Bruxelles. Me Alexis Deswaef fait de la surenchère politico-judiciaire sur le cadavre de Cherubin Okende
Bruxelles. Ce 8 novembre 2023 au Brussels Club Presse. Pendant près de 40 minutes, l’avocat belge Alexis Deswaef, sur demande de la famille Okende, parle des éléments nouveaux découverts dans l’assassinat de Cherubin Okende et incrimine le général-major Christian Ndaywel. Il se prête volontiers aux questions. Notre confrère Patient Ligodi ouvre le ban : Vous avez annoncé qu’il y a des éléments nouveaux dans l’affaire de l’assassinat du député congolais Cherubin Okende. Quels sont-ils ? L’avocat belge répond, un peu perplexe : « A la tête du Renseignement militaire, le premier élément à relever, se trouve depuis octobre 2022, le général-major Christian Ndaywel. Il s’avère qu’il est de nationalité belge. Comment à la tête du renseignement militaire congolais, il y a un étranger ? Fort de cet élément et de la note de l’ANR dont l’authenticité est confirmée par l’enquête de RSF… » Et de renchérir : « Un ressortissant belge a joué un rôle comme auteur, co-auteur, complice ou commanditaire d’un crime commis à l’étranger. Déposer une plainte en Belgique pour qu’une investigation sérieuse puisse être menée ». Perdant son latin, dans un mélange de genre incroyable qui prête à confusion, Me Alexis Deswaef ajoute : « Un crime a été commis dans le contexte de guerre que connaît le Congo. Cette situation de guerre est revendiquée par le président de la république lui-même. La répression face aux opposants politiques entre dans le contexte. L’assassinat de Cherubin Okende s’inscrit dans le Droit international humanitaire (DIH) ». Bémol : « Même si le crime peut être un fait unique ».
Me Alexis Deswaef, vous dites que le député Cherubin Okende a été tué dans le cadre du conflit opposant le Rwanda à la RDC et donc répondant au DIH ? C’est à rêver debout. A notre connaissance, le député Okende n’était pas Rwandais et ne faisait nullement partie d’un groupe armé opposé à l’État congolais. Son cas n’a rien à voir avec celui de Salomon Kalonda qui n’a pas été assassiné. Preuve que la RDC n’est pas un État voyou. Il faut relire les notes sur le DIH. Dernière question relative aux preuves que détiendrait l’avocat belge, délégué par la famille Okende, qui justifierait le dépôt de sa plainte devant le parquet de Bruxelles. Voici sa réponse : « Ce n’est pas à l’avocat de la famille de répondre à cette question mais à la justice. En procédure pénale, il existe trois stades : indices de culpabilité (dont le document de l’ANR), des charges (aux fins d’instruction au tribunal) et des preuves récoltées pendant l’enquête avant de déclarer quelqu’un coupable ou non. (…) Peut-être au niveau du contenu, tout n’y ait pas mais il faut aller au bout de l’enquête ».
Me Alexis Deswaef est-il blâmable ? Il est dans son rôle. Comme il le dit si bien, il n’est qu’un avocat. Cela signifie ce que ça signifie. Malheureusement il entame la réputation d’un individu, Christian Ndaywel qui a le droit aussi de porter plainte pour diffamation et atteinte à la vie privée. Me Alexis Deswaef sait mieux que quiconque que s’il n’apporte pas d’éléments sérieux permettant de présumer d’une responsabilité dans la commandité ou l’exécution d’un tel crime, le juge belge ne pourrait pas donner suite à pareille plainte.
Enfin, l’article de notre consœur Colette Braeckman jette le pavé dans la marre lorsqu’il affirme que l’assassinat de Cherubin Okende relève d’une affaire d’ordre foncier (et non politique) sur une propriété appartenant à Cherubin Okende située à Mont Fleury que convoitait Christian Tshisekedi. C’est ce qu’on appelle créer la diversion.
Dans son livre « La haine de l’Occident », Jean Ziegler écrit « L’Occident est un potentat qui s’ignore. Son passe-temps favori consiste à donner des leçons de morale au monde entier. Sa mémoire est de pierre. Elle se confond avec ses intérêts économiques. Son arrogance l’aveugle ». Comment faire croire à la famille d’Okende que la justice belge seule est capable de lumière. Que la justice congolaise est incapable de juger cette affaire même alors que le Chef de l’État congolais tient à ce que toute la lumière soit faite ?
Me Deswaef feint d’oublier qu’on est dans une enquête criminelle et qu’un des principes d’un meurtre prémédité est que tout le monde est suspect même le prêtre. Dans celui de Chérubin Okende, tout le monde y compris ses proches, son parti politique, l’opposition qu’il avait défaite et le pouvoir.
Comme nous avons coutume de le dire à haute voix, une affaire criminelle peut prendre des années parce que le criminel a eu le temps de préparer son coup et de se créer un alibi. Sauf, bien sûr, si l’enquêteur a été complice dans la préparation et la commission de l’acte. De deux, il faut avoir pitié de cette famille Okende qui est tombée dans le piège des hommes politiques au point de continuer à garder le corps de Cherubin à la morgue sans l’enterrer et d’être clouée au sol en attendant la vérité comme qui attendrait Godot. Dans l’entretemps, les hommes politiques continuent à battre campagne et à chercher le pouvoir sur le cadavre de Cherubin Okende.
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Rédaction journal Les Coulisses