préalables au facilitateur (le président Uhuru Kenyatta) et obtenir une rencontre facilitateur –M23 pour des discussions franches.
Ces préalables chaque fois recyclés depuis l’époque de l’AFDL préfigurent le projet de balkanisation de la RDC. Il est important de souligner que la KDF (les troupes kényanes) a atterri à Goma plus en diplomate qu’en soldat privilégiant avant tout le dialogue que l’utilisation de la force. Ce qui est contraire à la volonté des populations congolaises qui ploient sous le joug du régime Kagame qui, par lui et à travers lui, fait la volonté des grandes puissances. Pour éviter de continuer à nourrir la naïveté sur le dessein (in)avoué de Kagame et Museveni depuis l’époque AFDL sur la balkanisation de la RDC, les FARDC doivent privilégier l’option militaire. On ne les a pas envoyés au front pour dialoguer. L’avenir de la RDC en dépend.
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Nicaise Kibel’Bel Oka