RDC/Goma. rencontre Grands séminaristes de Buhimba-Kibel’Bel Oka autour d’une leçon académique sur le terrorisme des ADF/MTM
(Grand séminaire Buhimba. Les théologiens avec Mgr Théophile Kaboy encadré par l’abbé Hangi (en veste) et le journaliste Nicaise Kibel’Bel Oka)
Grand séminaire de Buhimba/Goma. Jeudi 10 mars 2022. A l’invitation de l’abbé Gabriel Hangi, le journaliste Nicaise Kibel’Bel Oka a partagé avec les Grands séminaristes du Théologat Jean-Paul II ses recherches sur « Islam, islamisme et terrorisme. Cas des ADF/MTM. » L’auditoire était composé des étudiants de 3ème et 4ème années de théologie. D’entrée de jeu, et après les civilités et la prière, Nicaise Kibel’Bel Oka a circonscrit son exposé académique sur les différences de concept. Puis il a abordé les trois aspects idéologiques, les trois types de pensée de l’action totalisante de l’activisme musulman, à savoir l’activisme politique, l’activisme missionnaire (comme celui des Tabliq (propagateurs de la foi) qui sillonnent le monde après le Ramadan à la recherche des « brebis égarées » et l’activisme violent et terroriste. Il a fait remarquer qu’au final et dans le même but d’étendre l’islam dans tous les coins du monde et de renforcer l’Oumma des Croyants, certains mouvements islamistes peuvent appartenir aux trois types d’islamisme. L’objectif étant d’imposer une idéologie tirée de l’islam, en créant un État islamique ou en suscitant une guerre religieuse contre les infidèles (Kafri). De ce point de vue, ils arrivent à utiliser la violence et la terreur. Elle revendique la prise d’armes pour défendre l’Oumma islamiyya et étendre le Dâr-al-Islam. Les ADF/NALU ont connu une évolution historique pour finir par se radicaliser notamment après le départ (sur papier) des NALU en Ouganda lors de la reconnaissance et l’installation du king Mumbere Wesley Irimangoma. Les ADF restés sur le sol congolais ont revêtu leur vraie identité des combattants du califat à travers un nom qui a toute sa symbolique dans le Coran : Madina at Tauwheed Wal Muwahedeen (MTM), en référence au 1er de cinq piliers de l’islam, l’unicité de Dieu qui se décline en cette formule « Il n’y a de Dieu qu’Allah, Muhammad est son prophète- La illah il Allah- Muhammad rasoul Allah ». Depuis 2014, les MTM ont reçu des visites d’inspection et d’encadrement/endoctrinement, de financement aussi pour devenir la Province Afrique centrale de l’État islamique avec Al Sunnah du Mozambique (IS-CAP) dont l’épicentre se trouve en Somalie. Nicaise Kibel’Bel Oka a chuté sur la différence entre la foi chrétienne et l’islam. Pour le chrétien, la croix est le centre de toute chose. Elle rappelle de renouveler les efforts comme Zachée. Le message chrétien pose la charité comme point de départ et d’arrivée, la charité entendue comme message d’amour. Le christianisme, religion du libre arbitre dans le choix du Bien et du Mal répondant du jugement dernier, se différencie de l’islam (qui signifie soumission au message révélé par le Prophète Muhammad). Dans ses aspects juridiques, les châtiments corporels, une créance réservée à Allah seul, excluent le pardon. Cette créance trouve sa légitimité le Coran à travers la chari’a et la sunna. Un échange fructueux sur les préoccupations de l’auditoire a trouvé des réponses adéquates atteignant l’horizon d’attente de ces théologiens, futurs prêtres dans une esthétique de la réception dont ils ont fait montre et qu’ils ont bien appréciée. Comme le hasard n’existe pas, durant cet exercice académique, la Providence a envoyé l’un de ses vignerons en la personne de Mgr Théophile Kaboy, évêque émérite du diocèse de Goma qui a saisi l’occasion pour rappeler aux grands séminaristes l’importance des études, de l’ouverture et les opportunités à saisir lorsque la Providence les visite. Nicaise Kibel’Bel Oka, émerveillé par cette visite surprise, a offert à Mgr Théophile Kaboy un exemplaire dédicacé de l’une de ses publications sur le jihad en RDC. Des photos souvenirs ont été prises pour marquer cet instant unique. L’hôte du jour et maître de céans, l’abbé Gabriel Hangi est revenu sur le bien-fondé de la connaissance pour le prêtre confronté à la mondialisation et à l’évolution des Nouvelles technologies de l’information et de la communication insistant sur la moisson abondante qui manque des ouvriers mais surtout sur la qualité du prêtre que le diocèse de Goma forme, dans ses aspects de la morale, de la théologie, sociale et de la spiritualité. Le travail du prêtre étant avant tout sa proximité avec le peuple de Dieu, il doit s’ouvrir et trouver des réponses aux défis de sa pastorale. Dans la joie missionnaire immense, le partage académique a pris fin avec des messages de remerciement réciproques. Avec promesse de revenir un jour dès que l’opportunité se présentera.
La Rédaction/Les Coulisses