jeudi, octobre 3, 2024
Politique

Depuis le Rwanda et sur les pas de James Kabarebe, Mgr Gapangwa renie la nationalité congolaise aux Banyamulenge

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(Mgr Jérôme Gapangwa en 2022 lors de son jubilé de 50 ans d’épiscopat. Photo tiers)

Jérôme Gapangwa, évêque émérite du diocèse catholique d’Uvira a surpris avec sa déclaration sur sa vraie nationalité rwandaise reniant celle de la RDC pour laquelle il fut nommé prêtre puis évêque.

Cette déclaration a été faite au Rwanda où Mgr Gapangwa vit depuis sa démission forcée et où il finira naturellement sa vie sur terre. D’avoir déclaré que les Banyamulenge n’existent pas pour celui qui fut durant toute sa vie au Congo un Munyamulenge, et qu’ils sont de vrais Rwandais, Mgr Jérôme Gapangwa a jeté un véritable pavé dans la marre et remet sur la table la problématique de la nationalité à la base de laquelle la guerre de l’Alliance des Forces démocratiques alliées (AFDL) a engagé une guerre contre la RDC ; guerre qui se poursuit désemparément depuis 30 ans et qui fait autant de dégâts humains que collatéraux.

Naturellement, l’ancien évêque du diocèse catholique d’Uvira, Mgr Jérôme Gapangwa est dans la continuité du gouvernement de Kigali rendue officielle par le général James Kabarebe.

En effet, en 2006 lors d’une conférence de presse, James Kabarebe surprenait avec une déclaration tonitruante sur les populations rwandaises nommées il y a peu les Banyamulenge selon laquelle : « Les Banyamulenge n’existent pas. Ce sont des Rwandais complexés ».  

Le même James Kabarebe vient de provoquer un tsunami lors d’une autre sortie médiatique où il déclare et revendique l’appartenance des territoires de Masisi et Rutshuru au Rwanda avec des populations qui parlent kinyarwanda et ayant la culture rwandaise. Ce, conformément à la loi sur la nationalité rwandaise.

La leçon à tirer sur les deux messages de Mgr Jérôme Gapangwa Mukwizihiza et du général James Kabarebe est que la guerre d’agression de la RDC par le Rwanda ne connaîtra pas de repli tant que le régime FPR sera au pouvoir au Rwanda. De deux, ce qui est une conséquence directe de la politique rwandaise, toute négociation ou dialogue entre le Rwanda et la RDC pour une paix dans la région n’est que trompe-l’œil et donc sans objet.

Les États-Unis qui n’ignorent pas les intentions de Kigali peuvent pérorer sur une solution politique pour distraire les Congolais. C’est en pire perte de temps au regard des vies humaines fauchées, des populations déplacées et des dégâts matériels causés.

Toutes ces sorties médiatiques coïncident avec le rapport Donatien Mukabalisa déposé le 3 juin 2024 au parlement rwandais et qui a servi de sève au discours d’investiture du président Paul Kagame. Ledit rapport révèle les raisons de l’agression rwandaise de la RDC en citant des territoires entiers jusqu’à Idjwi qui auraient appartenu au Rwanda, la guerre pour la protection des Tutsi, des Banyamulenge et des Hema.

Toutes ces déclarations prédisposent aux négociations de Luanda. Paul Kagame a bien circonscrit la démarche qui guidera les négociations de Luanda : « Le Rwanda veut une révision des frontières à défaut de les récupérer par la force ».

Toujours dans son discours d’investiture, Paul Kagame avait fait savoir ce qu’il entendait par un compromis pour que tout le monde ait la paix : « On ne peut pas se réveiller un jour et décider de refuser à qui l’on veut ses droits de citoyen et espérer se tirer impunément. Il faut trouver un terrain d’entente, un compromis ». Et de renchérir : « La paix ne peut s’instaurer toute seule. Lorsque la paix n’est pas obtenue, les gens se lèvent et se battent pour elle ».

Lorsqu’il insiste sur le compromis pour la paix sans dire à quel sujet, Paul Kagame insinue la continuation de la guerre d’agression sans modération.

Au-delà de toute polémique, la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) a l’obligation de se prononcer et d’expliquer à la population congolaise comment l’Église catholique de la RDC a pu faire nommer un Rwandais à la tête d’un diocèse afin d’éviter que cela serve de jurisprudence. Jérôme Gapangwa a trahi le peuple de Dieu d’Uvira au Sud-Kivu.

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Mathias Ikem  

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