RDC. Le CICR présente le rapport final du schéma directeur du projet d’approvisionnement en eau potable dans la ville de Goma
Goma. 60 participants ont pris part à une réflexion réaliste sur l’approvisionnement en eau potable dans la ville de Goma mercredi 25 et jeudi 26 janvier 2023 à l’hôtel Linda. Le projet « Eau pour Goma ouest » lancé en 2019 vise à fournir, d’ici 2026, de l’eau potable à environ 400 mille personnes habitant l’ouest de la ville. Notre Rédaction a approché Julien Le Sourd, directeur Projet Goma/ouest au CICR. Découvrez-le :
Les Coulisses : En quoi consiste le plan directeur d’approvisionnement présenté ce jour ?
Julien Le Sourd : Le plan d’approvisionnement consiste à définir les différentes orientations pour les aménagements des infrastructures pour une couverture appropriée de services de desserte en eau potable dans la ville de Goma à l’horizon 2040. La présentation de ce jour est un exercice de diagnostic d’insuffisance du système actuel et un prospectus pour prévenir des investissements en phase dudit projet.
L.C. : Qui doit gérer ledit projet AEP in fine ?
J.L.S. : Officiellement, c’est le gouvernement provincial à travers la Régie provinciale du Service public de l’eau du Nord-Kivu (REGIDESO). Et donc, le projet a été remis formellement jeudi 26 janvier 2023 aux autorités provinciales qui ont la charge de la gestion d’eau et qui en sont les gardiennes. L’objectif était de disposer d’un outil pour la coordination de différentes interventions (donateurs et investisseurs) dans le secteur pour la mise en œuvre des travaux proposés afin de desservir la ville de Goma.
L.C. : Quel rôle joue alors le CICR dans ce plan général sur l’alimentation en eau potable ?
J.L.S. : Le Comité international de la Croix Rouge (CICR) se concentre sur un projet spécifique que nous appelons « Goma ouest » qui regroupe les quartiers comme Kyeshero, Ndosho, Modja. Sur cette zone, aujourd’hui il n’existe pas d’accès à l’eau potable. Or, ces quartiers les plus récents ont cette particularité d’avoir une croissance galopante. Notre rôle est de mobiliser les partenaires pour un possible forage au-delà du lac Kivu. Notre souci est de trouver des alternatives intéressantes pour arriver à desservir cette population en eau potable.
L.C. : Le CICR a-t-il finalement trouvé des bailleurs pour la réalisation du projet AEP ?
J.L.S. : De tels projets ambitieux nécessitent effectivement des partenaires. La Banque mondiale et la coopération suisse sont prêtes à financer le projet mais avant de le faire, il existe d’autres phases d’études détaillées. Notre objectif pour le moment est « Horizon 2026-2027 ». Naturellement il faut compter sur la gracieuse nature pour sa réalisation. Goma a des réalités environnementales qui ne dépendent pas seulement de notre bon vouloir.
L.C. : Que doit retenir la population de Goma à ce jour ?
J.L.S. : Le CICR est en train de mobiliser les finances et que le démarrage des travaux dépend des études, des choix techniques pour réaliser les travaux en 2026-2027. On est conscient des difficultés qu’éprouve cette population concernant le manque en eau potable. Le CICR engage des activités plus réduites. Nous travaillons en parallèle sur les infrastructures existantes comme le remplacement des conduites d’eau défectueuses, la réparation des fuites, la réfection de la Station Kyeshero. Dans le cadre de son mandat humanitaire, le CICR s’implique progressivement dans la construction, la réhabilitation et la maintenance de la totalité des infrastructures de production d’eau à Goma. Nous travaillons en partenariat avec la REGIDESO. Pour les travaux immédiats, leur impact est limité. On évolue certes mais pas plus vite que la musique.
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Entretien avec Nicaise Kibel’Bel Oka